En quittant le Lac de Van, nous avons passé un col à plus de 2600 mètres pour arriver au pied de l’Ararat, aux confins de l’Iran et de la Turquie. Nous avons visité le magnifique palais d’İshak Paşa, puis nous avons continué vers le nord, sous un ciel orageux, le long de la frontière arménienne, jusqu’à Ani – ancienne capitale en ruines sur un plateau dominant la rivière frontalière. Nous avons ensuite doucement entamé notre retour vers l’ouest et passé une nuit à Kars.
Le mercredi 7 juillet, nous nous sommes réveillés après une courte nuit – de gens sont venus écouter de la musique à fond sur le parking où nous dormions et nous avons dû nous déplacer à 2h00 – et avons visité le palais d’İshak Paşa que nous avions déjà admiré de l’extérieur la veille. Quelques achats à Doğubayazıt, puis départ vers le nord. Pique-nique au pied de l’Ararat, la pluie menace. A Iğdır, nous quittons la route qui mène au Nakhitchevan, enclave azérie, et rejoignons la frontière arménienne. Le temps se gâte, le paysage devient de plus en plus spectaculaire, nous sommes entourés par des collines multicolores. Tant que la pluie tombe, nous poursuivons notre chemin et finissons par trouver un petit coin pour dormir au moment où l’orage s’apaise, dans un coin extraordinaire.
Le jeudi 8 juillet, nous parcourons les derniers kilomètres qui nous séparent d’Ani. L’ambiance y est un peu étrange, les villages paraissent très pauvres, des enfants tentent de vendre des babioles. Mais le site est fantastique. Un plateau pelé, à l’orée d’un canyon qui marque la frontière avec l’Arménie, sur lequel on trouve les ruines de quelques églises arméniennes millénaires. De l’autre côté, un autre canyon avec des dizaines d’habitations et d’églises troglodytiques. Nous y rencontrons un couple de Français qui voyage en 4×4 et comptent continuer sur la Géorgie. Dans l’après-midi, nous arrivons à Kars, ville disputée entre les Russes et les Turques, mais dont les principaux habitants étaient arméniens et kurdes. L’air est frais, nous sommes à la montagne. L’intrigue du roman « Neige » d’Orhan Pamuk se déroule ici. Nous allons dormir dans un petit hôtel et manger dans un bon restaurant (12,5 CHF le repas pour quatre – le coût de la vie est ici décidément très bas…).
Le vendredi 9 juillet, nous nous baladons encore à Kars, visitons la mosquée de la victoire – étrange église russe convertie en mosquée après que la ville fût reprise par les Turcs, puis nous poursuivons vers le sud-ouest. La météo se dégrade, on annonce des orages… Nous renonçons à dormir dans la nature et poussons jusqu’à Erzurum où nous reprenons une chambre d’hôtel.