Notre retour sur le continent a été marqué par les retrouvailles avec Sibylle à Jerez, la rencontre avec Sergio, son amoureux et sa famille. Nous avons ensuite parcouru l’Andalousie vers l’est en découvrant de magnifiques lieux, malgré le temps froid.
Le vendredi 23 avril, nous débarquons à Huelva en fin de journée. Nous allons dormir près des caravelles de Colomb que nous avions visitées à l’aller et discutons avec un Bernois qui, lui, revient de Tenerife avec son énorme camping-car. Selon lui, aucun souci pour traverser l’Espagne, il suffit de dire « transit, transit » à chaque contrôle… On se fait un peu de souci, car, en Andalousie, les provinces sont fermées et, pour aller voir Sibylle, nous devons repiquer vers le sud, dans la province de Cádiz, autrement dit dans la direction opposée à notre domicile, ce qui n’est pas vraiment autorisé…
Le samedi 24 avril, nous prenons l’autoroute et arrivons sans aucun souci à Jerez. Nous emménageons dans notre joli appartement, accompagnés de l’odeur du KingPollo situé juste en-dessous et retrouvons Sibylle dans son quartier. Nous mangeons avec elle dans un petit resto d’habitués et elle nous présente Sergio, son amoureux. Nous passons la fin d’après-midi avec la famille de Sergio et les deux oiseaux que Sibylle s’est achetés: Juanito et Pepita.
Le dimanche 25 avril nous allons prendre le petit déjeuner avec la famille d’accueil de Sibylle, puis nous promener à Guadalcacin, où la famille de Sergio construit une maison et profitons d’être avec Sibylle. Le lundi 26 avril, nous faisons à manger à Sibylle, puis découvrons le gigantesque centre commercial d’Area Sur où les filles font un peu de shopping. Nous allons ensuite chez la sœur de Sergio chez qui nous passons une bonne soirée. Au moment de raccompagner Sibylle, c’est déjà l’heure des adieux… Pas facile, mais nous nous retrouverons bientôt !
Le mardi 27 avril, nous reprenons la route. Et là, nous cessons de tourner sur une île ! Nous partons droit devant. Vers où ? Nous ne le savons pas, nous avons bien une petite idée, mais elle dépend de l’évolution de l’épidémie. Nous nous dirigeons donc vers l’Est et le Nord-Est, à un rythme pas trop rapide, ce d’autant plus que des noirs nuages s’amoncellent sur les montagnes et nous convainquent de rester en plaine. A Arcos, une trentaine de kilomètres de Jerez, jolie ville dans laquelle nous nous baladons entre deux gouttes. Nous trouvons une pinède à l’abri du vent pour passer la nuit. Le mercredi 28 avril, nous nous attaquons à la Sierra de Grazalema. Un peu refroidis par notre passage à El Bosque, commune confinée à cause de l’épidémie où des panneaux nous invitent à passer notre chemin. Jolie balade dans le karst et le brouillard. Il fait quand même frisquet. Puis une halte pour admirer des vautours fauves qui planent sur les falaises. Nous restons dans la province de Cádiz, en sachant que le confinement provincial sera levé le lendemain et dormons dans sa dernière commune, à El Gastor, sur une jolie aire de pique-nique. Le jeudi 29 avril, nous sommes sortis du lit par des gardes du Medio Ambiente qui nous disent que nous n’avons pas le droit de passer la nuit là. Nous nous excusons et leur demandons gentiment quelles sont les règles légales pour dormir dans un minbus. Ils nous sortent un document qui montre que – si on avait rangé notre table pliante – on aurait le droit de dormir sur le domaine public. On le leur fait remarquer, ils se fâchent et s’ensuit une discussion alambiquée et peu amène… Pas grave on plie tout et on file à Ronda prendre notre petit déjeuner. La ville est superbe et presque vide de touristes. On continue un petit bout et on trouve un très joli endroit à côté de El Burgo. En fin de journée Juanma, un amoureux des animaux, vient causer avec nous et nous dire sa honte de vivre dans un pays qui les traite si mal. Le vendredi 30 avril, nous nous levons tranquillement, nous avons eu un peu froid, mais il fait beau. Nous avons réservé notre passage sur le caminito del rey, un chemin de passerelles dans deux défilés vertigineux. Sur place, au beau milieu de la montagne, il y a pas mal de touristes – nous avions vraiment perdu l’habitude – mais une fois sur le chemin, l’enchantement est total et nous sommes tout déçus qu’il ne soit pas plus long lorsqu’à la fin, nous franchissons la passerelle suspendue à 107 mètres au dessus du torrent. Nous poursuivons jusqu’au-dessus d’Antequera où nous passons la nuit au pied de falaises abritant un gigantesque troupeau de moutons.
Le samedi 1er mai, nous parcourons quelques kilomètres de plus et arrivons à Grenade. Nous allons repérer un endroit possible pour dormir pas trop loin de la ville et allons la (re-)découvrir. L’ambiance est détendue, il fait beau les gens profitent de leur congé du 1er mai. Nous trouvons sans problème des créneaux pour visiter l’Alhambra, en fin d’après-midi, avec une superbe lumière. Il fait presque nuit lorsque nous rejoignons la friche périurbaine où nous dormons près des lumières de la ville et avec une belle vue sur la Sierra Nevada. Le dimanche 2 mai, nous allons prendre notre petit déjeuner en ville et nous baladons dans le quartier de la Cathédrale, puis de l’Albayzin. Dans l’après-midi, nous repartons vers l’est. Nous avons décidé de rejoindre la côte car, en Castille, nous n’avons pas trouvé d’appartement qui nous convenait pour passer quelques jours « lessive/école ». Arrêt à la Calahorra, dont le massif fort a servi d’arrière-plan à « La folie des grandeurs », puis on continue vers le désert de Tabernas, où ont été tourné plein de westerns. Vu la saison, la sécheresse est peu visible, mais les reliefs évoquent clairement l’ouest américain. Nous passons la fin de l’après-midi et la nuit dans un petit arroyo à sec, bien poussiéreux. Le lundi 3 mai, nous quittons l’Andalousie, faisons une halte-achats (matelas gonflable et coussin pour Clem) à Murcie et un arrêt un peu décevant à Elche. Nous avons réservé un appartement dans la petite ville d’Elda où nous sommes accueillis par une adorable dame qui nous donne l’adresse de la meilleure churreria du coin. C’est là que nous allons organiser la suite…