Une fois sortis de Turquie, les contraintes liées à l’épidémie et le retour agendé de Sibylle nous ont conduits à traverser rapidement le sud-est du continent européen. Quatre jours de conduite en passant sept frontières pour nous retrouver, un peu désorientés, chez nous…
Le mardi 20 juillet, nous quittons Edirne avant 6 heures, les lueurs de l’aube éclairent la grande mosquée. Moins d’une demi-heure pour passer les deux douanes, y compris la désinfection à 3 euros, imposée cette fois par les Bulgares. Personne ne nous demande de test ou de pass sanitaire. Comme seule la Roumanie nous laisse officiellement plus de 12 heures de transit, nous piquons vers le nord à Sofia. La route est de moins en moins bonne et nous passons pas mal de temps derrière les camions. Halte à Montana, redécouverte d’un supermarché occidental et pique-nique dans un grand parc public. Plus tard, nous franchissons le Danube et passons en Roumanie après un rapide contrôle, au milieu de kilomètres de camions qui s’encolonnent. Il fait beau, les villages sont jolis et semblent sympas, c’est la première fois que nous sommes dans ce pays qui semble très chouette. Nous faisons environ 200 km de petites routes le long du Danube, au niveau du défilé des Portes de Fer et nous arrêtons dans une clairière, peu avant la frontière serbe, pour passer la nuit.
Le mercredi 21 juillet, nous nous réveillons à l’aube. Nous devons arriver en Italie dans la journée en passant quatre frontières, sans trop savoir le temps que ça prendra. Première frontière (Roumanie-Serbie) passée en un petit quart d’heure – nous sommes seuls à cette heure matinale dans ce petit poste, puis traversée du nord du pays qui, lui aussi, semble très sympa. Arrêt pour s’acheter un pique-nique à Kovin, puis nous rejoignons l’autoroute à Belgrade. En face, des centaines de véhicules immatriculés en Suisse filent vers le sud, certainement des Kosovars qui rentrent au pays. La frontière avec la Croatie se passe également rapidement, les Croates ne nous demandent aucun document, alors que c’est le pays officiellement le plus stricte pour le transit (nous n’avons normalement pas le droit de quitter les autoroutes). Nous passons progressivement en occident: le café est passé de 50 ct à 2 euros alors que sa qualité a chuté. A Zagreb nous décidons de passer par le sud et Rijeka, histoire de revoir encore la mer. La frontière croate est encore plus directe : personne au poste croate et une courte attente avec une douanière qui regarde à peine nos cartes d’identité côté slovène. Comme notre entrée n’a pas été enregistrée, nous décidons de nous poser dans une jolie prairie peu avant la frontière, plutôt que de devoir trouver un endroit pour dormir dans l’agglomération de Trieste. Nous y rencontrons un vieux baroudeur allemand Christian Pehlmann, qui a rédigé plein de guides à compte d’auteur.
Le jeudi 22 juillet, encore quelques achats « yougoslaves » (et un plein de diesel) avant de passer clairement à l’ouest. C’est Schengen, personne à la frontière. L’autoroute italienne est vraiment chargée. Énormément de camions et pas mal de conducteurs agressifs. Le tronçon jusqu’à Milan sera un des plus éprouvant de tout le voyage. Pique-nique-baignade au lac de Garde, puis arrêt dans un outlet vers Brescia, histoire de racheter quelques habits pour la rentrée… En fin de journée, nous entamons le cadeau de notre amie Virginie sous la forme d’une bonne pizza dans un petit village peu avant Domodossola et allons dormir sur les rives de la Toce.
Le vendredi 23 juillet, nous profitons encore de prendre un petit déjeuner dans la nature et achetons quelques produits italiens avant de passer en Suisse, 325 jours après l’avoir quittée… Là aussi passage rapide sans tracasserie. Nous nous retrouvons au Simplon pile une année après notre retour de l’étape 0. Petite balade dans l’air frais de la montagne avec des sentiments mitigés. Tout est beau et propret, mais cela signifie clairement que le voyage se termine. Encore un dernier pique-nique vers Salgesch puis arrivée à Commugny, chez les parents de Julien qui nous accueillent et nous offrent un délicieux repas de grillades et de salades. Nuit à Commugny, dernière dans la tente de toit, pour Nathalie et Julien.
Le samedi 24 juillet, Sibylle rentre en avion depuis Jerez. Nous réalisons dans la matinée qu’elle a prévu de ramener les oiseaux qu’elle a achetés en Espagne sans leur cage. Nous allons donc en urgence en acheter une à Carouge et emménageons provisoirement chez la sœur de Nathalie, qui vient de partir en vacances. A 18h25, l’avion de Sibylle se pose à Genève et, après quelques formalités douanières pour importer les oiseaux, nous nous retrouvons les cinq en Suisse peu après 19h…