Ces derniers jours, nous avons longé la mer Egée jusqu’à Bodrum et avons frisé l’overdose d’odéons, de chapiteaux ioniques et de « petits-musées-archéologiques-à-côté-du-site-qui-valent-quand-même-le-détour ». Le temps est magnifique, la mer turquoise et nous avons trouvé plein d’endroits magnifiques où passer la nuit. Comme en Albanie et en Macédoine, il est vraiment facile ici de dormir dans son minibus presque n’importe où.
Le lundi 14 juin, alors que nous logeons encore dans notre appartement de Bademli, nous faisons une escapade à Pergame, sous un ciel menaçant… Nous sommes seuls pour visiter l’acropole, puis la basilique rouge et l’asclépéion. Petit repas dans une boulangerie. La livre turque a perdu de sa valeur. Nous payons moins de 6 francs pour les quatre…
Le mardi 15 juin, nous partons vers le sud. Nous parvenons à entrer au coeur d’Izmir et à laisser le minibus dans un petit parking, pour aller nous balader dans le bazar et prendre un bol d’air urbain. Petite halte sur le joli front de mer et dernier thé avant de repartir. C’est là qu’une monstrueuse averse se déverse sur nous. La rue se remplit, nous sommes à peu près abrités par un avant-toit sur la terrasse puis départ vers le sud. A Selçuk, il fait beau et nous nous posons sur la colline surplombant la ville, avec une magnifique vue sur la plaine d’Ephèse.
Le mercredi 16 juin, petit-déjeuner et douche un peu plus rapides que d’habitude, car nous voulons être à Ephèse à l’ouverture, à 9h00. Nous profitons du site pour nous seuls (ou presque), sommes subjugués par la façade de la bibliothèque de Celsus. Nous entrons dans la partie couverte du site – les « maisons en terrasses » dont les sols présentent de belles mosaïques et certains murs des fresques impressionnantes au moment où une grosse averse éclate… En revenant en ville, nous nous arrêtons au temple d’Artémis, qui fut une des sept merveilles du monde et dont seule un colonne squattée par une famille de cigogne subsiste au milieu d’un champ. Après un rapide repas, nous visitons encore le splendide musée. Plus de quatre heures passées à admirer des vestiges antiques, nos filles ont une résistance hors du commun ! Nous finissons la journée par le trajet jusqu’au pied de Priène où nous dormons à côté d’un superbe parc doté de tables de pique-nique dans de petits pavillons. Nous y sirotons un thé. C’est parfait.
Le jeudi 17 juin, nous renonçons à visiter Priène – que nous avions vue en 2014 – et passons un bon moment à Milet. Les ruines sont moins bien conservées, mais le site est très sauvage – des paysans fauchent au milieu des colonnes – et mêle les vestiges gréco-romain, byzantins et seldjoukides, ce qui lui donne un certain charme. Là aussi, le musée est très bien conçu. Nous enchaînons sur Didymes et son temple monumental. Vraiment impressionnant. Les bases des colonnes sont plus grandes que nous et le diamètre des tambours dépasse les deux mètres… En fin de journée, nous trouvons une place sous un olivier à côté d’une baie turquoise. Nous y mettons notre hamac et profitons de la fin de la journée.
Le vendredi 18 juin, nous allons profiter de la magnifique mer, gonflons notre bateau et prenons du bon temps dans le hamac. Vers midi, la densité commence à augmenter et nous nous en allons. Les filles ont insisté pour aller voir ce qui reste de l’autre merveille du coin, le mausolée d’Halicarnasse, en plein cœur de Bodrum, le Saint-Tropez turc. Plus nous nous approchons, plus les hôtels sont luxueux. Les petites baies se succèdent, les jet-skis deviennent le mode de transport usuel, ce qui n’empêche pas les voitures de former des bouchons. En ville, nous squattons le parking de la Migros pour aller au mausolée – pas grand chose ne subsiste mais, comme ailleurs en Turquie, c’est très bien mis en valeur et expliqué. Le lieu est au final intéressant et émouvant. Vu que nous sommes là, nous allons visiter la forteresse franque et le musée d’archéologie sous-marine qu’elle abritent. Autant la marina et les rues adjacentes sont des sommets de laideur et de luxe ostentatoire, autant le musée est superbe. Les découvertes faites dans différentes étapes sont exposées dans des petites cellules de la forteresse, l’éclairage est parfait, les explications complètes. Il est déjà tard lorsque nous partons et nous trouvons un petite plage un peu à l’écart où nous faisons une petite trempette avant d’aller dormir.
Le samedi 19 juin, nous profitons de la plage au petit matin et partons lorsque la foule arrive, avec son cortège de nuisances. Nous avons prévu une longue étape pour pouvoir passer le dimanche de couvre-feu à Pamukkale. La circulation est dense et nous avons la première grosse frayeur de tout le voyage. Heureusement, l’accident est évité et nous poursuivons dans la montagne. Halte-thé dans un petit village, puis pique-nique dans un magnifique parc à Nazilli – parfaitement équipé avec tables propres, robinets, poubelles, comme souvent en Turquie. En milieu d’après-midi, nous arrivons à Karahayit, dans un micro-camping avec une maxi-piscine. De quoi recharger les batteries des appareils, prendre une douche chaude (à l’heure où j’écris, nous n’avons pas encore testé) et faire un peu d’informatique !
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