Coincés par Filomena…

Après quelques jours de repos autour de Nouvel-An, nous nous réjouissions de reprendre notre vie de nomade et de partir à la découverte de l’île de Lanzarote. Mais, après deux superbes journées, la tempête Filomena nous a contraints à réemménager dans un appartement en attendant le beau temps…

Du 29 décembre au 1e janvier, nous avons profité de notre joli appartement de Playa Honda pour faire du travail scolaire, de la pâtisserie et quelques balades sur la plage et dans le village. La piste de l’aéroport donnant immédiatement sur la mer nous a permis de jouer au « plane-spotters » et de faire quelques films sympas.

Le samedi 2 janvier, nous nous remettons un peu en mouvement et faisons l’ascension de la Montaña Blanca, parfaitement située pour embrasser presque toute l’île d’un regard. Malheureusement, pas de photo, car mon appareil était resté à l’appartement…

Le dimanche 3 janvier, nous quittons l’appartement et partons à la découverte du nord de l’île. Les nouvelles du virus étant peu encourageantes, nous savons que nous aurons passablement de temps à Lanzarote et prenons notre temps. Une halte au village de Los Cocoteros (sans aucun intérêt, mais nous trouvions le nom rigolo), puis aux piscines naturelles de Punta Mujeres (trop froid pour se baigner…) avant d’arriver tranquillement à Órzola, petit port, dans lequel nous utilisons une partie du cadeau de Noël des grands-parents sous forme de paella. En fin de journée, nous trouvons un superbe endroit, au pied des falaises et à côté de la mer, pour passer une bonne nuit.

Le lundi 4 janvier, nous commençons la journée en gravissant le volcán Corona (si si) dans un paysage bien plus vert que ce que nous avons vu au sud ou à Lanzarote, puis nous regagnons le circuit touristique de l’île au Mirador del Rio – point de vue extraordinaire sur l’île de la Graciosa, dans un bâtiment conçu par l’incontournable César Manrique. Un pique-nique à peine plus loin, avec la même vue, mais sans les quelques touristes… Nous poursuivons sur quelques kilomètres et nous arrêtons au bout d’une piste sur un promontoire incroyable. Nous décidons d’y passer la fin de la journée et la nuit. Avec le soleil qui se couche, le vent se lève et, même si nous avons bien orienté le minibus, au milieu de la nuit, il est tellement fort qu’il nous empêche de dormir et nous fait craindre pour la tente de toit. Nous décidons de redescendre un peu et de nous mettre à l’abri de la colline. Abri relatif, puisque le vent va redoubler, puis s’accompagner de violentes averses…

Bref, au petit matin du mardi 5 janvier, nous plions la tente et allons nous réfugier à l’intérieur du minibus. Nathalie dans le lit des filles et moi au volant. Nous somnolons une ou deux heures ainsi et, au moment du réveil, nous avons l’impression de nous trouver en Ecosse. Brouillard compact et sol tout vert. La piste a disparu sous les flaques. Heureusement, la pluie a cessé et nous pouvons ranger nos affaires sans les mouiller. Petit-déjeuner dans un café de Haria, puis nous profitons du beau temps revenu pour faire sécher la tente à Arrieta. Nous enchaînons avec la visite des Jameos del Agua – tunnel volcanique aménagé par… César Manrique.
Compte tenu des nouvelles du service de météorologie, qui vient de nommer « Filomena » la tempête qui nous attend et dont nous avons profité d’un avant-goût, nous nous résignons à réserver un appartement pour le jour même, à Puerto del Carmen.

Le mercredi 6 janvier, nous avançons dans le travail scolaire en voyant les palmiers ployer sous le vent et visitons, en fin de journée, le petit musée d’art contemporain d’Arrecife, niché dans une adorable forteresse refaite par… César Manrique.

Le jeudi 7 janvier, le ciel semble nous promettre quelques éclaircies. Nous partons en direction du parc national de Timanfaya, où se trouvent les volcans qui ont recouvert de lave le quart de l’île au XVIIIe siècle. Mais, en passant de l’autre côté de l’île, nous nous rendons compte que le ciel y est déjà largement bouché. Pour pouvoir profiter des couleurs dans de bonnes conditions, nous décidons de reporter la visite du parc – obligatoirement en bus et relativement chère – et nous contentons des centres d’information et d’un avant-goût depuis la route. Nous revenons à l’appartement juste avant un impressionnant déluge que nous contemplons en dégustant des papas arrugadas….

Des jeux de lumière

La lumière, sur les îles Canaries, est absolument splendide ! Les nuages, relativement nombreux mais épars, laissent passer des rayons de soleil créant des trouées scintillantes qui illuminent la pointe d’un volcan au loin ou une petite parcelle de désert.

La vie dans le minibus nous permet d’être proches de la nature et de la sentir nous effleurer. Comme nous avons très peu de place à l’intérieur, nous passons la presque totalité de notre temps dehors. Ainsi avons-nous la chance d’assister quotidiennement au lever et coucher de soleil, aux nombreux arcs-en-ciel qui traversent le ciel, aux rideaux de pluie qui se déversent dans la mer et aux rafales de vent qui enchevêtrent nos cheveux !

Je me questionne… Sommes-nous plus attentifs à ces jeux de lumière parce que nous avons tout le temps de les observer ou la proximité mer-volcanisme-altitude-climat océanique crée-t-elle des clartés que nous rencontrons moins fréquemment en Suisse ? Je ne sais pas mais les observer est réellement un pur moment de bonheur.

N’oubliez pas de regarder autour de vous… c’est beau !

Le cours de surf

Et oui! Après avoir attendu pendant 2 jours, c’est enfin le cours de surf! Mais, commençons par le début. Nous sommes dans la voiture pour chercher un endroit ou dormir. On arrive à un endroit que nous croyons parfait pour la nuit. Ce n’est que 5 heures du soir alors, Clem et moi, on dessine. Au bout d’un moment, il commence à pleuvoir. On passe le reste de la soirée dans le minibus. Quand on ressort pour monter le lit, il pleut encore. Je ne vous ai pas dit que cet endroit était boueux? Et bien, c’est vraiment très très boueux. Maman décide de partir et de chercher un endroit goudronné car nos chaussures ont pris littéralement 25 kilos! On va voir plusieurs endroits et on finit… Dans le parking du Hiper Dino (le supermarché du coin.) Le matin, rapide petit déjeuner à la boulangerie car on a rendez-vous à l’agence de surf. C’est cool car ils parlent français. Notre prof s’appelle Joann et il est très sympa. Nous prenons sa camionnette et allons à la plage. Il nous donne des combinaisons et notre surf. Il nous donne des explications et on entre dans l’eau. C’est trop trop cool! On arrive tous à monter debout sur la planche au moins une fois. Un autre groupe arrive avec un couple, trois filles et un petit garçon qui est trop petit pour surfer alors, il doit rester tout seul sur la plage pendant les 4 heures de surf et d’explications. Leur prof est beaucoup moins drôle et n’arrête pas de leur crier dessus. Ils sont tout proches alors, des fois, il faut descendre du surf pour ne pas leur foncer dessus. Tout se passe bien et nous rentrons, touts contents de notre cours. Le surf, ça tire sur les bras et, surtout, ça fatigue. Je m’endors presque dans la camionnette de Joann.

Gros bisous, Zoé

De Fuerteventura à Lanzarote

Pour la première fois, nous aurons passé huit nuits de suite dans le minibus, en pleine nature. Pendant ces jours, nous nous sommes initiés au surf, avons improvisé un buffet de Noël devant le bus et avons quitté Fuerteventura pour Lanzarote.

Du 16 au 20 décembre, nous logeons à Valles de Ortega, dans un petit appartement rural, avec une belle terrasse. Nous avançons dans le programme scolaire, faisons des lessives et quelques balades dans la région, en particulier jusqu’à Antigua. Nous en profitons aussi pour nous rendre à Puerto del Rosario, la capitale, pour acheter de nouvelles cales de nivellement. Le seul magasin spécialisé venait d’en recommander, elles seront là la semaine prochaine. La petite ville semble un peu assoupie, mais plutôt accueillante. Nous y trouvons quelques accessoires de Noël et tournons un petit clip pour Sibylle.

Le 20 décembre nous repartons vers le nord. Nous devons être le lendemain à Lajares, car nous avons réservé un cours de surf. Nous tentons de nous installer tout au nord, à côté de la mer, mais la pluie se met à tomber en même temps que la nuit et le sol de l’île molle se transforme instantanément en une glaise collante… Après quelques hésitations, nous décidons de tout replier, de mettre nos chaussures engluées dans des sacs poubelle et d’aller trouver un endroit plus adéquat pour dormir. Après avoir tourné un moment, nous nous rabattons sur le parking du SuperDino, le magasin de Lajares. Ce n’est pas très romantique, mais c’est goudronné et nous pouvons souper les pieds au sec…

Le lundi 21 décembre, nous sommes réveillés par les voitures des employés du SuperDino, qui arrivent avant le lever du soleil. Ils nous saluent gentiment lorsque nous sortons de la tente de toit ébouriffés. Nous prenons un petit déjeuner à la boulangerie du coin avant notre cours de surf, décrit dans un autre article. Nous enchaînons avec un délicieux repas – offert par notre amie Virginie, merci à elle ! – à El Cotillo puis finissons l’après-midi et passons la nuit au-delà du phare de Tostón, oú nous étions déjà deux semaines plus tôt. Le ciel est magnifique et nous observons la conjonction Jupiter-Saturne.

Le mardi 22 décembre, ce sont les surfeurs du matin qui nous réveillent. Le site est superbe et nous en profitons pour un long petit déjeuner, suivi d’un pataugeage dans les lagons turquoise proches du phare. Nous prenons un peu de hauteur en gravissant le volcan Bayuyo, au-dessus de Corralejo et passons la fin de l’après-midi dans les dunes blanches et les vagues, avant de nous endormir à côté d’un grand hôtel abandonné…

Le mercredi 23 décembre, nous repassons par Puerto del Rosario pour acheter nos cales, qui sont effectivement arrivées au magasin. Nous poursuivons vers le sud, par la route côtière. Une halte à Pozo Negro. A proximité, un site préhistorique semble bien équipé pour recevoir des visiteurs, mais les guichets sont fermés et le parking est vide… On continue vers le phare de la Entallada, au sommet d’un cap dominant la côte aride de l’île… Nous sommes toujours tout seuls… Pique-nique dans une vallée sèche et fin d’étape à Gran Tarajal. Petite ville assoupie le long de sa grande plage noire. Nous nous mettons sur une autre plage, un peu à l’écart et profitons de la douche (froide !) et des WC du port de plaisance juste à côté.

Le jeudi 24 décembre, après un bon petit déjeuner dans une boulangerie de Gran Tarajal, nous poursuivons vers le sud. Nous passons une bonne partie de l’après-midi à la plage d’El Salmo, puis partons acheter notre repas de Noël. Comme nous n’avons pas de frigo, nous sommes contraints de passer le plus tard possible au magasin. Étonnamment, le Mercadona de Butihondo est très peu fréquenté et nous pouvons élaborer sans stress notre menu. Nous revenons à l’extraordinaire plage de Sotavento, où nous étions il y a dix jours. décorons le bus (merci à Muriel pour la guirlande de boules électriques), et préparons notre buffet, qui compte entre autre des crevettes à l’ail et au persil cuites au Campingaz et une salade de fruits locaux et de saison (bananes et ananas, donc !). Un petit Porto à l’apéro et un bon vin blanc agrémentent tout cela.

Le vendredi 25 décembre, nous nous attaquons au sommet de l’île, le Pico de la Zarza, à 807 mètres. En fait, le chemin est plus long (7 km) que raide. Nous nous éloignons de la rive sud sur une crête séparant deux vallées. Avec l’altitude, l’aridité diminue et quelques plantes vertes font leur apparition. Les derniers tronçons sont plus raides et l’arrivée au sommet est époustouflante, car on aperçoit soudain la côte nord au pied d’une falaise presque verticale. Nous dominons la plage de Cofete et l’étrange villa Winter, que nous avions visitées auparavant. Retour ensuite à Sotavento. Baignade – avec bonnet de père Noël – et repas en fin de journée.

Le samedi 26 décembre, nous allons encore profiter des eaux claires de la plage avant de repartir vers le nord. Nous pique-niquons à Pájara où nous discutons avec une ancienne résidente du village qui nous parle de ses 13 frères et sœurs et de la vie dans cette vallée il y a un demi-siècle. Nous dormons au mirador de Risco de la Peña, où un voisin solitaire vient placer son camping-car juste à côté du minibus et vient nous faire la causette.

Le dimanche 27 décembre, nous continuons notre progression, faisons une bonne halte aux dunes blanches de Corralejo – le vent rend la baignade un peu difficile – et embarquons en début d’après-midi sur un ferry rapide pour Lanzarote. Nous quittons Fuerteventura avec un petit pincement, car nous aurons eu beaucoup de plaisir découvrir ses grandes étendues désertiques, ses volcans, ses plages et son art de vivre détendu. En moins d’une demi-heure (et quand même 101€…), nous arrivons sur l’île voisine. Le vent nous incite à opter pour la côte occidentale. Un rapide coup d’œil aux salines de Janubio et nous arrivons à Los Hervideros. Le site – succession de grottes sous-marines dans une coulée de lave – est splendide, mais nous percevons une ambiance très différente de Fuerteventura. Passablement de tourisme, des drones, des tiges à selfie et aussi la Guardia Civil qui vient interpeller les réfractaires au masque sans ménagement. Une fois le soleil couché, tout le monde rentre à son hôtel et nous restons sur le parking, protégés du vent par l’immense coulée de lave.

Le lundi 28 décembre, nous déjeunons sur le parking, avant l’arrivée des touristes. Nous discutons un peu avec l’employé chargé de nettoyer le site qui ne semble pas du tout dérangé par notre présence, bien au contraire. Nous continuons vers El Golfo, où nous jetons un coup d’oeil à l’étrange lagune verte en marge de la plage de los Clicos. L’orientation de la lumière est mauvaise pour les photos et des barrières nous imposent un circuit. Impossible d’aller où l’on veut sur cette île ! Pendant que nous buvons notre café, un premier car de touristes arrive. Les filles prennent la boutique de souvenirs. Décidément Lanzarote est différente de Fuerteventura. Nous poursuivons sur le très propret village de Yaiza. Beaucoup moins de visiteurs, mais de jolies maisons toutes blanches et des arbres d’essences diverses plantés dans les lapili noirs laissés par le volcan. On ne sait pas si c’est Manrique qui s’est inspiré de cela ou si tous les aménagements se sont inspirés de Manrique… On prend de la hauteur en gravissant le volcan qui domine la ville. L’immense coulée de lave du XVIIIe siècle barre tout le paysage. Malheureusement, le régime de calima (vent sableux en provenance d’Afrique) gâche la vibilité. Il faudra revenir par temps plus clair. On redescend vers la ville, procédons à quelques achats, en particulier des cartouches de gaz, avant d’aller emménager dans l’appartement que nous avions réservé à Playa Honda.


La villa mystérieuse

La villa Winter est très étrange. Elle se situe près de Cofete, un petit village peu habité. Pour y arriver, il faut prendre une longue mais petite route pas goudronnée, vertigineuse et avec pleins de virage. Après 25 kilomètres, environ une heure, nous arrivons dans un village un peu miteux. Nous avons peine à croire que des gens habitent dans ces cabanons. On ne s’arrête pas mais nous voyons que les gens qui logent là dedans vivent avec pas grand chose. Nous nous arrêtons dans un parking près de la mer et on voit que 2 vieux minibus et un camping car sont déjà là et, plus tard, un autre petit camping car Polonais de première vue, je trouve que le couple de personnes sûrement à la retraite à l’air un peu bougons et pas très bavards. Mais le petit minibus orange et l’autre blanc ont l’air un peu plus rigolos. Quand on commence à monter le lit, une femme française vient nous dire que son VW s’est ensablé. Papa accepte de venir aider et moi, je choisis de venir regarder.Le monsieur du camping car vient aider et, finalement, il est plutôt gentil. Ils réussissent à le faire sortir et nous papa et moi revenons pour aider. Le matin, nous décidons d’aller faire une balade près de cette maison très très grande. Cette maison à été construite par un Allemand du nom… Ben… Oui Winter. Les légendes racontent que dans cette maison, il y avait des salles de tortures, des salles avec des armes, des prisons… Nous nous rapprochons pour l’observer et on voit que tout les volets sont barrés par des grosses planches de bois et toutes les portes par des barrières. Nous lisons dans le guide qu’ils n’ont pu que visité la cuisine mais pas une pièce où, il parait, ont peu entendre des vois et des bruits. Toujours d’après la légende, des nazis sont venus dans cette maison et même Hitler lui même. Cette maison abrite de nombreux passages secrets. La maison est grande pour un seul homme. Cette maison est impressionnante! Nous choisissons de continuer notre balade et descendons sur la piste d’aéroport. OUI! Il y a un aéroport juste pour la maison! Vous avez déjà vu une maison avec un aéroport personnalisé? Et bien.. La villa Winter! Nous revenons par la plage et, arrives au minibus,(Elle se nomme Elizabeth) Nous continuons notre tour!

Voilà l’histoire de la villa Winter! Gros bisous, Zoé

Le mystère de l’île molle

Le soleil se couchait, le 5 décembre, lorsque nous avons débarqué à Fuerteventura. Comme nous voulions trouver, avant la nuit, un lieu pour dormir en dehors de la capitale, nous nous sommes dépêchés d’en sortir et nous sommes vites retrouvés en plein désert. A la recherche crépusculaire d’un lieu proposé par park4night, nous nous sommes arrêtés sur une esplanade, au milieu d’un réseau de pistes et au centre de nulle part, avec la mer à proximité. C’est là que nous avons foulé pour la première fois l’île et que nous avons eu notre première surprise…

Sous son apparence aride et caillasseuse, cette île est molle. On ne s’y enfonce pas vraiment, mais on ressent, à chaque pas, un léger chaloupement, une impression que l’on ne connaissait plus depuis l’époque des tapis de gym Alder&Eisenhut. Ce n’est pas humide, ça ne colle pas, ce n’est pas sablonneux non plus, les véhicules ne s’y embourbent pas… C’est juste un peu mou et plutôt agréable à arpenter.

Alors certes, toutes l’île n’est pas recouverte de cet étrange substrat, mais à plusieurs reprises, au cours de nos balades, dans des lieux parfois inattendus – sur des volcans, vers des plages – nous nous sommes laissés agréablement surprendre par cette île qui, sous ses aspects austères, sait amollir ses angles…

Du 7 au 10 décembre, nous avons logé dans un petit appartement à Corralejo, dans un immeuble bien décati, bizarrement peuplé. Un après-midi, un ado, prétendant vivre en-dessous, est venu se plaindre de notre bruit nocturne. Nous avons beau lui avoir répété que nous dormions, il est parti fâché – et nous aussi, sans que nous ne comprenions le vrai but de sa visite… Mais nous avons aussi couru dans les dunes de sable blanc du parc naturel tout proche, testé le bodyboard « Annick 2 » reçu par Zoé à son anniversaire, marché jusqu’à la plage pop-corn, recouverte de coraux blanc et bulbeux… et bien avancé dans le travail scolaire des filles.
Le jeudi 10 décembre, nous sommes partis vers le sud-ouest et nous sommes arrêtés à différents endroits le long de la magnifique côte. En fin d’après-midi, fraîche baignade dans les piscines naturelles d’Aguas Verdes, que la marée montante remplit progressivement. Nuit à côté d’un moulin, près de Tefia.
Le vendredi 11 décembre, nous arrivons à Betancuria, très pimpante petite ville (village plutôt) historique, où un guitariste reprenant des classiques espagnols, crée un ambiance douce-amère sur la petite place de l’église fraîche et ensoleillé, et presque vide. Nous poursuivons dans la vallée du Rio Palma, qui évoque les oasis de l’Atlas. Petites palmeraies, flancs arides, route sinueuse à flanc de côteau, belvédères ahurissants. Tout y est. Nous arrivons ensuite à Ajuy et, toujours en nous fiant à Park4night, trouvons une petite piste qui nous amène après 3,5 kilomètres de cahots et de pentes abruptes, sur une plage de galets dominée par une splendide arche. Nous sommes seuls (ou presque – des campeurs plus que discrets partagent l’endroit) et Ju et Zoé profitent des piscines naturelles dissimulées derrière l’arche au coucher du soleil.
Le samedi 12 décembre, après avoir passé la matinée à dessiner et lire, nous revenons à Ajuy pour voir les grottes maritimes. C’est là que nous réalisons que nous avons oublié nos cales de nivellement vers l’arche… Conciliabule. Soit nous les abandonnons (une des deux était déjà largement fendue…), soit nous refaisons 7 km de mauvaise pistes, soit nous longeons la côte à pied sur 2 kilomètres dans chaque sens pour rejoindre l’arche. C’est ce que nous faisons, mais, à l’arrivée, les cales ont disparu et font sans doute le bonheur d’autres voyageurs. Désormais nous devrons trouver des endroits plats pour dormir, tant que nous n’en aurons pas acheté… A cela s’ajoute la difficulté de trouver des endroits abrités du vent et de devoir placer la tente face au vent lorsqu’il y en a un peu. Pour nous consoler, nous nous offrons un exquis repas de poisson dans un restaurant sur la plage et remontons la vallée jusqu’à un splendide belvédère où nous passons la nuit.
Le dimanche 13 décembre, nous sommes à nouveau dans la région de Betancuria. Nous gravissons le flanc de la vallée dans une des rares pinèdes de l’île et longeons la crête qui sépare la vallée du reste de l’île, de volcan en volcan. La vue porte au nord jusqu’à Lanzarote et s’étend, au-delà des cônes volcaniques jusqu’aux deux côtes. Nous passons l’après-midi dans une palmeraie, à dessiner et à régler quelques comptes familiaux…
Le lundi 14 décembre, nous repartons vers le sud. Pájara, mirador de Sicasumbre… C’est le jour de l’éclipse que nous aurions dû voir en Patagonie argentine… Un petit regret et beaucoup de plaisir à admirer des paysages sommes toutes assez proches des grandes étendues désertiques sud-américaines. A La Pared, nous marchons le long des falaises jusqu’à la plage. Trop risqué pour se baigner. Un surfeur s’y lance mais n’ose pas trop aller loin. Un body-boarder s’échauffe avec beaucoup d’ostentation et revient vite après deux ou trois rouleaux… Nous traversons l’isthme de Jandia et passons la nuit à Risco del Paso, sur la plage de Sotavento, une des plus belles de l’île, avec un lagon turquoise que la marée remplit.
Le mardi 15 décembre, nous passons la matinée à la plage, sur les bancs de sable entre lagon et haute mer. L’eau est complètement transparente, à l’image du costume de quelques rares touristes qui adoptent la tenue d’Eve dans ce paysage paradisiaque. L’eau est un peu fraîche, mais la baignade est délicieuse. Nous poursuivons sur Morro Jable – abominable station au ralenti – et nous plongeons dans la partie la plus sauvage de la péninsule. Une petite piste à flanc de coteau, qui évoque les routes pakistanaises, les camions en moins, nous permet d’atteindre un col et de redescendre, au nord, sur Cofete, petit village de baraquements dominé par la mystérieuse villa Winter. Nous nous garons vers la plage et, lorsque nous revenons vers notre minibus, nous avons l’occasion d’aider, avec un Polonais et deux Esapgnols, deux jeunes filles dont le bus VW s’était profondément ensablé.
Le mercredi 16 décembre, nous grimpons jusqu’à la Villa Winter, étrange bâtisse complètement isolée, construite par un ingénieur allemand dans les années 30. Un musée est annoncé, mais, sur place, une barrière empêche l’accès… bizarre… En descendant, nous traversons les restes de la piste d’atterrissage abandonnée que les propriétaires utilisaient il y a plus d’un demi-siècle… Le phare de la punta de Jandia nous déçoit un peu. Nous retournons faire une plongeon à Sotavento et, en fin de journée, rejoignons l’appartement que nous avons réservé à Valles de Ortega. Nous aurons passé 6 nuits d’affilée dans le minibus, nous avons bien mérité une douche chaude !

Photos de Fuerteventura, par Clémentine

Le calendrier de l’avent 1

Cette année, on a encore de la chance car on a eu un calendrier de l’avent ! Trop cool ! On va dans un « Hiper dino » (le nom du magasin) Et ils nous disent qu’ils ont un petit truc pour nous. Maman allume son natel et on regarde une vidéo de maman disant qu’on a le droit d’avoir un Toblerone ! Évidemment, a peine entrées dans le Hiper dino, Clém et moi allons tout de suite dans l’allée chocolat ! Le lendemain, on se réveille, impatientent de voir ce qu’on va avoir et nous regardons plus tard dans la journée une autre vidéo de papa cette fois qui dit que Clém a droit à un massage de qui elle veut. C’est pas pour moi cette fois mais le lendemain, après la balade, maman apporte son natel et on regarde maman me dire que j’ai une surprise météoritique . Je vois pas du tout ce que c’est, alors, pendant que Papa essaie de me faire deviner, maman va chercher un truc dans le coffre. Elle revient avec un doudou dino, semblable à… Ben… oui le logo du magasin Hiper dino ! Il est trop choux ! Le lendemain, c’est pour Clém. C’est aussi le jour du bateau. Clem à le droit de choisir le jeu qu’on fait et elle choisi le yas. Le prochain jour, encore sur le bateau, on fait avec ce qu’on as. C’est un gros bisous de papa et de maman. La prochaine plaît un peu moin à Clém qui doit faire un article sur le blog.

Voici les premier petits cadeaux qu’on a eu. Il y aura un autre article quand je saurai les prochaines surprises !

Gros bisous à tout le monde !

Zozo

Le Parc rural de l’Anaga

Situé à l’extrémité nord de Tenerife, cette réserve naturelle est sublime. C’est un lieu sauvage et préservé. Ses pentes abruptes terminent leurs parcours dans une mer déchaînée où seuls quelques surfeurs audacieux arrivent à dompter ces gigantesques vagues. J’ai aimé arpenter ces sommets à pied, sillonner ces routes étroites et sinueuses et pique-niquer à l’ombre de ces dragonniers centenaires. Parfois une brume épaisse envahissait les pics pour s’estomper quelques minutes plus tard. La vue panoramique depuis Pico del Ingles est grandiose. Une douce moquette verte recouvre l’intégralité des ces versants montagneux. Les massifs se mêlent et s’entremêlent. Pour mon plus grand bonheur, une variété incroyable de cactus décorent ces pentes. Anaga permet la contemplation à outrance et j’en ai abusé! Un moment vertigineux dans ce voyage, condensé de paysages imposants et de biodiversité!

De Tenerife à Fuerteventura

Après avoir tenté d’éviter la pluie des derniers jours sur Tenerife, nous avons traversé l’archipel pour nous retrouver à Fuerteventura.

Le 1er décembre, c’était l’anniversaire de Muriel, la sœur de Nathalie. Nous quittons notre joli appartement de Güímar en espérant que la grosse dépression centrée sur Madère nous épargnera. Un coup d’oeil sur les cartes météo nous convainc que, une fois n’est pas coutume, c’est le nord-est de l’île qui sera le moins humide. Nous nous rendons donc sur la plage d’Almáciga, juste à côté de l’appartement que nous avions loué deux semaines plus tôt. Ça tombe bien, les rouleaux sont parfaits pour s’amuser avec Annick, le bodyboard reçu par Zoé pour son anniversaire. La nuit, nous nous retrouvons tout seuls avec les rouleaux et un magnifique lever de lune.
Le 2 décembre, nous profitons encore de la plage pendant la matinée, puis retraversons le parc d’Anaga pour la dernière fois. Pas de pluie, mais il fait frais. Nous finissons la journée au Lago Martiánez, une jolie piscine d’eau de mer dessinée par Cesar Manrique à Puerto de la Cruz. Repas indien, puis nuit un peu bruyante sur le grand parking maritime de la ville, utilisé par une vingtaine d’autres vans et camping-cars.
Le 3 décembre, c’est la dernière montée au parc national du Teide. Nous faisons l’ascension de la Montaña Blanca et profitons de ce lieu extraordinaire. Nous redescendons le long de la crête et, au-dessus de La Laguna, alors que nous pensions retourner dormir à la plage de Las Teresitas, nous réalisons que le nord est ensoleillé, alors que le sud est plombé par de lourds nuages. Nous optons donc pour les piscines naturelles de Jover, minuscule village un peu décati, mais où nous passons un nuit agréable et sèche…
Bien nous en prit, car, le 4 décembre, lorsque nous repassons sur la rive sud, nous trouvons le parking de Las Teresitas partiellement inondé. La pluie a dû être plutôt violente de ce côté. Quelques emplettes (un nouveau matelas pneumatique, une ampoule de phare…) et un après-midi de baignade avant de rejoindre Santa-Cruz et ses rues piétonnes bondées et son ambiance de Noël tropical. Nous apprenons que, dès le lendemain, un couvre-feu sera imposé sur l’île de Tenerife que nous nous apprêtons à quitter. Encore un bon repas dans un restaurant un peu bobo et, à 22h30 nous nous présentons au port. Une grosse heure d’attente, puis nous embarquons sur le Ciudad de Valencia, bateau flambant neuf où nous avons une belle cabine rien que pour nous…

Le 5 décembre, après une longue escale à Las Palmas, nous poursuivons vers Fuerteventura. Le bateau est loin d’être plein, la mer est assez houleuse, mais le temps passe plutôt vite et, à 18h00, nous débarquons à Puerto del Rosario, au soleil couchant. En quelques kilomètres, nous réalisons à quel point Fuerteventura est différente de Tenerife. Une densité de population beaucoup moins grande, des pentes beaucoup moins raides et, surtout, un paysage désertique et des espaces libres pour passer la nuit un peu partout. Nous nous garons dans le désert, à proximité de la mer, face au vent, pour épargner la tente de toit et passons notre première soirée sur cette île.
Le 6 décembre, le vent est toujours présent, les nuages alternent avec le ciel bleu. Nous partons à la découverte du nord de l’île. La Oliva, ancienne capitale (comme presque tous les autres villages, semble-t-il…), qui évoque un patelin de western avec ses maisons basses, ses larges rues vides et sa « maison des colonels » d’où un quarteron d’officiers a géré d’une main de fer l’île pendant quelques années au XVIIIe siècle. Puis El Cotillo, où l’ambiance décontractée incite à la détente. Nous ne sommes pas les seuls à rouler dans notre maison. Nous croisons des dizaines de camping-cars et de vans. Nous perdons en originalité ce que nous gagnons en praticité. Ici, il n’y aura pas de problème pour trouver où dormir ! Effectivement, malgré l’affluence – il y a un pont férié du 5 au 8 décembre – nous trouvons sans souci un joli espace légèrement abrité du vent où nous nous endormons au bruit des vagues.
Le 7 décembre, matinée tranquille – le lieu est décidément très compatible avec notre projet « Más despacio », nous partons à l’assaut du Calderón Hondo et de son superbe cratère. A 270 mètres d’altitude, nous avons l’impression de dominer tout le nord de l’île et avons une vue magnifique sur Lanzarote, tout proche. Un petit espresso chez un Belge qui torréfie lui-même le café de son bistro et nous nous retrouvons à Corralejo, station balnéaire un peu trop commerciale pour nous, où nous avons réservé un joli appartement pour recharger les batteries – dans tous les sens du terme – et faire un peu d’école.