A travers les Canaries !

Nous avons entamé le mois de mars en quittant (enfin !) Lanzarote pour traverser Fuerteventura et poursuivre notre voyage dans une île que nous ne connaissions pas encore, la Grande Canarie !

Le lundi 1er mars, nous quittons Mala en direction du sud de Lanzarote. Comme nous avions appris qu’il serait tout de même possible de quitter l’île si nous avions une réservation dans un logement à destination, nous avions acheté un billet pour le bateau de 15:00 et réservé une nuit dans un bungalow sur Fuerteventura. Des sentiments contrastés nous habitent au moment de quitter cette magnifique île où nous avons dû rester deux mois. Nous passons par la superbe route de l’intérieur. Au port, aucun problème, nous remplissons une déclaration avec nos adresses et le Securitas la prend en la regardant à peine et nous embarquons sans autre contrôle. C’est à l’arrivée à Fuerteventura que la Guardia Civil nous attend et nous apprend – nous ne sommes qu’à moitié surpris – que notre motif n’est pas valable pour sortir de l’île. Quand nous disons que nous envisageons de transiter pour continuer par la Grande Canarie avant de rentrer en Europe, ils nous laissent passer. De toute façons, il aurait été compliqué de nous refouler, car il n’y avait plus de bateau… Nous parcourons, soulagés, les rues de Corralejo, nous avons réussi à sortir de Lanzarote !

Le mardi 2 mars, nous traversons Fuerteventura du nord au sud, en passant, comme la veille à Lanzarote, par la magnifique route de l’intérieur, que nous avions parcourue plusieurs fois en décembre. Nous allons dormir à Sotavento, la splendide plage où nous avions fêté Noël. C’est assez étrange de retrouver ces lieux familiers deux mois plus tard… Nous y retrouvons d’ailleurs deux campings-cars décatis, habités par de taciturnes allemands, qui étaient déjà là il y a 9 semaines…
Nous passons le mercredi 3 mars à la plage de Sotavento et gravissons le sommet du coin, ce qui nous permet de bénéficier d’une vue incroyable sur le lagon.

Le jeudi 4 mars, après une rapide baignade, nous poursuivons vers le sud. Nous avons opté, suite à un conciliabule familial, pour un passage pour la Grande Canarie le 4 mars – dernier moment avant un éventuel changement de niveau d’alerte ! – et en bateau rapide (et cher!) depuis Morro Jable, l’horaire convenant mieux que celui du bateau historique « Al Andalus » qu’il aurait fallu aller prendre à Puerto del Rosario, 70 kilomètres plus au nord, dans la mauvaise direction. Traversée de deux heures sous le soleil, dans un bateau futuriste. L’arrivée à la Grande Canarie nous plonge un peu brutalement dans le monde habité. Après trois mois de grands espaces, nous arrivons au cœur d’une métropole embouteillée et l’accueil de la Guardia Civil, qui surveille les sorties du port, est particulièrement antipathique. Nous allons faire des commissions dans un centre commercial gigantesque et cherchons un endroit pour passer la nuit. Nous réalisons vite que, à moins de monter loin dans la montagne, la tâche est moins facile ici qu’à Fuerteventura. La densité et les pentes sont telles qu’il y a peu d’emplacements ouverts et discrets et, les rares que nous trouvons ressemblent un peu trop à des décharges. Nous finissons à Playa del Hombre, dans un site occupé par une douzaine de campings-cars plus ou moins rouillés et que les commentaires de Park4Night décrivent comme splendide. En fait, un terrain vague assez spacieux, entre une jolie plage, deux zones résidentielles et une autoroute.

Le vendredi 5 mars, dernier jour de beau temps avant un front pluvieux, nous montons à la découverte des hauteurs de l’île. La route est longue et sinueuse, nous atteignons rapidement des altitudes que nous ne connaissions plus depuis Tenerife. La végétation est luxuriante. Plantes grasses, pinèdes… Le paysage est radicalement différent de celui de Fuerteventura. A la Caldera de los Marteles, nous improvisons une petite balade vers le Roque Grande. Nous découvrons que le réseau de sentiers pédestres semble très développé et très bien entretenu ! Nous pique-niquons tout près du sommet de l’île, vers un des Pozos de Nieves, réservoirs de neige construits par les locaux pour la conserver tout au long de l’année avant l’invention des frigos. La brume voile le paysage, que nous devinons spectaculaire. La descente vers Gáldar est (très) longue, mais magnifique. Par contre, le petit village dans lequel nous avons réservé un appartement, coincé entre de gigantesques bananeraies et l’océan, est franchement moche… Nous allons attendre là que la météo s’améliore en reprenant nos cours et en faisant un peu de gastronomie !