Le 25 septembre, nous quittons Évora après cinq jours de visites culturelles, d’arpentages urbains et de découvertes des menhirs de la région. Nous nous déshabituons de la ville en passant par Estremoz, jolie petite cité dotée d’un château sur une colline et d’un très belle collection d’azulejos magnifiquement mise en valeur dans le palais du Musée Bernardo. Ajoutons à cela un parcours astronomique et de délicieuses tostas sur la place centrale. En fin de journée, nous arrivons dans la Serra de São Mamede et nous arrêtons au bord d’un lac de barrage. Hamac dans la pinède, lecture au soleil…
Le 26 septembre, nous empruntons à pied la voie médiévale qui mène de Portagem à Marvão. Un ancien dallage nous conduit au milieu des chênes-lièges, dans une pente assez raide que devaient gravir les attelages il y a plusieurs siècles. Tout en haut, un magnifique village fortifié, battu par le vent du nord, domine la frontière espagnole. Des rapaces tournoient autour du château. Nous poursuivons jusque vers un autre lac de barrage, celui de Povoá, où nous trouvons un petit coin de paradis pour finir notre journée en compagnie de hérons.
Le 27 septembre, le réveil est magnifique, des nappes de brume jouent avec le soleil levant. Nous sommes tout seuls sur le rivage et en profitons pour musarder et faire un peu d’école. Plus tard, nous continuons vers le nord, et grimpons dans la Serra de Estrela. La route est raide et la température descend à chaque épingle à cheveu. Mais le paysage, de plus en plus désolé, est merveilleux. A 1600 mètres d’altitude, nous trouvons un emplacement magnifique qui nous rappelle les Andes. Un petit lac, des touffes jaunes et des blocs de granit forment un paysage inouï. Le temps de nous arrêter et de préparer le lit des filles, le soleil commence déjà à se coucher. Nous nous dépêchons de cuisiner, mais au moment du repas, la température est déjà bien basse. Nous nous réfugions dans la tente de toit pour jouer aux cartes et nous nous couchons avant 21h, en configuration « hiver »: bonnet, sous-vêtements thermiques et grosses chaussettes.
Le 28 septembre, nous nous levons en même temps que le soleil. Le paysage est encore plus beau que la veille. Il fait froid, mais nous décidons de rester toute la journée là. Nous partons en balade, suivons un itinéraire balisé pendant 2 heures, nous arrêtons pour dessiner et, au bout d’un moment, décidons de revenir en traçant notre chemin à flanc de coteau, dans les touffes jaunes et vertes. C’est un peu plus long que prévu, nous manquons de nous faire attaquer par un chien de berger, mais la balade aura été superbe. Nous essayons sans trop de succès de faire chauffer notre douche solaire et nous résignons à nous laver à l’eau fraîche et profitons de la fin de l’après-midi à lire…
Le 29 septembre, nous quittons notre petit lac et montons jusqu’au sommet du Portugal, à la Torre. La route est époustouflante, mais le sommet lui-même est un peu décevant. Un grand parking, des magasins et une mini station de ski. Nous continuons sur la vallée du Zêzere où nous faisons une petite promenade vers le Poço do Inferno. La deuxième route de col, au dessus de Manteigas, est impressionnante. En haut, des grands blocs de granit presque blancs trônent au milieu de troncs incendiés… La route étant plus longue que prévu, nous ne parvenons pas à rejoindre la vallée du Douro et trouvons un emplacement génial pour la nuit, au pied d’une statue du Christ avec source et tables de pique-nique, dominant la région de Tarouca…
Le 30 septembre, nous avons fait cinq nuits d’affilée en camping sauvage – notre record ! – nous déjeunons avec une vue panoramique sur la vallée et partons à la découverte des éoliennes qui dominent le Christ – comme quoi, même dans un pays catholique, on peut trouver plus haut et plus majestueux que le Bom Jesus… Nous profitons de l’endroit pour avancer dans les cours de maths et d’anglais des filles et poursuivons notre route. La vallée du Douro est vraiment impressionnante – des milliers de petites terrasses de vignes et d’arbres fruitiers – mais peu propice à la balade et même au pique-nique. En fin de journée, nous atteignons Porto où nous attend l’appartement que nous avons réservé ! Le retour à la ville est un peu étrange, mais nous goûtons vraiment le plaisir d’avoir une douche chaude (et un vrai matelas !)