Retour en Suisse

Une fois sortis de Turquie, les contraintes liées à l’épidémie et le retour agendé de Sibylle nous ont conduits à traverser rapidement le sud-est du continent européen. Quatre jours de conduite en passant sept frontières pour nous retrouver, un peu désorientés, chez nous…

Le mardi 20 juillet, nous quittons Edirne avant 6 heures, les lueurs de l’aube éclairent la grande mosquée. Moins d’une demi-heure pour passer les deux douanes, y compris la désinfection à 3 euros, imposée cette fois par les Bulgares. Personne ne nous demande de test ou de pass sanitaire. Comme seule la Roumanie nous laisse officiellement plus de 12 heures de transit, nous piquons vers le nord à Sofia. La route est de moins en moins bonne et nous passons pas mal de temps derrière les camions. Halte à Montana, redécouverte d’un supermarché occidental et pique-nique dans un grand parc public. Plus tard, nous franchissons le Danube et passons en Roumanie après un rapide contrôle, au milieu de kilomètres de camions qui s’encolonnent. Il fait beau, les villages sont jolis et semblent sympas, c’est la première fois que nous sommes dans ce pays qui semble très chouette. Nous faisons environ 200 km de petites routes le long du Danube, au niveau du défilé des Portes de Fer et nous arrêtons dans une clairière, peu avant la frontière serbe, pour passer la nuit.

Le mercredi 21 juillet, nous nous réveillons à l’aube. Nous devons arriver en Italie dans la journée en passant quatre frontières, sans trop savoir le temps que ça prendra. Première frontière (Roumanie-Serbie) passée en un petit quart d’heure – nous sommes seuls à cette heure matinale dans ce petit poste, puis traversée du nord du pays qui, lui aussi, semble très sympa. Arrêt pour s’acheter un pique-nique à Kovin, puis nous rejoignons l’autoroute à Belgrade. En face, des centaines de véhicules immatriculés en Suisse filent vers le sud, certainement des Kosovars qui rentrent au pays. La frontière avec la Croatie se passe également rapidement, les Croates ne nous demandent aucun document, alors que c’est le pays officiellement le plus stricte pour le transit (nous n’avons normalement pas le droit de quitter les autoroutes). Nous passons progressivement en occident: le café est passé de 50 ct à 2 euros alors que sa qualité a chuté. A Zagreb nous décidons de passer par le sud et Rijeka, histoire de revoir encore la mer. La frontière croate est encore plus directe : personne au poste croate et une courte attente avec une douanière qui regarde à peine nos cartes d’identité côté slovène. Comme notre entrée n’a pas été enregistrée, nous décidons de nous poser dans une jolie prairie peu avant la frontière, plutôt que de devoir trouver un endroit pour dormir dans l’agglomération de Trieste. Nous y rencontrons un vieux baroudeur allemand Christian Pehlmann, qui a rédigé plein de guides à compte d’auteur.

Le jeudi 22 juillet, encore quelques achats « yougoslaves » (et un plein de diesel) avant de passer clairement à l’ouest. C’est Schengen, personne à la frontière. L’autoroute italienne est vraiment chargée. Énormément de camions et pas mal de conducteurs agressifs. Le tronçon jusqu’à Milan sera un des plus éprouvant de tout le voyage. Pique-nique-baignade au lac de Garde, puis arrêt dans un outlet vers Brescia, histoire de racheter quelques habits pour la rentrée… En fin de journée, nous entamons le cadeau de notre amie Virginie sous la forme d’une bonne pizza dans un petit village peu avant Domodossola et allons dormir sur les rives de la Toce.

Le vendredi 23 juillet, nous profitons encore de prendre un petit déjeuner dans la nature et achetons quelques produits italiens avant de passer en Suisse, 325 jours après l’avoir quittée… Là aussi passage rapide sans tracasserie. Nous nous retrouvons au Simplon pile une année après notre retour de l’étape 0. Petite balade dans l’air frais de la montagne avec des sentiments mitigés. Tout est beau et propret, mais cela signifie clairement que le voyage se termine. Encore un dernier pique-nique vers Salgesch puis arrivée à Commugny, chez les parents de Julien qui nous accueillent et nous offrent un délicieux repas de grillades et de salades. Nuit à Commugny, dernière dans la tente de toit, pour Nathalie et Julien.

Le samedi 24 juillet, Sibylle rentre en avion depuis Jerez. Nous réalisons dans la matinée qu’elle a prévu de ramener les oiseaux qu’elle a achetés en Espagne sans leur cage. Nous allons donc en urgence en acheter une à Carouge et emménageons provisoirement chez la sœur de Nathalie, qui vient de partir en vacances. A 18h25, l’avion de Sibylle se pose à Genève et, après quelques formalités douanières pour importer les oiseaux, nous nous retrouvons les cinq en Suisse peu après 19h…

Les chiens méchants qui schmoutent

Nous sommes dans le désert de sel de Tuz Gölü. Nous nous baladons sur la surface salée. Plus loin, la fine couche d’eau immobile nous montre sa splendeur. Nous faisons des photos rigolotes puis nous allons toucher l’eau. Elle est étrange. Un peu poisseuse. Ensuite, nous remontons au minibus pour prendre l’apéro en regardant le coucher du soleil. Pendant que nous montons le lit, Clém nous prépare une salade de concombre, tomate (et oui, nos repas sont vraiment très originaux,) thon, maïs et pour le dessert, une salade de nectarine. On se prépare à manger quand une chienne miteuse débarque en courant et en aboyant. Clem et moi avons peur et nous rentrons dans le minibus. Papa et maman la chassent en la poursuivant avec les chaises pliables. La chienne va sur le bord de la route et aboie de nouveau. Puis elle part en courant vers une petite baraque près d’un énorme tas de vieux pneus. Mais, quand Clem et moi descendons de la voiture, la chienne revient accompagnée par ses deux petits. Clem et moi remontons et maman aussi. Papa lui, reste dehors à les chasser. Puis maman va l’aider. Nous finissons par rentrer les deux salades pas encore entamées pour que les chiens se calment et, effectivement, ils s’assoient et ne bougent plus. Clem est encore à l’intérieur pendant que papa, maman et moi mangeons un peu. Puis, on monte tous les quatre dans la tente de toit. Nous voyons des lumières dans la petite maison et un homme crie quelque chose. Les trois chiens partent en aboyant dans sa direction. Papa et moi gagnons au jass. Puis nous allons nous coucher. Le lendemain, les chiens sont encore là. Nous plions le lit en quatrième vitesse pour aller déjeuner 2 km plus loin. Ces chiens étaient sales et ils ont gâché notre soirée. Nous pouvons donc dire que ce sont des chiens méchants qui schmoutent.

Zozo

P.S: le verbe schmouter qui veut dire schlinguer qui veut dire empester qui veut dire beconner qui veut dire puire, qui veut dire poquer… tout ça pour dire puer !

La Turquie sous l’objectif de Clem

Dix jours à travers l’Anatolie

Une fois arrivés à l’extrême-Est de la Turquie, aux frontières avec l’Iran et l’Arménie, il ne nous restait plus qu’à repartir vers l’Ouest, en profitant des paysages incroyables et des villes attachantes que recèle ce pays. Par étapes de 200-250 kilomètres, nous avons progressivement passé du Kurdistan, sauvage, sec, attachant et militarisé à la Turquie européenne, où nous nous retrouvons dans des paysages et des ambiances beaucoup plus familières.

Le vendredi 9 juillet, nous nous baladons un peu à Kars, qui est décidément une ville attachante, visitons une mosquée qui était à l’origine une église russe avec une architecture de gare et achetons quelques loukoums avant de prendre l’autoroute du sud-ouest à travers de splendides paysages de hauts-plateaux. La pluie menace et nous décidons de prendre un hôtel à Erzurum. Bien joué, car plusieurs grosses averses nous auraient fait passer de mauvais moments dans le minibus. La ville, à près de 2000 mètres, au pied de splendides montagnes pelées, est très agréables. Nous remontons la rues des futurs mariés – à droite les magasins de robes, à gauche ceux de bijoux. Puis nous allons nous abriter dans un café où nous vidons une théière turque et finissons par commander des pide.

Le samedi 10 juillet nous repartons à pied en ville. Achat d’un collier pour Nathalie – joyeux anniversaire ! – et de quelques habits pour les filles qui grandissent. Quelques monuments, un petit thé dans un jardin et nous continuons notre route en direction d’Erzincan, avec un rapide arrêt à la gare d’Erzurum, humble terminus (la gare de Versoix est plus grande) du jeu « Les aventuriers du rail ». Là aussi, la route est splendide, nous frôlons la province de Tunceli, à la réputation sulfureuse, puis arrivons dans un grand parc à pique-nique où nous sommes accueillis par un imam qui a exercé en Hollande, qui nous assure que nous pourrons dormir sans souci sur place, dans notre bus. Nous pique-niquons au milieu de dizaines de familles et, au moment de nous coucher, il y a encore quelques personnes dans le parc, qui ne font pas vraiment attention à nous…

Le dimanche 11 juillet, nous continuons notre progression. Petit à petit, la présence policière est moins visible. Il y a en tout cas moins de barrages militarisés et surprotégés. Par contre, tous les 100-150 km, il y a un contrôle routier. Nos plaques semblent nous immuniser, puisqu’en une dizaine de contrôles, nous n’avons dû montrer qu’une seule fois notre permis… Halte pique-nique au bord d’un lac, puis arrêt à Sivas, où nous rejoignons la boucle faite en 2014. La ville est toujours aussi animée et sympa. Un thé, quelques achats, avant de repartir un peu plus loin. Nous hésitons à passer la nuit vers des sources thermales – ça ressemble un peu à Pamukkale, mais renonçons tant il y a de monde. Un peu plus loin, nous trouvons une aire de pique-nique déserte, un peu à l’abandon, où des chiens errants peu ragoûtants viennent un peu perturber notre repas.

Le lundi 12 juillet, en route vers Boğazkale, nous faisons un arrêt-achats dans un petit centre commercial de Yozgat. C’est là que Zoé trouve le tapis de ses rêves, qui lui rappelle les mosquées. Et hop, nous nous retrouvons avec un bagage de plus, roulé aux pieds des filles. Nous passons l’après-midi sur les rives d’un petit lac de barrage isolé. Hamac, lessive et apéro, avant de passer une bonne nuit.

Le mardi 13 juillet, nous visitons le site de Hattuşas. Un peu déçu au début – les ruines vieilles de plus de 3500 ans sont dans un état peu lisible – nous finissons par être charmés par la beauté des lieux et plein de détails, en particuliers des hiéroglyphes très émouvants. Après un bon pique-nique dans le jardin du musée, nous reprenons la route et arrivons une petite heure avant le coucher du soleil, sur les rives du Tuz Gölü, un lac salé blanc immaculé. Le désert commence devant nous et, quelques centaines de mètres plus loin, une fine pellicule d’eau le recouvre. C’est splendide, nous prenons plein de photos. Au moment de souper, trois chiens un peu insistants viennent un peu gâcher notre plaisir. Impossible de manger en leur présence… Nous nous replions sous la tente de toit où nous admirons l’apparition des étoiles sur le désert de sel.

Le mercredi 14 juillet, comme les chiens sont toujours là, nous allons déjeuner un peu plus loin et profitons d’arpenter une autre partie du lac salé. Puis nous obtenons l’autorisation de traverser une exploitation de sel pour emprunter la digue qui traverse le lac. C’est très cahoteux, mais magnifique. Sur l’autre rive, nous devons encore parcourir une trentaine de kilomètres de pistes avant de rejoindre une route. Nous lavons le minibus, qui a pris passablement de sel et finissons par approcher Ankara sur une autoroute à huit pistes flambant neuve et complètement vide – le péage est très élevé. Nous ne voyons de la capitale que les faubourgs où une urbanisation galopante colonise le paysage. Partout de grands immeubles flambant neufs, parfois encore vides. Un peu plus loin, nous nous arrêtons au joli marché de Beypazarı, avant de rejoindre les montagnes rayées et multicolores de la réserve de Nallıhan, où nous nous posons au pied de collines-pyjamas. Un producteur de films passe pour faire un repérage, nous discutons un peu avec lui, il est très sympa et nous propose de passer chez lui, à Istanbul – nous renonçons vu la circulation démentielle de la ville…

Le jeudi 15 juillet, nous commençons par nous balader dans la réserve ornithologique. Ce n’est pas grand, mais des centaines d’oiseaux d’espèces différentes se côtoient dans une lagune dominée par les montagnes multicolores. C’est fascinant. Nous repartons ensuite vers le Nord-Ouest. A Sakarya, nous cherchons une concession Renault, car il faut faire un service au minibus avant le grand retour. C’est malheureusement un jour ferié – commémoration du coup d’Etat de 2016 -, mais nous finissons par trouver un garage qui nous donne un rendez-vous pour le lendemain. Nous quittons la ville pour aller dormir dans une vallée au bord d’une rivière un peu bondée de pique-niqueurs (oui, c’est bien un jour férié !).

Le vendredi 16 juillet, nous nous réveillons tôt – une des rares fois de l’année où nous avons mis le réveil – pour amener le minibus au service. Pendant ce temps, nous nous baladons à Sakarya, qui est à la fois grande et sans intérêt. Nous finissons par siroter des thé sur une terrasse. Au retour au garage, tout est prêt, même s’ils ne parlent que très peu anglais, le service est à la fois pro et aimable. Nous avons pu nous assurer que tous les filtres sont changés, que les freins sont en ordre et que de l’huile de bonne qualité a été mise. Tout ça pour une centaine de francs… Nous passons sur le contournement d’Istanbul et empruntons le deuxième pont sur le Bosphore. Nous revoilà en Europe… Nous finissons la journée à Karaburun, à la plage – la mer Noire est belle de loin, mais il y a quand même pas mal d’algues… et allons dormir au pied d’un mât d’éolienne désaffecté.

Le samedi 17 juillet, les filles se réveillent sur un matelas tout dégonflé… C’est le troisième qui crève depuis notre départ. Nous essayons de réparer sans succès et faisons un petit détour par Çorlu pour en acheter un neuf au Décathlon du coin. Les magasins ressemblent à ceux d’Europe occidentale, nous sommes loin du Lac de Van… Nous rejoignons Edirne où nous mangeons un délicieux dürüm au poulet (enfin c’est le cas de Julien, car une petite tension intrafamiliale est survenue entre temps). Nous avons réservé un appartement à Karaağaç, petite enclave turque sur la rive droite de la rivière Meriç, où magnifique monument dédié au traité de Lausanne rappelle la résistance héroïque de la région face aux menées grecques en 1920-23.

Le dimanche 18 juillet, nous passons la journée en ville. Visitons ses magnifiques mosquées et faisons quelques achats, vu que nous nous approchons de notre départ du pays…

Au pied de l’Ararat

En quittant le Lac de Van, nous avons passé un col à plus de 2600 mètres pour arriver au pied de l’Ararat, aux confins de l’Iran et de la Turquie. Nous avons visité le magnifique palais d’İshak Paşa, puis nous avons continué vers le nord, sous un ciel orageux, le long de la frontière arménienne, jusqu’à Ani – ancienne capitale en ruines sur un plateau dominant la rivière frontalière. Nous avons ensuite doucement entamé notre retour vers l’ouest et passé une nuit à Kars.

Le mercredi 7 juillet, nous nous sommes réveillés après une courte nuit – de gens sont venus écouter de la musique à fond sur le parking où nous dormions et nous avons dû nous déplacer à 2h00 – et avons visité le palais d’İshak Paşa que nous avions déjà admiré de l’extérieur la veille. Quelques achats à Doğubayazıt, puis départ vers le nord. Pique-nique au pied de l’Ararat, la pluie menace. A Iğdır, nous quittons la route qui mène au Nakhitchevan, enclave azérie, et rejoignons la frontière arménienne. Le temps se gâte, le paysage devient de plus en plus spectaculaire, nous sommes entourés par des collines multicolores. Tant que la pluie tombe, nous poursuivons notre chemin et finissons par trouver un petit coin pour dormir au moment où l’orage s’apaise, dans un coin extraordinaire.

Le jeudi 8 juillet, nous parcourons les derniers kilomètres qui nous séparent d’Ani. L’ambiance y est un peu étrange, les villages paraissent très pauvres, des enfants tentent de vendre des babioles. Mais le site est fantastique. Un plateau pelé, à l’orée d’un canyon qui marque la frontière avec l’Arménie, sur lequel on trouve les ruines de quelques églises arméniennes millénaires. De l’autre côté, un autre canyon avec des dizaines d’habitations et d’églises troglodytiques. Nous y rencontrons un couple de Français qui voyage en 4×4 et comptent continuer sur la Géorgie. Dans l’après-midi, nous arrivons à Kars, ville disputée entre les Russes et les Turques, mais dont les principaux habitants étaient arméniens et kurdes. L’air est frais, nous sommes à la montagne. L’intrigue du roman « Neige » d’Orhan Pamuk se déroule ici. Nous allons dormir dans un petit hôtel et manger dans un bon restaurant (12,5 CHF le repas pour quatre – le coût de la vie est ici décidément très bas…).

Le vendredi 9 juillet, nous nous baladons encore à Kars, visitons la mosquée de la victoire – étrange église russe convertie en mosquée après que la ville fût reprise par les Turcs, puis nous poursuivons vers le sud-ouest. La météo se dégrade, on annonce des orages… Nous renonçons à dormir dans la nature et poussons jusqu’à Erzurum où nous reprenons une chambre d’hôtel.

Au pays des Kurdes

Nous sommes passés d’un coup de la côte méditerranéenne, très touristique et très internationale, au pays des Kurdes, en Anatolie orientale, où nous avons vu des paysages à couper le souffle et où les gens sont avides d’échanges avec les rares étrangers qui passent par ces contrées.

Le mercredi 30 juin, nous avons pris la route vers l’Est, longé la mer sur une route sinueuse jusqu’à Mersin, profité d’un dernier bain sur une superbe plage, puis, sur l’autoroute, avons parcouru 250 km qui nous ont fait changer de monde. Au coucher du soleil, nous arrivons sur les rives du lac de Pazarcik, où des dizaines de gens se baladent et pique-niquent.

Le jeudi 1e juillet, nous poursuivons jusqu’à Kâhta, sur les rives du gigantesque lac de barrage Atatürk, formé par l’Euphrate et ses affluents. Nous allons nous baigner là où nous étions allés en 2014. La chaleur est étouffante. Puis nous pique-niquons dans un parc prévu à cet effet. C’est là que nous rencontrons la famille d’Arif, qui nous invite à partager le thé et la pastèque, puis les no de téléphone et les comptes Instagram. Nous poursuivons vers le pont de Cendere, où Zoé et Julien se baignent tout habillés – la chaleur est telle qu’ils sèchent presque instantanément. Et nous gravissons les pentes du Nemrut Dağı que nous atteignons en milieu d’après-midi. La vue est fantastique. Les statues monumentales sont toujours là… Nous attendons le coucher du soleil, la foule s’accumule – un peu trop de monde à notre goût – puis repartons dans le parking du centre des visiteurs, où les gardiens nous ont gentiment accueillis.

Le vendredi 2 juillet, nous nous réveillons à 4h00 après une nuit mouvementée. Le vent a été si fort qu’il a été impossible de dormir dans la tente et, pour la troisième fois du voyage, il a fallu dormir à quatre dans le minibus. Nous remontons au sommet où nous admirons le lever du soleil au milieu d’une foule un peu moins compacte que la veille. A 7h00, nous sommes près à continuer nos aventures, passons l’Euphrate sur un pont – en 2014, c’était un ferry – arrivons dans la province de Diyarbakır, classée « orange », par les conseils aux voyageurs français. La ville semble intéressante, mais nous préférons poursuivre notre chemin, pour être certains de ne pas dormir dans cette zone turbulente – plusieurs témoignages racontent que les forces de l’ordre viennent parfois déloger les campeurs pour les protéger des « terroristes »…. Nous passons dans la province de Batman (sic) à côté d’un très joli pont. La présence policière est visible, Chaque colline est coiffée d’un mirador ultra-protégé. Cela dit, les gens continuent à vivre et nous buvons un bon thé – il fait plus de 40 degrés – puis faisons un bon pique-nique dans la province de Siirt, sans aucun incident. En fin de journée, nous arrivons à Tatvan, sur les rives du lac de Van, et montons dans le cratère du… Nemrut Dağı (un autre…) dans lequel nous trouvons un endroit incroyablement beau pour passer la nuit, sur une steppe occupée par des troupeaux…

Le samedi 3 juillet, nous commençons par emprunter une piste qui se révèle trop périlleuse après 2-3 passages déjà délicats. Pas grave, rebrousser chemin nous permet de revoir ces paysages magnifiques. Nous grimpons ensuite au sommet du volcan – là aussi. nous devons renoncer peu avant le sommet, trop casse-gueule… – mais profitons de la beauté de l’endroit. Petit repas dans une boulangerie-simiterie à Tatvan – échange d’Instagram avec l’adorable serveur – puis allons nettoyer le minibus, car elle s’est fait consteller de cacas d’oiseaux. Là aussi, un employé de Total insiste pour la nettoyer pour nous et commande des thés qui nous sont offerts, tout ça pour… 21 centimes, que nous triplons généreusement. Nous recevons en prime des kleenex et des sent-bon ! Nous trouvons ensuite un magnifique endroit pour passer la nuit, sur une étroite péninsule sur le lac. Une famille nous offre thé et dolmades. Nous échangeons nos numéros. Le lac de Van est transparent comme la mer. Il est salé et alcalin, ce qui lui donne une consistance un peu savonneuse et un goût amer… Pas mal pour laver les habits…

Le dimanche 4 juillet, un petit bain avant le déjeuner, puis départ en fin de matinée pour l’île d’Akdamar. Au moment de prendre le bateau, le responsable de la coopérative des bateliers vient causer avec nous. Il a passé six ans à Carouge et a fait les Hautes Etudes Internationales, avant de venir reprendre l’affaire de son père au lac de Van. Il a l’air d’avoir envie de causer, nous offre le thé… Nous manquons trois bateaux et avons le plaisir d’échanger avec cet ex-Genevois. L’île abrite une église arménienne qui date de plus d’un millénaire. Relativement bien restaurée et sise dans un cadre majestueux, c’est aussi un destination de choix pour les riverains du lac le dimanche. Il y a donc pas mal de monde, même si le lieu reste magnifique. En fin de journée, nous trouvons un endroit au bord du lac, où nous rencontrons deux jeunes filles, qui nous présentent leur famille en visite à Van. Malgré un anglais hésitant, elles n’hésitent pas à nous parler du génocide arménien et du peu d’estime qu’elle portent au gouvernement local. C’est la première fois que nous pouvons avoir un échange politique dans la région.

Le lundi 5 juillet, nous remontons une vallée jusqu’à la citadelle urartéenne de Çavuştepe. Nous nous croyons seuls sur cette éminence au milieu d’une vallée irriguée dans un décor tout sec. Certains blocs et une inscription en cunéiforme nous semblent trop bien conservés pour avoir près de 3000 ans. C’est là qu’arrive le gardien, un personnage haut en couleur de 81 ans, qui nous montre un vieux livre d’archéologie, nous lit couramment les inscriptions en cunéiforme et nous montre les bijoux et plaques en cunéiforme qu’il fabrique en attendant les rares visiteurs. Zoé lui achète un joli pendentif. Nous passons ensuite à Van, sur sa jolie citadelle et ses deux superbes mosquées anciennes à ses pieds et poursuivons – après une halte achats dans une grande Migros – vers une autre péninsule proche d’une autre île avec une autre église arménienne. Le paysage évoque les savanes africaines. C’est magnifique. Nous sommes seuls avec le vent qui, heureusement, s’apaise avec le coucher du soleil.

Le mardi 6 juillet, c’est l’anniversaire du papa de Julien. Nous parvenons à l’atteindre depuis la cascade de Muradiye, un peu au nord du lac. La présence policière y est presque inquiétante… Nous partons vers le nord. Les paysages verdissent un peu. Nous passons les 2000 mètres, la frontière iranienne est au sommet de la crête, à droite, à 2-3 kilomètres. Il y a des miradors partout dans ce paysage époustouflant. Au passage dans la province d’Ağri, nous longeons des coulées de lave récentes qui nous rappellent Lanzarote. Nous découvrons Doğubayazıt, dernière ville avant l’Iran, poussiéreuse et commerçante, que nous quittons vite pour aller au splendide palais d’Ishak Pasha, juste au-dessus de la ville. Nous profitons de la lumière de la fin d’après-midi pour faire de belles photos et garons le minibus juste au-dessus, ce qui nous permettra de nous réveiller avec ce magnifique paysage…

L’eau et le feu

Nous sommes le jeudi 24 juin et nous avons fait pas mal de voiture. Nous nous arrêtons dans un petit village et prenons les maillots de bain. Papa nous avait dit le matin qu’il y a des bateaux qui vont vers une cité dans l’eau. On arrive dans le petit port et un homme nous saute dessus en nous disant que c’est un petit pêcheur et qu’il peut nous emmener voir la ville engloutie. Il nous explique qu’il y aura trois escales. Nous allons nous asseoir à l’avant du bateau et papa nous dit que c’est le fils de l’homme qui va nous guider. Nous arrivons dans une petite plage magnifique. Il y a aussi le tombeau du roi qui est à moitié dans l’eau. Nous avons une demi-heure pour nous baigner. Ensuite, nous repartons pour aller voir la cité. On voit des escaliers dans la roche à la surface et des colonnes dans l’eau. Puis, nous allons plus loin pour nous baigner dans une crique où nous n’avons pas le fond. Le jeune homme descend la passerelle à mi-hauteur et nous dit que Clém et moi pouvons sauter mais pas maman ni papa car ils sont trop lourds. Alors je saute plein de fois. Nous voyons d’énormes oursins. J’ai adoré ce petit tour en bateau car j’ai pu me baigner et sauter depuis la passerelle.

Le soir, nous avons trouvés un endroit près d’une plage et papa et moi décidons d’aller faire une baignade nuitale. Il est passé dix heures et nous allons dans l’eau qui est vraiment bonne. Nous faisons l’étoile sous les étoiles. J’adore ce moment. Il fait très chaud alors aller dans l’eau est agréable.

Le lendemain, nous faisons de la voiture pour aller voir des flammes naturelles. Nous avons pris des marshmallows pour les faire griller au dessus du feu. Nous marchons un quart-d’heure sous la chaleur torride et nous arrivons au flammes. Clém sort les bonbons et reviens quinze secondes plus tard avec des marshmallows grillés. Mmmm… Un délice. Puis, nous redescendons et reprenons la route.

Bisous, Zozo

Déjà 300 jours !

Aujourd’hui ça fait 300 jours que nous avons quitté notre appartement à Avusy et que nous sommes sur les routes. 300 jours que nous sommes sortis des sentiers battus pour voir ce qu’il y avait de l’autre côté du mur de la routine et du confort. Nous avons découvert la liberté (malgré le Covid qui nous a contraint à stagner), la beauté infinie de la nature, la simplicité (un minibus, une tente de toit, un matelas gonflable, une douche solaire plus quelques bricoles supplémentaires) et l’envie d’avancer ensemble dans la même direction… On s’est laissé émouvoir par les couchers de soleil, par les civilisations antiques, par la gentillesse des gens qu’on a croisés, par les cratères des innombrables volcans qu’on a gravis! On a savouré tout le temps qu’on a eu (on a terminé nos phrases jusqu’au bout sans s’interrompre (si, si c’est possible!), on s’est senti aspirer par l’inconnu, on a cuisiné, dessiné, écrit, photographié, discuté, admiré… On a cumulé les kilomètres mais une partie du voyage s’est fait à l’intérieur. On se connaît depuis très longtemps tous les quatre et pourtant… on s’est découvert ! (plus sereins, moins craintifs, plus ouverts d’esprit, moins consuméristes, plus complices, un peu plus artistes). Nous avons accumulé des tonnes de souvenirs (et presque autant de photos!).

C’est certain, nous avons grandi tous les cinq et sommes prêts à déguster nos dernières semaines sous d’autres latitudes.

Une mer turquoise sous un soleil torride…

Après Pamukkale, nous avons rejoint la côte méditerranéenne que nous avons longée jusqu’au Golfe d’Antalya. Les températures augmentent, la pression touristique également, même si nous avons découvert des lieux isolés et magnifiques. Nous réalisons que, si nous voulons assouvir notre désir d’espace, il faudra peut-être un peu moins de lenteur et nous autoriser quelques grosses étapes au cours des dernières semaines…

Le dimanche 20 juin, nous nous réveillons après une nuit passée à nous gratter. Des insectes inconnus (ou une allergie indéterminée) nous ont couvert de petits boutons qui nous démangent. Nous restons le matin au camping et passons l’après-midi à Pamukkale, sous un ciel menaçant. Le dimanche devrait être un jour de couvre-feu – nous profitons de la dispense pour les voyageurs – mais tout est ouvert et il y a peu de différences avec les autres jours. Pamukkale reste magnifique, même si la plupart des vasques sont vides (saison ? réchauffement climatique ? pression démographique ?). Le site antique de Hiérapolis est merveilleux et nous prenons tout notre temps pour le parcourir, du théâtre à la nécropole en passant par le martyrium de Saint-Philippe (si, si, l’apôtre du Christ aurait trépassé là…). Nous renonçons à une deuxième nuit au camping, de crainte d’y retrouver les mêmes insectes et posons le minibus sur une colline en face de la falaise de travertins.

Le lundi 21 juin, nous sommes réveillés par le souffle des montgolfières qui décollent juste au-dessus pour aller survoler Pamukkale. C’est insolite et magnifique (mais requiert un peu d’astuce pour trouver un coin invisible d’en haut pour aller faire pipi). Un passage par la pharmacie, qui nous prescrit des antihistaminiques et une crème hydratante. Un petit tour en pédalo au pied de la falaise et nous voilà repartis vers le sud. Une halte au très beau site antique de Laodycée. Nathalie réalise que sa chute de la veille à Pamukkale l’empêche de marcher confortablement. Au passage d’Acıpayam, l’orage éclate et les rues se mettent à déborder. Au-dessus de Çameli nous nous arrêtons sur une place de pique-nique perdue dans la forêt. Il pleut encore, mais nous sommes optimistes… Nous resterons cloîtrés à lire et dessiner dans le minibus jusqu’à passé 21 heures, lorsqu’une brève éclaircie nous permet de mettre le minibus en position « dodo » et de faire un rapide repas avant la reprise de la pluie.

Le mardi 22 juin, nous rejoignons Fethiye, où nous nous offrons un très bon repas dans un joli jardin ombragé. Nath parvient, malgré l’état de son pied, à grimper jusqu’aux tombeaux lyciens qui dominent la vallée. Nous passons ensuite à Ölüdeniz, épouvantable station balnéaire sur une crique splendide, et poursuivons vers la vallée des papillons et Kabak où nous trouvons un camping qui sert des boissons sur de jolies terrasses en bois dominant la mer turquoise.

Le mercredi 23 juin, après une trempette dans la mer – 200 mètres de dénivelé en plein soleil – nous reprenons le chemin en sens inverse – la route est un cul-de-sac – et visitons le village fantôme de Kayaköy – abandonnée par ses habitants grecs en 1923 et jamais repeuplé depuis. Nous nous engageons dans l’arrière-pays et arrivons en fin de journée à Tlos, un site lycien, où nous garons le minibus à l’ombre, juste en face du théâtre.

Le jeudi 24 juin, nous visitons Tlos, un peu intrigués par des groupes d’excursionnistes qui passent sur des jeeps à ciel ouvert, avec une sono tonitruante et des pistolets à eau qui semblent les ravir, même si le contraste avec les tombeaux lyciens en arrière-plan nous semble un peu rude… La route nous conduit ensuite sur le littoral absolument splendide. Les petites criques se succèdent. Au large, l’îlot de Kastellorizo, dernier confetti oriental grappillé par la Grèce lors de la résolution des première et seconde guerres mondiales. A Kekova, nous trouvons sans souci (c’est même plutôt lui qui nous trouve) un batelier disposé à nous faire voir la ville antique engloutie par un tremblement de terre, puis à nous arrêter dans une jolie crique pour une baignade dans les eaux claires et turquoise. C’est un peu touristique, mais très beau et pas trop oppressant. Nous continuons à longer la côte sud jusqu’à une jolie plage, où quelques camping-cars profitent de la vue et de l’équipement. Ambiance « retraités turcs à la plage » plutôt sympa. Un inconnu nous offre un melon au moment où il quitte la plage.

Le vendredi 25 juin, nous grimpons à Yanartaş, le repaire de la chimère, où des émanations de méthane enflammé créent des barbecues naturels sur lesquels les filles font griller quelques marshmallows (c’est ainsi que nous les avons convaincues de faire la balade nous conduisant à cette curiosité !). Nous atteignons ensuite Antalya, où nous pique-niquons dans un joli parc, avant d’aller au Decathlon du coin, où nous espérions trouver du savon bio et des cartouches de gaz… sans succès. Nous repartons avec un short et de la crème solaire. La température commence à être très élevée. Nous allons jusqu’à Aspendos, attendons que l’ombre ait progressé dans le magnifique théâtre pour le visiter. En soirée, un petit cafouillage nous empêche de rejoindre le joli coin repéré sur Park4Night pour la nuit de l’anniversaire de Nath. Nous nous contentons d’une soirée et d’une nuit au bord de la rivière Köprü, avec quelques pêcheurs et quelques pique-niqueurs un peu tonitruants.

Le samedi 26 juin, c’est l’anniversaire de Nath. Une pastèque d’anniversaire, puis un moment à dessiner, jusqu’à ce que le vent et la poussière nous convainquent d’aller plus loin. A l’approche de Side, les méga-hôtels aux architectures les plus grotesques s’accumulent. Tourelles, bulbes, moucharabiehs géant, couleurs criardes, rien n’est épargné pour faire croire au vacancier russe ou émirati que sa semaine de vacances équivaudra à mille-et-une-nuits. Le vieux village de pêcheurs autour des ruines antiques est transformé en une gigantesque boutique de souvenirs où les marchands nous alpaguent dans les langues locales que sont l’allemand et le russe. Le temple d’Apollon au bout de la presqu’île est quand même super beau. Comme il fait très chaud, on fait un petit plongeon dans la mer avant de repartir pour Avsallar où notre appartement nous attend au complexe « Crown city ». C’est moins tape à l’œil qu’à Side, mais nous avons quand même une piscine avec toboggan, un billard, un hammam, un sauna et, bien sûr, un garde pour s’assurer que nous restons entre gens de bonne compagnie…

Un marathon archéologique

Ces derniers jours, nous avons longé la mer Egée jusqu’à Bodrum et avons frisé l’overdose d’odéons, de chapiteaux ioniques et de « petits-musées-archéologiques-à-côté-du-site-qui-valent-quand-même-le-détour ». Le temps est magnifique, la mer turquoise et nous avons trouvé plein d’endroits magnifiques où passer la nuit. Comme en Albanie et en Macédoine, il est vraiment facile ici de dormir dans son minibus presque n’importe où.

Le lundi 14 juin, alors que nous logeons encore dans notre appartement de Bademli, nous faisons une escapade à Pergame, sous un ciel menaçant… Nous sommes seuls pour visiter l’acropole, puis la basilique rouge et l’asclépéion. Petit repas dans une boulangerie. La livre turque a perdu de sa valeur. Nous payons moins de 6 francs pour les quatre…

Le mardi 15 juin, nous partons vers le sud. Nous parvenons à entrer au coeur d’Izmir et à laisser le minibus dans un petit parking, pour aller nous balader dans le bazar et prendre un bol d’air urbain. Petite halte sur le joli front de mer et dernier thé avant de repartir. C’est là qu’une monstrueuse averse se déverse sur nous. La rue se remplit, nous sommes à peu près abrités par un avant-toit sur la terrasse puis départ vers le sud. A Selçuk, il fait beau et nous nous posons sur la colline surplombant la ville, avec une magnifique vue sur la plaine d’Ephèse.

Le mercredi 16 juin, petit-déjeuner et douche un peu plus rapides que d’habitude, car nous voulons être à Ephèse à l’ouverture, à 9h00. Nous profitons du site pour nous seuls (ou presque), sommes subjugués par la façade de la bibliothèque de Celsus. Nous entrons dans la partie couverte du site – les « maisons en terrasses » dont les sols présentent de belles mosaïques et certains murs des fresques impressionnantes au moment où une grosse averse éclate… En revenant en ville, nous nous arrêtons au temple d’Artémis, qui fut une des sept merveilles du monde et dont seule un colonne squattée par une famille de cigogne subsiste au milieu d’un champ. Après un rapide repas, nous visitons encore le splendide musée. Plus de quatre heures passées à admirer des vestiges antiques, nos filles ont une résistance hors du commun ! Nous finissons la journée par le trajet jusqu’au pied de Priène où nous dormons à côté d’un superbe parc doté de tables de pique-nique dans de petits pavillons. Nous y sirotons un thé. C’est parfait.

Le jeudi 17 juin, nous renonçons à visiter Priène – que nous avions vue en 2014 – et passons un bon moment à Milet. Les ruines sont moins bien conservées, mais le site est très sauvage – des paysans fauchent au milieu des colonnes – et mêle les vestiges gréco-romain, byzantins et seldjoukides, ce qui lui donne un certain charme. Là aussi, le musée est très bien conçu. Nous enchaînons sur Didymes et son temple monumental. Vraiment impressionnant. Les bases des colonnes sont plus grandes que nous et le diamètre des tambours dépasse les deux mètres… En fin de journée, nous trouvons une place sous un olivier à côté d’une baie turquoise. Nous y mettons notre hamac et profitons de la fin de la journée.

Le vendredi 18 juin, nous allons profiter de la magnifique mer, gonflons notre bateau et prenons du bon temps dans le hamac. Vers midi, la densité commence à augmenter et nous nous en allons. Les filles ont insisté pour aller voir ce qui reste de l’autre merveille du coin, le mausolée d’Halicarnasse, en plein cœur de Bodrum, le Saint-Tropez turc. Plus nous nous approchons, plus les hôtels sont luxueux. Les petites baies se succèdent, les jet-skis deviennent le mode de transport usuel, ce qui n’empêche pas les voitures de former des bouchons. En ville, nous squattons le parking de la Migros pour aller au mausolée – pas grand chose ne subsiste mais, comme ailleurs en Turquie, c’est très bien mis en valeur et expliqué. Le lieu est au final intéressant et émouvant. Vu que nous sommes là, nous allons visiter la forteresse franque et le musée d’archéologie sous-marine qu’elle abritent. Autant la marina et les rues adjacentes sont des sommets de laideur et de luxe ostentatoire, autant le musée est superbe. Les découvertes faites dans différentes étapes sont exposées dans des petites cellules de la forteresse, l’éclairage est parfait, les explications complètes. Il est déjà tard lorsque nous partons et nous trouvons un petite plage un peu à l’écart où nous faisons une petite trempette avant d’aller dormir.

Le samedi 19 juin, nous profitons de la plage au petit matin et partons lorsque la foule arrive, avec son cortège de nuisances. Nous avons prévu une longue étape pour pouvoir passer le dimanche de couvre-feu à Pamukkale. La circulation est dense et nous avons la première grosse frayeur de tout le voyage. Heureusement, l’accident est évité et nous poursuivons dans la montagne. Halte-thé dans un petit village, puis pique-nique dans un magnifique parc à Nazilli – parfaitement équipé avec tables propres, robinets, poubelles, comme souvent en Turquie. En milieu d’après-midi, nous arrivons à Karahayit, dans un micro-camping avec une maxi-piscine. De quoi recharger les batteries des appareils, prendre une douche chaude (à l’heure où j’écris, nous n’avons pas encore testé) et faire un peu d’informatique !

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