Après avoir échappé à la tempête Filomena, nous avons enfin pu parcourir Lanzarote à notre guise et découvrir ses magnifiques paysages. Mais le virus nous a rattrapés et, alors que nous pressentions que les autorités fermeraient l’île, mais nous laisseraient un délai pour en sortir, la décision est tombée abruptement le 14 janvier en fin de journée… L’île va rester fermée jusqu’au 28 au moins. Il va donc falloir trouver à nous occuper en attendant d’être libres de sortir… mais pour aller où ?
Du 8 au 10 janvier, nous prolongeons notre séjour dans notre appartement, tant la météo est mauvaise. Nous sortons pour quelques balades, dont une ascension du Guardilama dans un vent froid et pluvieux et une visite du joli Jardin de cactus aménagé par l’incontournable Manrique.
Le lundi 11 janvier, nous reprenons enfin la route et grimpons sur la magnifique Caldera Blanca, en plein cœur du parc naturel des volcans. Nous dormons a l’orée de la coulée de lave, au pied d’un volcan.
Le mardi 12 janvier, le beau temps étant désormais installé, nous faisons la visite du parc national de Timanfaya. L’accès y est très limité et nous ne pouvons le parcourir que dans un car touristique avec un commentaire plutôt navrant. Des geysers artificiels sont aménagés devant un restaurant qui cuit sa viande à la chaleur du volcan. Plus touristique qu’impressionnant, même si le paysage est magnifique. Nous finissons la journée au pied des falaises de Famara, dans un site extraordinaire, mais très venteux…
Le mercredi 13 janvier, nous voyons avec inquiétude grimper les chiffres du covid et nous dépêchons, avant une probable fermeture, d’utiliser les dernières entrées de notre forfait culturo-touristique à la Cueva de los Verdes, grotte pas vraiment impressionnante (mais nous sommes peut-être blasés). Nous enchaînons sur une superbe plage formant, à marée haute, des lagons turquoise d’eau bien fraîche. Nous décidons d’y passer la nuit.
Le jeudi 14 janvier, nous renonçons à nous rendre sur la petite île de la Graciosa, car nous savons que les autorités sanitaires prendront la décision quant à la fermeture de l’île ce jour et nous voulons être réactifs au cas où. Nous descendons 350 m. sur un petit sentier dans les falaises de Famara pour arriver sur une superbe plage déserte où nous passons une partie de la journée, tout en nous connectant régulièrement, à l’affût de la décision. Nous revenons plus au sud, là où nous avions déjà dormi le 11 et les autorités communiquent vers 18 heures. L’île passe en niveau 3, ce qui signifie sa fermeture. La presse ne parle d’aucun délai et il n’y a déjà plus de bateau pour filer à Fuerteventura…
Le vendredi 15 janvier, nous nous réveillons tôt, plions le campement et nous rendons à Playa Blanca dans l’idée de nous exfiltrer sur Fuerteventura. Mais il est déjà trop tard. Au moment d’acheter notre billet, les employés de Naviera Armas nous informent que nous n’avons déjà plus le droit de sortir… Nous allons prendre un petit déjeuner dans une gargote du port… Nous sommes prisonniers dans une des plus belles prisons du monde (mais, contrairement à Champ-Dollon, osera un membre du groupe, nous n’avons ni TV, ni WC…). Un peu sonnés, nous allons parcourir un tronçon du « sendero del litoral », seul accès libre au parc de Timanfaya, puis enchaînons sur une délicieuse paella de mariscos à El Golfo. Nous atterrissons, au bout d’une piste cahotique à la punta de Papagayo et ses superbes plages. Nous nous arrêtons là pour trois nuits…
Du 16 au 18 janvier, nous faisons le point sur notre situation, parfois de façon houleuse. D’un côté, notre aspiration à ralentir est comblée, mais d’un autre, notre volonté de découvrir de grands espaces est largement frustrée… Nous avons l’impression d’avoir déjà arpenté la quasi-totalité de l’île et n’envisageons pas de tourner en rond pendant deux semaines (et vraisemblablement plus) dans notre minibus. Entre deux baignades turquoise, nous grimpons sur le volcan local, la Hacha Grande, et décidons de prendre un appartement jusqu’au moment de la prochaine décision des autorités.
C’est ainsi que nous emménageons le 18 janvier dans un petit appartement d’un lotissement touristique à Puerto del Carmen, où après avoir dû appeler la police à trois heures du matin de peur que nos voisins s’entretuent, nous entamons une période d’incertitude qui risque d’être longue. Nous passons les deux premières journées entre la piscine (jolie, mais l’eau doit à peine atteindre les 16°), le travail scolaire et les lessives. Nous cherchons encore quelques balades que nous n’aurions pas encore faites et, le 20 janvier, nous grimpons sur le Pico Nago…