Après Pamukkale, nous avons rejoint la côte méditerranéenne que nous avons longée jusqu’au Golfe d’Antalya. Les températures augmentent, la pression touristique également, même si nous avons découvert des lieux isolés et magnifiques. Nous réalisons que, si nous voulons assouvir notre désir d’espace, il faudra peut-être un peu moins de lenteur et nous autoriser quelques grosses étapes au cours des dernières semaines…
Le dimanche 20 juin, nous nous réveillons après une nuit passée à nous gratter. Des insectes inconnus (ou une allergie indéterminée) nous ont couvert de petits boutons qui nous démangent. Nous restons le matin au camping et passons l’après-midi à Pamukkale, sous un ciel menaçant. Le dimanche devrait être un jour de couvre-feu – nous profitons de la dispense pour les voyageurs – mais tout est ouvert et il y a peu de différences avec les autres jours. Pamukkale reste magnifique, même si la plupart des vasques sont vides (saison ? réchauffement climatique ? pression démographique ?). Le site antique de Hiérapolis est merveilleux et nous prenons tout notre temps pour le parcourir, du théâtre à la nécropole en passant par le martyrium de Saint-Philippe (si, si, l’apôtre du Christ aurait trépassé là…). Nous renonçons à une deuxième nuit au camping, de crainte d’y retrouver les mêmes insectes et posons le minibus sur une colline en face de la falaise de travertins.
Le lundi 21 juin, nous sommes réveillés par le souffle des montgolfières qui décollent juste au-dessus pour aller survoler Pamukkale. C’est insolite et magnifique (mais requiert un peu d’astuce pour trouver un coin invisible d’en haut pour aller faire pipi). Un passage par la pharmacie, qui nous prescrit des antihistaminiques et une crème hydratante. Un petit tour en pédalo au pied de la falaise et nous voilà repartis vers le sud. Une halte au très beau site antique de Laodycée. Nathalie réalise que sa chute de la veille à Pamukkale l’empêche de marcher confortablement. Au passage d’Acıpayam, l’orage éclate et les rues se mettent à déborder. Au-dessus de Çameli nous nous arrêtons sur une place de pique-nique perdue dans la forêt. Il pleut encore, mais nous sommes optimistes… Nous resterons cloîtrés à lire et dessiner dans le minibus jusqu’à passé 21 heures, lorsqu’une brève éclaircie nous permet de mettre le minibus en position « dodo » et de faire un rapide repas avant la reprise de la pluie.
Le mardi 22 juin, nous rejoignons Fethiye, où nous nous offrons un très bon repas dans un joli jardin ombragé. Nath parvient, malgré l’état de son pied, à grimper jusqu’aux tombeaux lyciens qui dominent la vallée. Nous passons ensuite à Ölüdeniz, épouvantable station balnéaire sur une crique splendide, et poursuivons vers la vallée des papillons et Kabak où nous trouvons un camping qui sert des boissons sur de jolies terrasses en bois dominant la mer turquoise.
Le mercredi 23 juin, après une trempette dans la mer – 200 mètres de dénivelé en plein soleil – nous reprenons le chemin en sens inverse – la route est un cul-de-sac – et visitons le village fantôme de Kayaköy – abandonnée par ses habitants grecs en 1923 et jamais repeuplé depuis. Nous nous engageons dans l’arrière-pays et arrivons en fin de journée à Tlos, un site lycien, où nous garons le minibus à l’ombre, juste en face du théâtre.
Le jeudi 24 juin, nous visitons Tlos, un peu intrigués par des groupes d’excursionnistes qui passent sur des jeeps à ciel ouvert, avec une sono tonitruante et des pistolets à eau qui semblent les ravir, même si le contraste avec les tombeaux lyciens en arrière-plan nous semble un peu rude… La route nous conduit ensuite sur le littoral absolument splendide. Les petites criques se succèdent. Au large, l’îlot de Kastellorizo, dernier confetti oriental grappillé par la Grèce lors de la résolution des première et seconde guerres mondiales. A Kekova, nous trouvons sans souci (c’est même plutôt lui qui nous trouve) un batelier disposé à nous faire voir la ville antique engloutie par un tremblement de terre, puis à nous arrêter dans une jolie crique pour une baignade dans les eaux claires et turquoise. C’est un peu touristique, mais très beau et pas trop oppressant. Nous continuons à longer la côte sud jusqu’à une jolie plage, où quelques camping-cars profitent de la vue et de l’équipement. Ambiance « retraités turcs à la plage » plutôt sympa. Un inconnu nous offre un melon au moment où il quitte la plage.
Le vendredi 25 juin, nous grimpons à Yanartaş, le repaire de la chimère, où des émanations de méthane enflammé créent des barbecues naturels sur lesquels les filles font griller quelques marshmallows (c’est ainsi que nous les avons convaincues de faire la balade nous conduisant à cette curiosité !). Nous atteignons ensuite Antalya, où nous pique-niquons dans un joli parc, avant d’aller au Decathlon du coin, où nous espérions trouver du savon bio et des cartouches de gaz… sans succès. Nous repartons avec un short et de la crème solaire. La température commence à être très élevée. Nous allons jusqu’à Aspendos, attendons que l’ombre ait progressé dans le magnifique théâtre pour le visiter. En soirée, un petit cafouillage nous empêche de rejoindre le joli coin repéré sur Park4Night pour la nuit de l’anniversaire de Nath. Nous nous contentons d’une soirée et d’une nuit au bord de la rivière Köprü, avec quelques pêcheurs et quelques pique-niqueurs un peu tonitruants.
Le samedi 26 juin, c’est l’anniversaire de Nath. Une pastèque d’anniversaire, puis un moment à dessiner, jusqu’à ce que le vent et la poussière nous convainquent d’aller plus loin. A l’approche de Side, les méga-hôtels aux architectures les plus grotesques s’accumulent. Tourelles, bulbes, moucharabiehs géant, couleurs criardes, rien n’est épargné pour faire croire au vacancier russe ou émirati que sa semaine de vacances équivaudra à mille-et-une-nuits. Le vieux village de pêcheurs autour des ruines antiques est transformé en une gigantesque boutique de souvenirs où les marchands nous alpaguent dans les langues locales que sont l’allemand et le russe. Le temple d’Apollon au bout de la presqu’île est quand même super beau. Comme il fait très chaud, on fait un petit plongeon dans la mer avant de repartir pour Avsallar où notre appartement nous attend au complexe « Crown city ». C’est moins tape à l’œil qu’à Side, mais nous avons quand même une piscine avec toboggan, un billard, un hammam, un sauna et, bien sûr, un garde pour s’assurer que nous restons entre gens de bonne compagnie…