La police de Schengen

Une légère obsession paternelle pour aller voir les points triples et les frontières nous a conduits à l’extrême est de la Slovaquie, à la limite de l’Ukraine. Le poste frontière semblait fonctionner au ralenti, seuls quelques camions passaient au compte-gouttes.

Un peu au sud, nous essayons de voir la frontière elle-même et, après avoir rencontrés quelques échecs, nous pouvons l’approcher à Lekarovce en longeant une ancienne route datant d’avant la guerre, époque où la Ruthénie subcarbatique, aujourd’hui ukrainienne était tchéscoslovaque.

En nous approchant à pied – la route a été défoncée à 300 mètres de la ligne – nous voyons les dispositifs de surveillance: caméras, détecteurs de mouvement, large bande tondue. Tout cela du côté slovaque, donc destiné à empêcher les entrées illégales dans l’Europe de Schengen.

Julien et Zoé sont les premiers et furètent autour des bornes. Les trois autres n’auront pas le temps de mettre un pied en Ukraine, car une Jeep de la police slovaque arrive à toute vitesse pour nous demander d’aller voir ailleurs… Très gentiment, mais très fermement.

Pas d’autres soucis, mais l’impression désagréable que l’Europe se barricade pour de bon et qu’il est vraiment difficile d’y pénétrer sans en avoir le droit…

Un cimetière juif dans un petit vallon

Un des charmes du voyage, c’est de se laisser aller un peu au hasard… C’est ainsi que, sur la route de Snina à Ulič, nous nous laissons guider par un panneau annonçant un cimetière juif dans le petit village de Topoľa. Nous y découvrons, dans une petite forêt, un magnifique cimetière admirablement restauré.
Nous admirons, seuls, les magnifiques stèles érigées là par une toute petite communauté juive orthodoxe qui a résidé là pendant des siècles. En 1941, elle comptait encore 60 personnes, dont seule une jeune fille a pu émigrer à Oslo, les autres étant déportés à Uzhgorod avant d’être assassinés par les Nazis.
Le cimetière a été redécouvert au début du 21e siècle et mis en valeur de façon remarquable.

L’entorse

je me suis entorsé la cheville droite (celle où je me suis déjà cassé et déjà entorsé) en marchant sur un cailloux glissant (il y avait un ruisseau au milieux du chemin). nous sommes donc allés à l’hôpital et j’ai une entorse.

zoé

(commentaire de Ju: Cet épisode s’est passé sur un bête chemin des Hautes-Tatras. Zoé a été très courageuse, car la cheville a vite enflé et elle a réussi à redescendre jusqu’au minibus en s’appuyant sur nous et même en se faisant transporter sur le dos de Clémentine. Nous avons donc également découvert comment nous faire comprendre dans un hôpital étranger, à Spišská Nová Ves, où presque personne ne parlait d’autre langue que le slovaque. Réception, infirmière, médecin, radiologie, re-médecin, orthopédiste qui a choisi la meilleure attelle… Tout le monde a été très compatissant, mais on espère que le diagnostic est correct car deux jours plus tard, la cheville est toujours douloureuse…)

Toujours plus à l’Est

1er juillet – journée de route – nous passons plusieurs frontières, Liechtenstein, Autriche, Allemagne – pause pique-nique/baignade au Chiemsee, à nouveau Autriche. Nous progressons presque jusqu’à la frontière slovaque où nous trouvons un petit espace au bord de la Leitha que nous partageons avec un troupeau d’oies un peu envahissant.
Le 2 juillet, nous allons voir le point triple Autriche-Hongrie-Slovaquie, puis, alors que nous pensions pouvoir entrer en Hongrie par Rajka, sommes arrêtés par des blocs de béton… Tout n’est pas encore ouvert dans le monde de Schengen post-corona. Par contre aucun souci pour entrer en Slovaquie par l’autoroute. Pause à Trnava puis pique-nique au bord d’une rivière pour arriver dans la région de Banská Štiavnica.

Val d’Hérens – Furka – Oberalp

Fin juin, c’est le premier départ. Nous ne savons toujours pas si l’Amérique du Sud s’ouvrira d’ici septembre, mais nous partons vers l’Est, après avoir lorgné vers le Nord (mais renoncé vu que la Norvège n’a toujours pas rouvert sa frontière…
Première étape au chalet loué par Yaya et Pépé à St-Martin, avec un passage au Trétien, au chalet des Reymond.

Deux premières nuits dans la tente de toit, avec le confort du chalet juste à côté et de belles balades.

Le 30 juin, c’est le grand départ vers l’Est, par la Furka et l’Oberalp, avec une jolie marche jusqu’aux sources du Rhin. Le soir, nuit à cinq dans le minibus, à Vaduz.

Appenzell et Liechtenstein – notre horizon s’élargit !

Après deux mois et demi de confinement, nous avons décidé de libérer notre appartement pour début septembre et de continuer nos préparatifs pour notre année de voyage. Peut-être l’Amérique du Sud sera atteignable, et si ce n’est pas possible, nous partirons quand même en Europe, en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient…

Et comme les vacances de Pâques avaient été marquées par un confinement plutôt strict – notre minimaliste excursion à Cossonay nous avait déjà fait culpabiliser – il est plus que temps de tester les aménagements et de procéder aux améliorations nécessaires. Nous voilà donc partis pour l’extrémité du monde atteignable depuis Genève – les frontières sont toujours fermées… – le canton d’Appenzell et le Liechtenstein.

Le temps est magnifique, l’ambiance beaucoup plus sereine qu’en Suisse romande. Samedi, « barfussweg » dans l’herbe et la tourbe, puis fin de journée à Appenzell, Dimanche, nous montons à Ebenalp et, en redescendant, passons par le lac de la Seealp – colonisés par des milliers d’urbains en goguette. Lundi nous grimpons au Chrüppel, sommet liechtensteinois au-dessus de la vallée du Rhin. Un pique-nique à Mülehorn, au bord du Lac de Walenstadt dans un ambiance estivale de riviera et nous voilà de retour !

L’aménagement du minibus ne présente aucun problème important. Nous notons quelques améliorations possibles. L’organisation se rôde vite, les objets trouvent leur place. Les nuits sont douces, et même fraîche pour la première, à 900 m d’altitude. Nous testons également la fiabilité de l’application park4night.com. Les deux lieux proposés convenaient parfaitement. Le premier en pleine nature, le long d’une route forestière, avec un autre bus garé à proximité, le second de type plus urbain, sur le gigantesque parking du stade de Vaduz, accompagné d’une dizaine de camping-cars à bonne distance. Ambiance nettement moins bucolique, mais très agréable sur le plan pratique (toilettes et lavabos du stade à disposition).

Excursion à Cossonay

Nous avions planifié l’aménagement du minibus pendant l’hiver et imaginions le tester pendant les vacances de Pâques. Choisir une destination en fonction de la météo… Espagne ? Croatie ? Italie ? Bretagne…

Le 13 mars, quand les écoles, puis les frontières ont fermé, nous avons réalisé qu’il faudrait revoir à la baisse nos ambitions… Ce d’autant plus que, comme les magasins étaient fermés, nous ne pouvions même plus acheter les quelques objets qui étaient encore nécessaires – une table de camping, de l’éclairage, une toile d’au-vent… .

Les vacances sont arrivées alors que l’épidémie commençait à peine à refluer. Nous avons tout de même décidé de tester le véhicule. Ambiance morose, tous les panneaux lumineux sur l’autoroute nous demandant de rester chez nous… On se demande s’il est prudent de pousser jusqu’à… La Sarraz. Décidément, en trois semaines, le monde a rétréci…

Une petite balade dans le vallon du Nozon et un magnifique terrain à l’orée de la forêt, trouvé sur park4night.com, notre premier usage concret de ce site que nous avions découvert à l’automne… Une soirée très chouette et une nuit sans autre souci que le vent à décorner les bœufs. Tout tient, nous notons quelques améliorations à apporter, mais l’essentiel fonctionne !