Une grosse semaine en Andalousie

Notre retour sur le continent a été marqué par les retrouvailles avec Sibylle à Jerez, la rencontre avec Sergio, son amoureux et sa famille. Nous avons ensuite parcouru l’Andalousie vers l’est en découvrant de magnifiques lieux, malgré le temps froid.

Le vendredi 23 avril, nous débarquons à Huelva en fin de journée. Nous allons dormir près des caravelles de Colomb que nous avions visitées à l’aller et discutons avec un Bernois qui, lui, revient de Tenerife avec son énorme camping-car. Selon lui, aucun souci pour traverser l’Espagne, il suffit de dire « transit, transit » à chaque contrôle… On se fait un peu de souci, car, en Andalousie, les provinces sont fermées et, pour aller voir Sibylle, nous devons repiquer vers le sud, dans la province de Cádiz, autrement dit dans la direction opposée à notre domicile, ce qui n’est pas vraiment autorisé…
Le samedi 24 avril, nous prenons l’autoroute et arrivons sans aucun souci à Jerez. Nous emménageons dans notre joli appartement, accompagnés de l’odeur du KingPollo situé juste en-dessous et retrouvons Sibylle dans son quartier. Nous mangeons avec elle dans un petit resto d’habitués et elle nous présente Sergio, son amoureux. Nous passons la fin d’après-midi avec la famille de Sergio et les deux oiseaux que Sibylle s’est achetés: Juanito et Pepita.
Le dimanche 25 avril nous allons prendre le petit déjeuner avec la famille d’accueil de Sibylle, puis nous promener à Guadalcacin, où la famille de Sergio construit une maison et profitons d’être avec Sibylle. Le lundi 26 avril, nous faisons à manger à Sibylle, puis découvrons le gigantesque centre commercial d’Area Sur où les filles font un peu de shopping. Nous allons ensuite chez la sœur de Sergio chez qui nous passons une bonne soirée. Au moment de raccompagner Sibylle, c’est déjà l’heure des adieux… Pas facile, mais nous nous retrouverons bientôt !

Le mardi 27 avril, nous reprenons la route. Et là, nous cessons de tourner sur une île ! Nous partons droit devant. Vers où ? Nous ne le savons pas, nous avons bien une petite idée, mais elle dépend de l’évolution de l’épidémie. Nous nous dirigeons donc vers l’Est et le Nord-Est, à un rythme pas trop rapide, ce d’autant plus que des noirs nuages s’amoncellent sur les montagnes et nous convainquent de rester en plaine. A Arcos, une trentaine de kilomètres de Jerez, jolie ville dans laquelle nous nous baladons entre deux gouttes. Nous trouvons une pinède à l’abri du vent pour passer la nuit. Le mercredi 28 avril, nous nous attaquons à la Sierra de Grazalema. Un peu refroidis par notre passage à El Bosque, commune confinée à cause de l’épidémie où des panneaux nous invitent à passer notre chemin. Jolie balade dans le karst et le brouillard. Il fait quand même frisquet. Puis une halte pour admirer des vautours fauves qui planent sur les falaises. Nous restons dans la province de Cádiz, en sachant que le confinement provincial sera levé le lendemain et dormons dans sa dernière commune, à El Gastor, sur une jolie aire de pique-nique. Le jeudi 29 avril, nous sommes sortis du lit par des gardes du Medio Ambiente qui nous disent que nous n’avons pas le droit de passer la nuit là. Nous nous excusons et leur demandons gentiment quelles sont les règles légales pour dormir dans un minbus. Ils nous sortent un document qui montre que – si on avait rangé notre table pliante – on aurait le droit de dormir sur le domaine public. On le leur fait remarquer, ils se fâchent et s’ensuit une discussion alambiquée et peu amène… Pas grave on plie tout et on file à Ronda prendre notre petit déjeuner. La ville est superbe et presque vide de touristes. On continue un petit bout et on trouve un très joli endroit à côté de El Burgo. En fin de journée Juanma, un amoureux des animaux, vient causer avec nous et nous dire sa honte de vivre dans un pays qui les traite si mal. Le vendredi 30 avril, nous nous levons tranquillement, nous avons eu un peu froid, mais il fait beau. Nous avons réservé notre passage sur le caminito del rey, un chemin de passerelles dans deux défilés vertigineux. Sur place, au beau milieu de la montagne, il y a pas mal de touristes – nous avions vraiment perdu l’habitude – mais une fois sur le chemin, l’enchantement est total et nous sommes tout déçus qu’il ne soit pas plus long lorsqu’à la fin, nous franchissons la passerelle suspendue à 107 mètres au dessus du torrent. Nous poursuivons jusqu’au-dessus d’Antequera où nous passons la nuit au pied de falaises abritant un gigantesque troupeau de moutons.

Le samedi 1er mai, nous parcourons quelques kilomètres de plus et arrivons à Grenade. Nous allons repérer un endroit possible pour dormir pas trop loin de la ville et allons la (re-)découvrir. L’ambiance est détendue, il fait beau les gens profitent de leur congé du 1er mai. Nous trouvons sans problème des créneaux pour visiter l’Alhambra, en fin d’après-midi, avec une superbe lumière. Il fait presque nuit lorsque nous rejoignons la friche périurbaine où nous dormons près des lumières de la ville et avec une belle vue sur la Sierra Nevada. Le dimanche 2 mai, nous allons prendre notre petit déjeuner en ville et nous baladons dans le quartier de la Cathédrale, puis de l’Albayzin. Dans l’après-midi, nous repartons vers l’est. Nous avons décidé de rejoindre la côte car, en Castille, nous n’avons pas trouvé d’appartement qui nous convenait pour passer quelques jours « lessive/école ». Arrêt à la Calahorra, dont le massif fort a servi d’arrière-plan à « La folie des grandeurs », puis on continue vers le désert de Tabernas, où ont été tourné plein de westerns. Vu la saison, la sécheresse est peu visible, mais les reliefs évoquent clairement l’ouest américain. Nous passons la fin de l’après-midi et la nuit dans un petit arroyo à sec, bien poussiéreux. Le lundi 3 mai, nous quittons l’Andalousie, faisons une halte-achats (matelas gonflable et coussin pour Clem) à Murcie et un arrêt un peu décevant à Elche. Nous avons réservé un appartement dans la petite ville d’Elda où nous sommes accueillis par une adorable dame qui nous donne l’adresse de la meilleure churreria du coin. C’est là que nous allons organiser la suite…

Au revoir les Canaries…

Après 172 jours dans l’archipel, nous quittons, le 22 avril, les Canaries. Nous aurons mis à profit les deux dernières semaines pour trouver, enfin, un appartement pour notre retour à Genève. Les choses se sont soudain décantées lorsque nous avons déniché coup sur coup un superbe triplex à Onex, visité par Claire, la marraine de Nath et un duplex à Avusy, découvert par Muriel, la sœur de Nath. Nous déposons nos candidatures pour les deux et, après deux jours d’incertitudes un peu tendus, nous obtenons confirmation que les deux nous seraient attribués et choisissons celui d’Avusy, sensiblement moins cher et également disponible plus tard, ce qui nous économise deux loyers et demi.

Du vendredi 9 au lundi 19 avril, nous résidons dans un joli appartement à Arinaga, tout près de la plage. Nous avançons dans le travail scolaire, trouvons un garage qui fait la vidange du minibus, allons faire du shopping et quelques petites excursions (jardin botanique, Playa del Inglés, balades autour d’Arinaga).

Le lundi 19 avril, nous rejoignons la vallée de Soria où nous retrouvons le magnifique site où nous avions passé deux nuits. Une petite balade, et une soirée consacrée à des téléphones pour les appartements. Le mardi 20 avril, le doigt de Zoé, qu’elle s’est tapé dimanche en courant, est toujours enflé et vire au bleu… Nous la conduisons au Centro de Salud de Maspalomas et, au milieu de la foule qui attend d’être vaccinée, nous sommes finalement reçu par un charmant médecin cubain qui, après radiographie, nous rassure. Aucune fracture, mais un entorse qui nécessite quelques jours d’immobilisation. Nous repartons pour la montagne, faisons un bon repas au restaurant à San Bartolomé et rejoignons Artenara, dans un vent frisquet. C’est là que nous obtenons confirmation que nous pouvons avoir l’appartement d’Avusy et que nous retirons notre candidature pour celui d’Onex. Le mercredi 21 avril, nous allons prendre notre petit déjeuner à Tejeda, puis continuons sur Teror. C’est là que nous recevons le bail, parvenons à l’imprimer et à le renvoyer. Désormais, nous sommes sûrs d’avoir une adresse à notre retour. Nous allons faire quelques achats pour le ferry, puis allons à Las Palmas, sur la plage de la Canteria. Mauvaise surprise en fin d’après midi, l’accès sur la petite plage sauvage de la Isleta est fermé à cause d’un éboulement. Nous ne pourrons pas dormir là. Nous nous rabattons sur un site trouvé sur Park4Night. Proche du centre, mais franchement pas folichon, coincé entre l’autoroute et l’océan avec d’autres camping-cars et un SDF qui s’est fait une cabane plus que sommaire.

Le jeudi 22 avril, nous avons mis nos réveils à 5h15 pour être à l’heure au port. Nous rangeons nos affaires dans la nuit et arrivons à destination à 6h00. Une petite heure d’attente avant d’embarquer sur le Marie Curie, navire flambant neuf qui fonctionne au gaz naturel. A 8h00 pile, nous larguons les amarres et, pleins d’émotions, voyons la Grande Canarie s’éloigner. Plus tard dans la journée, nous verrons encore de loin Fuerteventura et Lanzarote, où nous avons passé tant de temps. Nous continuons en pleine mer, faisons un étrange cercle autour d’un voilier aux voiles affalées et passons une nuit plutôt inconfortable dans les sièges pullman du bateau. Le vendredi 23 avril, en milieu d’après-midi, nous apercevons la côte andalouse et accostons à 16h15 sur le continent, où nous nous réjouissons de retrouver Sibylle !

Un nouveau tour de la Grande Canarie

Nous avons profité du beau temps pour passer huit nuits d’affilée dans le minibus (record une fois de plus égalé !), découvrir quelques coins de l’île que nous n’avions pas encore vus et redécouvrir des lieux que nous avons aimés. Nous espérions que la situation se détende un peu sur le front des restrictions covid en Espagne continentale, mais les nouvelles nous ont plutôt plombé le moral, car toutes les région, à l’exception de l’Extrémadure, restent fermées…

Du lundi 29 mars au mercredi 31 mars, nous gardons notre appartement à Moya. Le mardi 30 mars, nous visitons, dans une météo maussade, le joli village de Teror. Le 31 mars, nous repartons à l’assaut de la montagne, sur des toutes petites routes, vers les lacs de barrage de Tamadaba. Nous faisons une balade dans la forêt, dans un temps froid et brouillardeux. Au moment de trouver un lieu pour dormir, nous redescendons pour trouver un peu de chaleur. Vers Acusa, nous trouvons un joli endroit, mais le vent est encore fort. Nous finissons par reparti vers le port de la Aldea de San Nicolas, où nous avions déjà passé une nuit dans le parking. Là, nous voyons que les congés de la semaine sainte ont commencé, car une dizaine d’autres véhicules sont déjà dans le parking. Nous discutons avec un Breton qui voyage seul dans son camping-car.

Le matin du jeudi 1er avril, la police nous réprimande, car notre échelle dépasse de l’emprise du minibus, ce qui est illégal… Nous quittons l’endroit sans grand regret en direction du sud. Sur le conseil du Breton de la veille, nous nous engageons dans le barranco de Tasartico, d’où part le sentier pour la plage de Güigüí, que nous pensons faire le lendemain. Mais la vallée nous déçoit franchement. Beaucoup de serres et de terrains vagues et, au bout d’une très mauvaise piste, une plage déjà bondée où des panneaux explicites interdisent de passer la nuit. Nous renonçons à la balade et remontons sur la belle route qui relie La Aldea à Mogán. Nous nous arrêtons un moment vers la cascade de Los Azulejos. Des affleurements colorés rendent la montagne superbe mais, là également, il y a beaucoup de monde sur le sentier… Nous tentons encore une descente dans le barranco de Veneguera. C’est un peu moins moche que celui de Tasartico. Nous trouvons même un petit coin où nous prenons une douche et passons une partie de l’après-midi, mais finissons par arriver à la conclusion qu’il y a de plus beaux coins le long de la GC-605, au-dessus de Mogán. Nous en trouvons un splendide et nous y resterons trois nuits.

Le vendredi 2 avril, nous prenons notre temps pour nous lever. Nous descendons à Mogán et parcourons le joli sentier de la Croix de Mogán avant d’aller boire un verre. Pas d’eau courante dans le village… Nous achetons deux jerrycans d’eau de source et serons contraints de prendre notre douche avec !

Le samedi 3 avril, nous avons l’idée étrange de descendre à la plage de Mogán, poussés par la nécessité de faire des courses. C’est le samedi de Pâques et la plage est déjà bondée. Mais nous trouvons un joli coin dans un parc pour faire de l’algèbre et des verbes anglais avant de prendre une délicieuse glace artisanale et de remonter dans notre vallée !

Le dimanche 4 avril, c’est Pâques. Nous décidons de nous déplacer dans la vallée de Chira. 6 kilomètres à vol d’oiseau, mais plus de 50 km par la route. Nous devons en effet descendre à Maspalomas et emprunter la route GC-604 qui se transforme en une vertigineuse piste sur une douzaine de kilomètres. Nous trouvons un superbe coin où nous arrêter et passons l’après-midi à décorer des œufs de Pâques dans la pinède.

Le lundi 5 avril, nous montons vers le Roque Nublo et prenons le sentier en sens opposé, vers El Montañón. Les paysages sont splendides. Nous revenons par les Llanos de la Pez et filons sur Tejeda où nous buvons un verre et faisons quelques achats. Le temps se gâte et le brouillard arrive sur Artenara où nous pensions passer la nuit. Nous profitons de la réouverture de la GC-60 pour redescendre là où le temps est meilleur, à Chira, tout près de notre site de la veille.

Le mardi 6 avril, nous nous dirigeons vers un site superbe que nous avions repéré il y a quelques semaines. La Fortaleza est un promontoire en plein milieu de la vallée de Tirajana, qui évoque les canyons des Etats-Unis. Sur place, le lieu est moins impressionnant que depuis la route panoramique, mais nous trouvons un joli endroit où nous poser. Un couple arrive un peu plus tard, ce sont deux Zurichois, Manuella et Reto, qui marchent à travers l’Europe et les Canaries depuis 10 mois. Là, ils ont une voiture de location dans laquelle ils dorment.

Le mercredi 7 avril, nous nous faisons réveiller par des archéologues qui travaillent sur un chantier tout proche, sur le site de la Fortalezy. Nous descendons dans la vallée et parcourons le sentier qui contourne la Fortaleza. Nous décidons ensuite de retourner à Chira pour passer notre dernière nuit en nous arrêtant au passage à San Bartolomé pour prendre un petit repas sur un terrasse. C’est à Chira que nous apprenons que l’Andalousie maintient ses restrictions, ce qui risque de reporter notre retour sur le continent…

Le jeudi 8 avril, nous passons la matinée tranquillement, avant de descendre sur la côte rejoindre l’appartement que nous avons réservé à Arinaga. Nous y emménageons un peu fatigués par les huit nuits d’affilée et profitons d’une bonne douche chaude et des excellents lits.

Le vendredi 9 avril, comme il est possible que nous quittions les Canaries la semaine prochaine, nous profitons d’être en plaine pour faire quelques achats au Decathlon de Telde – de nouvelles chaussures pour Ju (les semelles de celles achetées en août sont raides), une douche solaire (la nôtre goutte de plus en plus), des legins pour Clem (les siens sont troués) et des cartouches de gaz -, ainsi qu’à l’outlet voisin où nous rachetons des chaussures pour les filles, des sous-vêtements et une jolie veste pour Ju. Allégés de plus de 350€, nous retournons dans notre joli appartement pour une soirée crêpes.

L’artique

Un soir, nous décidons d’aller dormir dans la vallée de Chira. Nous trouvons un endroit parfait et nous passons une soirée avec un merveilleux coucher de soleil. On va se coucher et, le lendemain, sens un truc qui me fait mal sur la hanche. Je viens de me réveiller et je suis en train de lire. Je crois que c’est une espèce de croute de sang alors je ne m’inquiète pas. Puis, je demande quand même à Clém car je préfère en être certaine. Elle refuse de regarder car elle essaye de dormir. Dix minutes plus tard, je vois des pattes. Je commence a avoir peur alors je redemande à Clém de regarder. Elle me scrute et me dit d’aller voir les parents car c’est une bête. Je monte dans la tente de toit et leur montre l’animal et papa me dit de m’assoir sur un tabouret. Il prend ses clefs et essaye de la bouger. Elle fait quelque pas. Papa me dit que c’est une tique. Il tire fort car, la tique ne m’avait pas piqué, mais elle commençait à s’agripper. Je l’ai sûrement attrapée dans la balade du Roque Nublo où nous avons pic-niqué dans les épines de pin. Plusieurs jours après, on retourne à Chira et on voit plusieurs sorte de chenilles. C’est vraiment un endroit à sales bêtes.

Gros bisous, Zozo. ( Le titre du texte s’appelle « artique » car c’est un article qui parle de tique.)

Une semaine d’incertitudes…

Pendant cette semaine, nous avons été passablement en contact avec Genève. Avec la famille de Julien, dont le père s’est fait opérer et semble bien récupérer, mais également avec Muriel qui a visité plusieurs appartements pour nous, ainsi que Claire, la marraine de Nathalie, qui cherche également un lieu où nous pourrons loger à notre retour. Les nouvelles sur le front de l’épidémie ne sont pas bonnes, les pays semblent endurcir leurs restrictions et nous ignorons quand et dans quelles conditions nous pourrons rentrer.

Du samedi 20 mars au mardi 23 mars, nous sommes restés à Vecindario, où nous avions un joli appartement. Quelques balades dans cette petite ville plutôt sympa, mais sans grand charme, pas mal d’école. Nous attendons une réponse pour un appartement à Onex, qui ne vient toujours pas. Nous jouons, écrivons, regardons des films…

Le mercredi 24 mars, nous repartons à la visite de l’île. Nous commençons par le barranco de Guadayeque, tout proche et, à notre avis, surévalué par les guides touristiques. Le paysage est certes beau, mais moins exceptionnel que plus haut dans la montagne et nous peinons à trouver un chemin bien balisé pour monter sur les flancs de la vallée. Nous poursuivons sur le très joli village d’Agüimes, puis trouvons un espace pour dormir tout près d’un ermitage à Temisas.

Le jeudi 25 mars, nous repartons à l’assaut de la montagne, après une petite balade avortée vers Temisas. Nous passons par Santa Lucia de Tijarana et son joli parc et redescendons par la superbe, mais très sinueuse route qui rejoint Vecindario. Un peu d’autoroute jusqu’à Mogán, puis nous nous attaquons à la GC-605, route particulièrement sinueuse, dont l’accès côté amont a été détruit par la tempête Filomena en janvier ! Nous arrivons en fin de journée vers le lac de la Cueva de las Niñas, que nous avions déjà rejoint à pied la semaine précédente. Nous trouvons un joli espace pour dormir, avec une belle vue sur le lac.

Le vendredi 26 mars, nous profitons du beau temps pour faire l’ascension de la Montaña de Tauro, seuls sur les magnifiques sentiers pédestres de l’île. Dans l’après-midi, nous allons boire un verre à Puerto Mogán, station balnéaire complètement engourdie par l’épidémie. Au moment de choisir où nous allons dormir, nous décidons de retourner à Temisas. En effet, la météo est très incertaine et la pluie devrait arriver plus tard sur la côte est de l’île.

Le samedi 27 mars, après une nuit venteuse, mais sans pluie, nous profitons d’un inespéré beau temps pour déjeuner et descendre à Las Palmas, que nous pensions visiter sous la pluie… La Vegueta, la maison de Colomb – superbe musée – , puis le quartier de Triana où nous peinons à trouver un endroit pour imprimer notre demande d’inscription pour un appartement à Perly. La ville est très sympa et passablement animée. Nous nous y sentons bien mieux que le 4 mars, lorsque nous y avons débarqué… Nous filons ensuite vers le nord-ouest. Nous avons réservé un appartement à Moya, en prévision de la pluie… qui n’arrive pas. Pas grave, l’appartement est très bien, même s’il est très chargé en bibelot et en meubles vernis…

Le dimanche 28 mars, nous nous réveillons une heure plus tard, heure d’été oblige. Juste le temps de déjeuner avant de nous connecter sur Léman Bleu pour apprendre la victoire de Fabienne Fischer et le départ de Pierre Maudet. Petit tour dans le village puis repas pour fêter ça !

Les tongs englouties

Jeudi, nous avons pris un appartement mais, nous pouvons l’avoir qu’à deux heures. Nous décidons d’aller aux dunes de Maspalomas. Nous arrivons vers onze heures et demi. C’est magnifique mais le sable est brûlant. Clémentine et moi descendons une dune en courant. Nous arrivons vers la plage. On prend des photos, on trempe nos pieds dans l’eau et on sourit car nous sommes au point le plus au sud de notre voyage. On retraverse les dunes pour rentrer mais je propose de courir sur une de celle ci. Papa, Clém et moi dévalons la dune et, à peu près au milieu, je perds ma tong. Le sable est encore plus chaud qu’avent. Heureusement, je n’ai perdu qu’une seule chaussure. J’ai très mal au pied car je me les brûle à cause de la chaleur du sable. On ne retrouve pas ma tong et maman est énervée. Je dois marcher dans la ville à pieds-nus jusqu’à ce qu’on trouve un petit magasin vendeur de tongs.

Bisous, Zozo.

Le ciel nocturne des Canaries

Si l’hiver des Canaries est doux, les nuits n’y sont guère moins longues qu’en Europe. Et comme nous avons passé une bonne moitié des nuits dans le minibus, nous avons eu le plaisir d’observer et d’admirer le ciel et son évolution.

Les phases de la lune, bien sûr, qui rythme lentement notre séjour, avec, en particulier les minces quartier et la Lune cendrée qui apparaît dans les premiers jours du cycle. Les planètes, aussi, avec une magnifique conjonction Saturne-Jupiter le 21 décembre. Nous avons pu observer les deux planètes se rapprocher, soir après soir et venir presque s’embrasser, lorsque nous étions à Fuerteventura.

Puis les constellations et les étoiles, évidemment que nous avons (re)découvertes et fait découvrir aux filles. Orion, qui se levait en début de soirée lorsque nous étions à Tenerife et qui, désormais a dépassé sa culmination lorsque le soleil se couche. La Grande Ourse qui permet de repérer l’étoile polaire, bien plus basse sur l’horizon qu’en Suisse et les autres, les Pléiades, Cassiopée, Sirius et le Grand Chien, la Galaxie d’Andromède que nous avons (peut-être) vue à l’œil nu.

Et puis, même si nous ne sommes pas allés aussi loin vers le sud que nous aurions voulu, nous pouvons mesurer notre degré d’australité aux étoiles que nous ne voyons pas depuis chez nous. Canope, la lumineuse est domine le ciel côté sud en début de soirée.

Clémentine et Julien ont même poussé la gourmandise jusqu’à observer, une nuit où l’horizon austral était bien dégagé, à 2 heures du matin, une étoile de la Croix du Sud qui culminait à 4° sur l’horizon. Les autres étant impossibles à observer d’ici. Pas aussi merveilleux que depuis le ciel chilien, mais quand même très émouvant…

La Grande Canarie, paradis de la randonnée !

Notre deuxième semaine sur l’île de la Grande Canarie a été essentiellement passée à la montagne, où nous avons parcouru l’incroyable réseau de chemins pédestres de l’île et dormi huit nuit d’affilée dans le minibus, dans des conditions météo parfaites.

Du vendredi 5 au mercredi 10 mars, nous sommes restés dans la région de Gáldar, où nous avions un appartement un peu maussade et humide. Le petit hameau où nous nous trouvons est passablement décati et les bananeraies qui l’entourent franchement moches. Nous faisons de l’école et nous débrouillons pour déposer à distance un dossier pour un appartement à Onex. Le lundi 9 mars, nous visitons le musée de la Cueva Pintada, où nous avons un guide pour nous tout seuls qui nous fait découvrir la culture préhispanique de l’île.

Le mercredi 10 mars, nous partons vers le sud-ouest. Halte au port d’Agaete, puis nous continuons sur la route, très tortueuse, qui longe la rive ouest, jusqu’au Puerto de la Aldea, où nous faisons une petite promenade avant de dormir dans un petit parking relativement protégé du vent. Le jeudi 11 mars, nous montons dans la vallée qui, progressivement, se transforme en caldera. La route est étroite et très sinueuse. Les lacs de barrages, les cascades se succèdent et nous passons d’une végétation de cactus au pinèdes clairsemées caractéristiques de l’île. Nous parvenons à Artenara, à près de 1200 mètres où nous repérons un emplacement pour dormir, à côté d’un héliport utilisé principalement comme parking pour les garde-forestiers, qui sont très sympas avec nous. Nous resterons trois nuits sur ce belvédère à la fois discret et proche du village.

Le vendredi 12 mars, nous découvrons l’autre village d’altitude, Tejeda, plus coquet, mais moins vivant qu’Artenara et montons au Roque Bentayga, gigantesque rocher qui trône au beau milieu de la caldera. Zoé se casse la figure en descendant, sa tête heurte un rocher, mais la douleur et les traces disparaîtront en quelques jours. Le samedi 13 mars, nous empruntons le sentier qui longe la caldera jusqu’à la Cruz de Tejeda. Une vingtaine de kilomètres et près de 1000 mètres de dénivelé positif (et autant de négatif, vu qu’il s’agit d’un aller et retour !). Le dimanche 14 mars, nous décidons de monter au Roque Nublo, emblématique de l’île. Arrivés à proximité, nous réalisons qu’il y a foule ; le temps est superbe et les locaux en profitent ! Impossible de nous garer, nous devons trouver un plan B, grâce aux excellentes cartes de randonnées locales. La balade est un peu plus longue que prévu. Pas grave, nous nous gavons de l’odeur des pins et nous réjouissons de pouvoir quitter le tronçon de sentier bondé du dernier kilomètre jusqu’au rocher. Nous pensions descendre vers Mogán, mais, arrivés à Ayacata, nous trouvons la route barrée. La tempête Filomena l’a détruite en janvier et elle n’est toujours pas réparée… Nous nous rabattons sur la vallée suivante, celle du barrage de Chira où nous trouvons, un peu par hasard, un magnifique endroit pour dormir et pour observer les étoiles !

Le lundi 15 mars, nous décidons de commencer notre randonnée au carrefour de Cruz Grande. Le sentier longe une crête abrupte puis, après 350 mètres de dénivelé, parvient dans un petit vallon et continue en pente douce jusqu’à l’arche de la Ventana del Nublo. Nous redescendons et, comme il est encore tôt, nous nous offrons un repas dans un café sur la place centrale de San Bartolomé de Tirajana. Nous cherchons en vain un endroit pour dormir dans les environs du village et finissons par remonter dans la vallée de Chira, bien tranquilles au milieu des pins.

Le mardi 16 mars, nous quittons la montagne et rejoignons la côte, vers l’énorme station touristique de Maspalomas où nous nous ravitaillons à l’HiperDino. Nous cherchons ensuite un lieu pour passer l’après-midi et dormir vers la mer. Mais nous sommes très déçus de ce que propose Park4Night. Petits parkings en bord de route, sans aucune ombre et plages peu engageantes… Nous décidons de nous rabattre sur un camping dans un petite vallée latérale, camping qui n’accepte que des bus et camping-cars homologués… Nous continuons donc à longer cette vallée inconnue. La route est de plus en plus abrupte et, après 25 kilomètres, débouche sur un petit parking désert dans un cirque rocheux magnifique avec une vue panoramique sur la vallée. Nous nous garons là et profitons du paysage avant d’y passer une nuit paisible. Le mercredi 17 mars, nous nous attaquons au sentier qui monte dans la falaise et débouche dans la vallée suivante, au bord d’un petit lac, avec de paisibles chèvres et une végétation de fleurs et de plantes grasses. Nous retournons au minibus et décidons de passer une deuxième nuit dans ce lieu enchanteur.

Le jeudi 18 mars, au moment de partir, nous décidons de vérifier le serrage des fixations de la tente de toit. Mal nous en prend, car la première vis casse net dès qu’on essaie de serrer le boulon. Manifestement, l’air marin a fragilisé les vis et presque soudé les boulons… Nous décidons de ne pas toucher les autres attaches et de redescendre en plaine pour trouver du matériel de réparation. A Maspalomas, la tente tient toujours et nous achetons des plaques de fixations qui devraient permettre une réparation de fortune. Nous allons ensuite nous balader dans le champ d’impressionnantes dunes qui borde la station. Zoé perd un nu-pied en dévalant l’une d’elle. Malgré nos recherches, impossible de la retrouver elle est désormais enfouie sous des mètres cubes de sable… Nous arrivons ensuite à Vecindario, où nous avons réservé un joli appartement refait à neuf, au quatrième étage sans ascenseur…

Le vendredi 19 mars, nous trouvons, chez un quincailler local, les vis qui correspondent parfaitement à la fixation de la tente. Nous nous garons dans un grand parking vide et parvenons, non sans peine, à installer les nouvelles vis et à assurer que la tente restera bien avec nous… Mais en même temps, nous recevons des mauvaises nouvelles de la santé du papa de Julien qui se retrouve hospitalisé au CHUV…

A travers les Canaries !

Nous avons entamé le mois de mars en quittant (enfin !) Lanzarote pour traverser Fuerteventura et poursuivre notre voyage dans une île que nous ne connaissions pas encore, la Grande Canarie !

Le lundi 1er mars, nous quittons Mala en direction du sud de Lanzarote. Comme nous avions appris qu’il serait tout de même possible de quitter l’île si nous avions une réservation dans un logement à destination, nous avions acheté un billet pour le bateau de 15:00 et réservé une nuit dans un bungalow sur Fuerteventura. Des sentiments contrastés nous habitent au moment de quitter cette magnifique île où nous avons dû rester deux mois. Nous passons par la superbe route de l’intérieur. Au port, aucun problème, nous remplissons une déclaration avec nos adresses et le Securitas la prend en la regardant à peine et nous embarquons sans autre contrôle. C’est à l’arrivée à Fuerteventura que la Guardia Civil nous attend et nous apprend – nous ne sommes qu’à moitié surpris – que notre motif n’est pas valable pour sortir de l’île. Quand nous disons que nous envisageons de transiter pour continuer par la Grande Canarie avant de rentrer en Europe, ils nous laissent passer. De toute façons, il aurait été compliqué de nous refouler, car il n’y avait plus de bateau… Nous parcourons, soulagés, les rues de Corralejo, nous avons réussi à sortir de Lanzarote !

Le mardi 2 mars, nous traversons Fuerteventura du nord au sud, en passant, comme la veille à Lanzarote, par la magnifique route de l’intérieur, que nous avions parcourue plusieurs fois en décembre. Nous allons dormir à Sotavento, la splendide plage où nous avions fêté Noël. C’est assez étrange de retrouver ces lieux familiers deux mois plus tard… Nous y retrouvons d’ailleurs deux campings-cars décatis, habités par de taciturnes allemands, qui étaient déjà là il y a 9 semaines…
Nous passons le mercredi 3 mars à la plage de Sotavento et gravissons le sommet du coin, ce qui nous permet de bénéficier d’une vue incroyable sur le lagon.

Le jeudi 4 mars, après une rapide baignade, nous poursuivons vers le sud. Nous avons opté, suite à un conciliabule familial, pour un passage pour la Grande Canarie le 4 mars – dernier moment avant un éventuel changement de niveau d’alerte ! – et en bateau rapide (et cher!) depuis Morro Jable, l’horaire convenant mieux que celui du bateau historique « Al Andalus » qu’il aurait fallu aller prendre à Puerto del Rosario, 70 kilomètres plus au nord, dans la mauvaise direction. Traversée de deux heures sous le soleil, dans un bateau futuriste. L’arrivée à la Grande Canarie nous plonge un peu brutalement dans le monde habité. Après trois mois de grands espaces, nous arrivons au cœur d’une métropole embouteillée et l’accueil de la Guardia Civil, qui surveille les sorties du port, est particulièrement antipathique. Nous allons faire des commissions dans un centre commercial gigantesque et cherchons un endroit pour passer la nuit. Nous réalisons vite que, à moins de monter loin dans la montagne, la tâche est moins facile ici qu’à Fuerteventura. La densité et les pentes sont telles qu’il y a peu d’emplacements ouverts et discrets et, les rares que nous trouvons ressemblent un peu trop à des décharges. Nous finissons à Playa del Hombre, dans un site occupé par une douzaine de campings-cars plus ou moins rouillés et que les commentaires de Park4Night décrivent comme splendide. En fait, un terrain vague assez spacieux, entre une jolie plage, deux zones résidentielles et une autoroute.

Le vendredi 5 mars, dernier jour de beau temps avant un front pluvieux, nous montons à la découverte des hauteurs de l’île. La route est longue et sinueuse, nous atteignons rapidement des altitudes que nous ne connaissions plus depuis Tenerife. La végétation est luxuriante. Plantes grasses, pinèdes… Le paysage est radicalement différent de celui de Fuerteventura. A la Caldera de los Marteles, nous improvisons une petite balade vers le Roque Grande. Nous découvrons que le réseau de sentiers pédestres semble très développé et très bien entretenu ! Nous pique-niquons tout près du sommet de l’île, vers un des Pozos de Nieves, réservoirs de neige construits par les locaux pour la conserver tout au long de l’année avant l’invention des frigos. La brume voile le paysage, que nous devinons spectaculaire. La descente vers Gáldar est (très) longue, mais magnifique. Par contre, le petit village dans lequel nous avons réservé un appartement, coincé entre de gigantesques bananeraies et l’océan, est franchement moche… Nous allons attendre là que la météo s’améliore en reprenant nos cours et en faisant un peu de gastronomie !

Dernière semaine à Lanzarote ?

Cette semaine aura été riche en émotions diverses, puisque nous avons été déprimé par la décision de maintenir l’île en alerte 4, puis délogés par la police d’un lieu que nous aimions beaucoup, mais que nous avons également appris qu’il serait quand même possible de quitter l’île, moyennant une réservation dans un hébergement à notre destination.

Nous consacrons les journées du 17 au 21 février à travailler pour l’école, réparer le ventilateur de l’ordinateur, écrire, dessiner et visionner de vieux films, parmi lesquels « Drôle de Drame ». Le samedi 21 février, nous retournons à la Montaña Negra, que les filles adorent dévaler.

Le lundi 22, nous gravissons la Montaña Tinaguache, un des rares sommets encore vierges de nos pas et allons dormir à Guinate, au milieu des fleurs, où nous nous retrouvons tout seuls. Le mardi 23, nous refaisons la grande balades des falaises, pour arriver à la plage (presque) déserte face à La Graciosa et retournons dormir aux fleurettes de Guinate. Le mercredi 24, nous longeons la crêtes des falaises et, le vent se levant, décidons de traverser l’île et d’aller dormir à Playa de las Mujeres, où nous avions déjà passé six nuits, en compagnie d’autres minibus et camping cars. Mais, une fois la nuit tombée, alors que nous soupions tranquillement, un voiture de police intervient subitement et ses occupants, affables mais assertifs, nous informent qu’il est interdit de dormir là et que nous devons partir dès que nous aurons finir notre repas, car la zone est protégée. Un peu choqués, nous nous replions deux kilomètres plus loin sur un terre-plein, à côté de conteneurs, bien vite rejoints par quatre minibus allemands, également chassés par la police, qui s’entassent autour de nous. Nous discutons un peu, nous sommes également surpris, car le site de Playa de las Mujeres semble très prisé et fréquenté, y compris par les locaux.

Le jeudi 25, nous plions rapidement nos affaires et allons prendre notre petit déjeuner à Playa Blanca. Vu que nous sommes tout proches, nous allons demander au port, s’il est quand même possible de quitter l’île en affirmant que nous serons en transit en vue de notre retour à domicile. L’employé de la compagnie nous répond que les étrangers, s’ils ont une réservation hôtelière à leur destination peuvent normalement quitter l’île, comme s’ils venaient d’une autre région d’Espagne. Comme nous avons déjà réservé pour ce week-end, nous décidons que nous tenterons notre chance le lundi 1er mars. Ragaillardis par ces bonnes nouvelles, nous allons manger une paella à El Golfo et nous apprêter à dormir au pied de la Montaña Corruja. Mais là, le vent devient de plus en plus fort et, vu l’interdiction de retourner à Playa de las Mujeres, nous nous résolvons à aller dormir sur le parking de Playa Honda, nettement moins attrayant, mais bien protégés, où nous retrouvons les Allemands également de la veille…

Le vendredi 26 février, nous prenons notre petit déjeuner à la boulangerie, puis décidons, vu la nette baisse de l’incidence du virus, d’aller nous balader sur les quais d’Arrecife, la capitale. Ensuite, nous nous rendons dans ce qui devrait être notre dernière appartement de Lanzarote, à Mala chez une charmante vieille dame rétive aux masques et aux vaccins !