Avrupa’dan, Asya’ya

Cette semaine a été marquée par notre arrivée en Turquie après un marathon médico-douano-routier entre la Macédoine, la Bulgarie et la Turquie. Nous avons été impressionnés par la croissance de la qualité des équipements et du niveau d’intégration internationale au fur et à mesure que nous sommes passés d’Albanie en Macédoine, puis en Bulgarie et en Turquie. La Turquie vient d’entamer son déconfinement et nous voyons que les mesures y sont plus strictement respectées que dans les Balkans. Par contre, si nous avons rencontré beaucoup de gens souriants et accueillants, il faut convenir que rares sont ceux qui parlent une langue étrangère, même dans les lieux (relativement) touristiques que nous avons visités.

Le mardi 8 juin, nous quittons notre superbe appartement de Skopje pour nous rendre à notre rendez-vous. Les tests se font dans un conteneur à côté de la superbe clinique Zan Mitrev. Sorte de gâteau à la crème flambant neuf, affublé de colonnades et de statues d’Alexandre le Grand. Les infirmières sont efficaces et sympathiques. Le temps d’aller boire un café, on se fait même appeler par téléphone pour nous dire que le résultat (tous négatifs… ouf !) est près. La route vers la Bulgarie se dégrade au fur et à mesure que nous nous éloignons de l’autoroute, mais nous parvenons finalement au poste-frontière. Le douanier macédonien nous réclame des fiches de police que nous n’avons pas, puis, face à notre inertie, nous rend nos passeports et nous dit de passer. La douanière bulgare est à peine plus sympathique et nous laisse entrer sans trop de formalité. Nous sommes vite frappés par la meilleure qualité des routes et repérons assez vite des différences dans le bâti – maisons en briques, quelques beaux bâtiments qui évoquent l’Europe centrale…. Nous décidons de passer loin au sud de Sofia, prenons un gros orage, puis rejoignons l’autoroute que longe l’Orient-Express. Nous choisissons un lieu pour dormir sur une colline au-dessus de Karabunar. La vue est superbe et le magasin du village plutôt bien fourni. Un couple d’Allemands en caravane nous rejoint et nous discutons un peu. Ils nous diront, le lendemain, être impressionnés par la compacité de notre équipage et la précision avec laquelle nous rangeons nos affaires…

Le mercredi 9 juin, nous reprenons l’autoroute, faisons un courte pause à Harmanli, peu avant la frontière, pour acheter quelques produits occidentaux (sans trop de succès) et du vin bulgare (nous en trouvons sans problème !), puis, quelques kilomètres plus tard, nous entrons dans l’imposant complexe frontalier de Kapitan Andreevo – Kapıkule. Du côté bulgare, un peu d’attente, mais contrôle rapide. Du côté turc, nous commençons par payer la désinfection de la voiture (en fait un jet et une sorte de pédiluve), puis après une certaine attente, un coup d’œil désintéressé sur nos beaux tests covid, nous arrivons au contrôle des bagages où le responsable nous indique que nous sommes sélectionnés pour un contrôle poussé des bagages en nous indiquant un hangar où nous rendre. Là, deux Turcs résidant en Allemagne commencent à vider leur fourgon en manifestant leur mécontentement de façon expressive. Je vais me renseigner à un guichet. Le préposé répond – toujours sans un mot d’anglais ou d’allemand – que le contrôleur est en pause-repas et qu’il faut attendre. Nous essayons de trouver un peu d’ombre et, après une demi-heure d’attente, un des deux Turcs qui venait de finir de vider son fourgon m’interpelle. Nous commençons à discuter en allemand, ce qui le calme bien et il décide de se saisir de notre sort. Il court-circuite un peu la file à un guichet et va expliquer à quel point c’est honteux de faire attendre de braves touristes avec des enfants. La manœuvre est assez efficace, puisqu’un contrôleur arrive assez vite, nous demande d’ouvrir deux-trois sacs, puis la tente de toit. Comme il ne veut pas monter lui-même, il demande à notre nouvel ami d’aller photographier l’intérieur… puis nous laisse repartir. Au final, nous aurons passé moins de deux heures dans le complexe douanier, mais en redoutant d’attendre bien plus… Nous nous arrêtons à Edirne où nous trouvons de l’argent, une carte de téléphone et une vignette pour les péages. Comme le minibus est garé de façon un peu sauvage et que nous voulons aller un peu plus loin, nous nous contentons d’un petit tost au fromage dans le jardin d’une magnifique mosquée et repoussons la visite à notre retour. Nous parcourons encore 80 kilomètres jusqu’à un petit lac où nous passons la soirée et la nuit à proximité d’un troupeau de moutons et de chèvres.

Le jeudi 10 juin, au réveil, nous réalisons qu’il fait vite chaud ici… Un petit déjeuner rapide et nous revoilà en route vers le sud. A Kaşan, nous rejoignons la route qui vient de Grèce, que nous avions parcourue en 2014. A Gelibolu, premier passage à la Migros turque. Le magasin nous semble extraordinairement bien fourni, en regard de ce que nous avions eu en Albanie et même en Macédoine. Et la perte de valeur de la livre turque rend la plupart des produits vraiment très bon marché. Nous continuons sur la rive européenne et repassons de l’autre côté de la péninsule de Gallipoli pour aller voir quelques sites de la campagne des Dardanelles, en 1915. Deux cimetières anglais en bord de mer, essentiellement peuplés de troufions australiens et néo-zélandais venus se faire mitrailler en Europe pour une cause absurde… plutôt émouvant. Puis le grand musée historique avec des maquettes, des uniformes et des reconstitutions. Un peu kitsch, mais reconstitutions tout de même fidèles des événements qui ont conduit à la mort des dizaines de milliers de soldats pour le contrôle des détroits… Nous sommes heureux de pouvoir traverser les Dardanelles sur un ferry dans une ambiance paisible, au milieu de gros cargos, et sur une mer malheureusement colonisée par la morve de mer – sorte d’algue gluante qui envahit cette région de façon inquiétante… et allons nous mettre sur la rive asiatique, à l’embouchure du détroit à côté de canons de pacotille, pour passer la nuit.

Le vendredi 11 juin, nous sommes agréablement réveillés par les trompes des bateaux qui s’engagent dans le détroit. Nous repérons même un sous-marin de la marine turque. Puis nous allons au musée de Troie. Accueil plutôt froid – et toujours sans un mot d’anglais ou d’allemand – les enfants étrangers semblent ne bénéficier d’aucun tarif spécial dans les sites turcs dont le prix est plutôt élevé. Nous hésitons et finissons par acheter un pass valable quinze jours dans tous les musées et sites pour nous quatre. Le musée est très beau et passionnant. Nous y passons plus de deux heures et, comme il se doit, nous nous retrouvons sur le site archéologique alors que le soleil s’approche du zénith. La visite est plus rapide, même si les murailles, plus massives que belles, sont bien mises en valeur. Nous poursuivons vers le sud, trouvons de quoi faire un pique-nique (concombre-tomate-fromage-pain, c’est notre régime depuis notre arrivée en Albanie…) sur une très jolie plage bien aménagée, profitons de notre pass pour aller voir le temps d’Apollon Smitheion à Gülpınar et poursuivons jusqu’à une petite plage peu avant Behramkale où nous restons pour la nuit. Le soir, un peu plus loin un ballet de voitures et des signaux lumineux nous font imaginer que des migrants clandestins passent peut-être par là pour rejoindre Lesbos, juste en face. Quoi qu’il en soit, la nuit est paisible sur notre bout de plage.

Le samedi 12 juin, nous commençons par une petite baignade, pour nous rafraîchir après une nuit plutôt chaude, puis profitons de la douceur des temps pour prendre un bon petit déjeuner. A Behramkale, nous trouvons un petit village plein d’échoppes pour les touristes. Les locaux viennent manifestement plus pour le village que pour le site archéologique. Nous pensions juste jeter un coup d’oeil au temple d’Athéna qui domine un somptueux paysage, mais descendons jusqu’au théâtre et profitons de ce splendide environnement. Nous ne repartons qu’après midi et réalisons que la route est relativement longue jusqu’à l’appartement que nous avons réservé. Les stations balnéaires sont assaillies, c’est samedi et il semble difficile de se garer pour aller manger quelque chose dans des restaurants bondés. Nous finissons par rejoindre Bademli en fin de journée où nous sommes chaleureusement accueillis dans un très bel appartement décoré à la turc (des tapis, des fleurs en plastique et une salle de bain rose – nous avons même droit à un 2e WC… à la turc !). Le village est très sympa, nous allons boire un thé au retour de nos emplettes et sommes interpelé par une dame qui parle français. Nous causons un moment avec elle, elle nous fait découvrir le koruk şurubu, sorte de sirop de raisin local. Pour finir, elle nous offre tout ça !

A travers la Macédoine

Après avoir passé quelques jours à Ohrid, nous avons repris la route vers l’est. Nous avons vu de magnifiques mosaïques paléo-chrétiennes, dormi dans des lieux incroyables et passé un après-midi dans la vibrante Bitola. Les deux derniers jours, nous avons surtout cherché à éviter la pluie et sommes arrivés à Skopje, pour faire notre premier test covid du voyage, en vue de notre passage en Bulgarie, puis en Turquie.

Nous restons quatre jours dans notre appartement ce qui nous laisse le temps de bien visiter la ville d’Ohrid, ses belles églises et ses quais à l’ambiance montreusienne. Le mardi 1e juin, nous faisons un tour jusqu’au monastère de Sveti Naum, à l’extrêmité sud du lac où nous visitons les lieux entre deux grosses averses. Nous nous arrêtons au retour au Залив на Коските – la Baie des Os, reconstitution plus ou moins fidèle d’un village lacustre préhistorique.

Le jeudi 3 juin, nous reprenons la route en direction de la rive macédonienne du Lac Prespa. Nous cherchons vainement un chemin de randonnée au-dessus du village d’Arvati et allons jusqu’à Dolni Dupeni, à la frontière grecque, où nous trouvons une joli plage de sable et un café tonitruant. Nous repartons un peu vers le nord et décidons de dormir au pied de la Prespanski Krst – la croix de Prespa, ambitieux monument qui loue le Seigneur à la façon d’Eiffel.

Le vendredi 4 juin, nous voulons monter dans le parc national de Pelister. Openstreetmap est un peu optimiste quant à l’état de la route qu’il nous propose et nous nous retrouvons entre un cimetière et une forêt, sur une piste impraticable. Nous retournons dans la vallée et devons aller presque jusqu’à Bitola pour revenir dans le parc. Là, les chemins sont parfaitement tracés et nous faisons une jolie promenade qui nous mène aux Rochers de Yorgos. Nous garons le minibus à l’ombre, un peu en retrait de la route, pour passer une bonne, mais fraîche, nuit.

Le samedi 5 juin, nous descendons à Bitola. D’abord au site archéologique d’Heraclea Lyncestis, où, après un long discours d’un gardien particulièrement bavard et érudit, nous découvrons de splendides mosaïques paléo-chrétiennes. C’est samedi après-midi, les terrasses de la ville sont bondées et l’ambiance est très estivales. Une petite halte dans un parc, puis repas sur une terrasse où le soleil finit par déborder du parasol et nous cuire. En fin de journée, nous quittons la ville, en nous arrêtant au cimetière militaire de l’armée d’Orient – fermé, mais impressionnant de l’extérieur – et allons jusqu’à Prilep où nous gravissons la côte jusqu’au monastère de Treskavec, sorte de météore local, dans un décor assez fantastique. Nous passons une bonne nuit dans le parking en contrebas.

Le dimanche 6 juin, la journée s’annonce orageuse. Il fait très chaud lorsque nous rejoignons la plaine et, autour de midi, quand nous visitons le site archéologique de Stobi et ses magnifiques mosaïques paléo-chrétienne (à nouveau…), nous nous croyons à Olympie en plein été. Nous trouvons un coin pour pique-niquer à l’ombre (mais pas à l’abri des insectes) et poursuivons jusqu’à Veles. Nous envisageons de dormir au bord d’un petit lac de barrage, bondé par les urbains du dimanche, mais rapidement déserté lorsque une grosse averse annonce l’orage. Nous hésitons et finissons par nous rabattre sur un petit hôtel au centre de Veles, qui s’avère être une ville sans grand intérêt que la pluie rend franchement moche.

Le lundi 7 juin, nous commençons par trouver une des rares boulangeries de la ville pour notre petit-déjeuner. Ensuite, nous partons pour Skopje, non sans faire un petit détour pour passer par Sveti Nikolé, dont le nom est indissociable de notre famille. En route, nous tombons sur un petit aérodrome avec 4 superbes Antonov 2 garés. Nous allons les voir et tombons sur le gardien qui passe la tondeuse et nous donne quelques informations sur ces avions. A Sveti Nikole, pas grand chose d’intéressant, à part le panneau d’entrée… Nous prenons l’autoroute pour Skopje et découvrons une ville au monuments grandiloquants et aux bâtiments au style néo-néo-classique (un certain nombre datent de… 2010) posés au hasard sur les rives du Vardar. Le bazar et les mosquées nous expédient de façon anticipées en Turquie. Ici, tout est écrit en macédonien, albanais et turc ! Après le regrettable épisode du sabot sur le minibus, nous allons préparer notre grand départ pour la Turquie dans le joli appartement que nous avons réservé un peu en périphérie.

La deuxième amende

Aujourd’hui, nous sommes à Skopje, la capitale de la Macédoine. Dans cette ville, il y a énormément de statues et de fontaines. Nous avons loué un appartement ici alors, en attendant qu’il soit prêt, nous nous baladons. Nous sommes allés voir le vieux bazar et on a marché sur les tapis très agréables des mosquées. Il commence à pleuvoir alors nous rentrons à la voiture. Mais il y a un sabot accroché à la roue arrière. En fait, pour payer le parking, il faut envoyer un message au gardien du parking. Le numéro est 144-144. Mais papa et maman ont cru que c’était juste 144. Le message n’a donc pas été envoyé. Papa appelle le gardien et un homme vient dix minutes plus tard. Il nous enlève le sabot et nous demande de payer 990 denars (ça fait 17 francs.) Nous venons d’avoir notre deuxième amende. Ensuite, nous allons voir l’appartement. Il est au sixième étage dans un grand immeuble. Il est grand, c’est un 5 pièces. Ça fait bizarre de savoir qu’on aurait pu habiter dans un appartement de cette taille (grand pour des vacances mais assez petit pour vivre dedans tout le temps!)

Zoé

Le regard de Clémentine sur l’Albanie

L’appartement typique

Nous sommes le dimanche 30 mai et nous venons de faire la connaissance de Bobi, l’homme qui nous fait visiter l’appartement. Pour l’instant, on est devant l’immeuble. Il est vraiment délabré. Nous entrons avec notre masse d’affaires et mettons tout dans l’ascenseur, Bobi prend deux valises et monte en courant. Nous le retrouvons au cinquième étage. L’appartement est grand et assez beau. Il est tout en bois et à plein de décorations faites elles aussi en bois. Dans la chambre de clém et moi, il y a un crocodile en pives. Dans le salon, il y a une déco faite en mousse. Plus tard, j’essaie d’ouvrir la porte pour aller sur la petite terrasse mais la poignée me reste dans la main. Aujourd’hui, quand j’ai voulu remonter le store, il se détache d’un coté. Papa et Maman ont réussi à le réparer. Cet appartement est joli mais ce n’est pas de la très bonne qualité.

Zoé

1000 kilomètres en Albanie

Après notre passage à Berat, nous avons repris la route vers le sud de l’Albanie. Nous avons d’abord longé une côté truffée de plages aussi turquoise que désertes, puis nous nous sommes enfoncés dans les sauvages massifs calcaires du sud-est où nous nous sommes baignés dans des sources, avons parcouru des canyons et découvert un patrimoine architectural et religieux inouï. Au niveau du lac Prespa, nous avons rejoint la Macédoine du Nord et la ville d’Ohrid, où nous avons repris un appartement.

Du dimanche 16 au samedi 22 mai, nous avons profité de notre jolie terrasse à Berat. Ecole, lessive, petits déjeuners albanais servis par notre logeuse (les filles se sont offert quelques déjeuners clandestins, vu leur peu de goût pour les byreks à la feta le matin). La ville ancienne s’étage sur les deux flancs d’une vallée. Le gardien de la mosquée nous ouvre le tekke bektashi et la mosquée du sultan, qui étaient fermés pour cause de travaux. Le jeudi 20 mai, nous remontons en voiture la vallée jusqu’à Bogovë où nous faisons la jolie balade conduisant à la cascade… sous la pluie. Et, bien entendu, le 19, nous fêtons à distance les anniversaires de Sibylle et Yaya et, le 21, en présence de l’intéressée, celui de Clémentine !

Le samedi 22 mai, nous partons sous un grand soleil vers le sud. Quelques victuailles et le plein à Fier, avant de passer le col de Llogara d’où nous découvrons une stupéfiante vue sur la côte ionienne. Nous nous arrêtons dans une oliveraie, au-dessus de la plage de Gjipe, que nous rejoignons à pied. Nous passons là la nuit, le propriétaire autorisant contre une modique somme, les nuitées de voyageurs. Nous ne sommes d’ailleurs pas seuls. Deux énormes camions de voyageurs allemands et quelques fourgons s’abritent sous les oliviers.

Le dimanche 23 mai, nous nous arrêtons dans le haut-village, partiellement en ruines, de Himarë, puis nous offrons un délicieux repas grec – ici vit une minorité grecque et tout est écrit dans cette langue – dans un petit jardin ombragé à Himarë-plage. Nous continuons jusqu’à la forteresse de Porto Palermo, imposante construction triangulaire sur une presqu’île et terminons notre journée à la plage de Bunec, là également colonisée par d’autres voyageurs. Nous y retrouvons Parcifal et Aurélie, des flamands qui étaient déjà la veille dans l’oliveraie de Gjipe.

Le lundi 24 mai, nous continuons à longer la côté vers le sud. Peu avant Saranda, nous nous enfilons dans un petit vallon et laissons la voiture vers une base militaire désaffectée. Nous continuons à pied jusqu’à un petit monastère abandonné, jonché d’herbes folles. L’église est ouverte et nous y découvrons de splendides fresques. Nous cherchons à continuer en direction de la plage déserte qui nous nargue à un ou deux kilomètres. Mais le chemin se perd dans les herbes qui se transforment en ronces et en chardon au fur et à mesure de notre progression. A mi-chemin, nous renonçons… Saranda est une ville balnéaire sans aucun intérêt, que nous traversons et filons vers Ksamil, où nous étions passés en 2013. C’est aussi très touristique, mais la topographie des lieux – une dizaines de petites criques qui forment un petit golfe – rend les lieux supportables. Nous choisissons une des dernières criques et nous garons à côté du Puerto Rico beach bar. Le patron, qui termine les travaux avant l’ouverture de la saison, nous accueille chaleureusement. Nous lui achetons quelques boissons et profitons de sa plage, de ses transats et nous finissons par dormir dans notre minibus juste à côté de son bar.

Le matin du mardi 25 mai, il nous attend avec café turc et raki, que nous dégustons en regardant les filles canoter dans la baie, sur notre petit bateau pneumatique. Nous continuons en visitant le site archéologique de Ksamil, extrêmement bien mis en valeur, sur une presqu’île dans une lagune, à proximité de la frontière grecque. Nous avons atteint la pointe méridionale du pays et quittons la mer. Dans l’arrière-pays, nous nous arrêtons à Syri i Kaltër, l’oeil bleu, une impressionnante source vauclusienne d’où jaillit un important débit d’eau aussi transparente que froide. Les variations de bleu rendent la chose très belle et, hors saison, nous y sommes presque seuls. Nous garons le minibus un peu à l’écart et y retournons au coucher et au lever du soleil.

Le mercredi 26 mai, nous passons le premier chaînon de montagne pour nous retrouver dans la large vallée du Drino, sur les flancs de laquelle se trouve Gjirokastër, une magnifique ville aux toits en pierre, un peu touristique, mais très agréable. Nous y mangeons très bien et bénéficions d’une visite guidée d’une maison ottomane de plus de 300 ans. En fin de journée nous remontons la vallée de la Vjosa pour nous retrouver à Bënjë, à côté d’un magnifique pont ottoman surplombant des bassins thermaux libres d’accès. Il y a pas mal de monde. Nous y passons la nuit dans une ambiance un peu boy-scout avec d’un côté des motards hongrois et de l’autre un feu de camp agrémenté de chants tchèques.

Le jeudi 27 mai, nous enfilons nos chaussures de plage et remontons, dans la rivière, l’impressionnant canyon en amont du pont. Nous sommes presque seuls et progressons une bonne heure dans l’eau, entre les parois escarpées. Au retour, pour la première fois, nous pouvons profiter de l’effet de la douche solaire, agréablement tiède. Nous continuons en remontant la vallée de la Vjosa, découvrons à Çarshovë, le magasin le plus vide du pays (et vraisemblablement d’Europe) qui ne propose que des serviettes, quelques chocolats et des bières. Nous attendons que le bus local vienne le réapprovisionner en pain – 4 miches pour tout le village, nous n’en prenons qu’une – et poursuivons jusqu’à la frontière grecque. Le poste est fermé pour cause de pandémie, nous continuons vers le nord, la route devient étroite et sineuse, les nids de poule se multiplient. Nous dormons près d’un col, dans une jolie prairie.

Le vendredi 28 mai, nous continuons lentement – la route est mauvaise, voire franchement dégradée – vers le nord, dans des paysages splendides qui évoquent le Jura. Pas de Fritz des Rangiers, mais des monuments plus ou moins grandiloquants aux partisans qui ont vaillamment résisté aux troupes mussoliniennes, puis nazies. Nous arrivons à Korçë vers midi. Le centre-ville est refait à neuf, dans un style francophile-début XXe un peu frelaté mais agréable. Des dizaines de terrasses s’offrent à nous. Nous grignotons une pizza, visitons la mosquée, puis traversons à pied la ville, jusqu’au magnifique musée d’art médiéval, où sont exposées des dizaines d’icônes d’époques différentes, dans des salles de couleurs différentes. Nous montons jusqu’à l’église surplombant la ville, hésitons à y dormir, puis renonçons. Une quinzaine de kilomètres plus au nord, peu avant la frontière macédonienne, nous trouvons un endroit avec une belle vue sur la vallée au soleil couchant.

Le samedi 29 mai, nous passons un petit col pour arriver en vue du Lac Prespa, partagé entre l’Albanie, la Grèce et la Macédoine du Nord. De nombreux pélicans y résident et lorsque nous prenons un chemin pour aller contempler le tripoint, nous rencontrons deux tortues et une belle vipère qui s’en va nonchalamment. Le passage de la frontière se fait sans problème et nous allons voir les oiseaux depuis la rive, à Stenje, avant d’emprunter la route du col qui nous sépare d’Ohrid. En haut, nous enfilons nos chaussures et partons à l’assaut du mont Magaro, que nous avions déjà gravi en 2013. Près de 700 mètres plutôt raides, avec encore pas mal de névés – inattendus – dans le dernier tiers de la montée, mais des vues absolument superbes sur les lacs Prespa et d’Ohrid. Nous nous garons vers un point de vue panoramique. Un minibus allemand, avec un enfant de cinq mois, nous rejoint. Nous discutons un peu en admirant le coucher de soleil.

Le dimanche 30 mai, au pied du col, un gardien du parc national nous demande un droit d’entrée (en fait de sortie, pour nous). Comme nous n’avons pas de monnaie macédonienne (aucun bancomat ni bureau de change depuis la douane…) et qu’il refuse les leks, nous essayons de retrouver des euros. Il en veut trois, nous n’en avons que deux. Il nous laisse passer, mais sans ticket… Quelques kilomètres pour rejoindre Ohrid où le soleil se voile pendant que nous sirotons un café dans la zone piétonne – et touristique – plutôt sympa. Au moment où nous arrivons à l’appartement que nous avons réservé, la pluie s’abat sur nous. Une fois de plus, nous arriverons à éviter de dormir sous la pluie dans le minibus…

Quel choc !

En arrivant en Albanie, nous avons l’impression d’avoir changé de planète.

Nous découvrons une région passablement pauvre où les mesures sanitaires sont inexistantes ! Ici plus de gel hydroalcoolique, ni de masque, ni de distance sociale ! Après avoir porté la mascarilla en continu dans les rues espagnoles, les gants dans les magasins pour saisir les légumes et éviter des respirer lorsqu’une personne s’approchait trop près… nous voyageons dans une pays où le Covid ne semble ne jamais avoir existé ! L’acclimatation est délicate. Il nous faut quelques jours pour nous réadapter !

La conduite est également plus exotique qu’en Espagne. Difficile de savoir qui a la priorité dans les giratoires, les routes sont parfois défoncées (nids de poule impressionnants) et certaines n’ont pas encore reçu leur première couche de goudron. Il faut rester bien concentrés mais nous avons l’habitude de conduire à l’étranger et finalement on s’habitue très vite à ces différences.

L’accueil est bouleversant ! Notre route a croisé des gens touchants. Sans parler un seul mot d’anglais nous avons été invité à boire des cafés, nous avons reçu des légumes, les filles ont croqué des pop-corn ou nous avons eu des petites visites guidées de certaines mosquées, toujours accompagnées de sourires bienveillants et discrets.

Voyager c’est cumuler toutes ces impressions, se laisser surprendre par ces différences culturelles et se laisser submerger par ces jeux de regards lorsque que l’échange linguistique est impossible ! Observer les dissemblances et les immortaliser comme on peut pour garder des souvenirs bouleversants de cette superbe aventure !

Au royaume du pélican frisé

Au cours des dix derniers jours, nous avons passablement bougé puisque, partis d’Alicante, nous sommes arrivés en Albanie. Les contraintes liées à la pandémie nous ont obligés à traverser l’Italie en moins de trente-six heures, entre deux ferrys. Entre l’Espagne et l’Albanie, l’écart est impressionnant. Développement, réseau routier, mais aussi mesures sanitaires. Un monde nouveau s’ouvre à nous.

Le vendredi 7 mai, nous quittons notre petit appartement d’Elda. Nous y avons minutieusement préparé la suite du voyage, ce qui n’est pas une mince affaire compte tenu des incessants changements de normes pour passer les frontières. Nous avons un billet de ferry à Barcelone pour le 10 et un autre, à Bari, pour le 12. Comme nous avons trois jours à disposition en Espagne, nous commençons par une jolie balade au mont Chocolate et allons dormir à Onil, tout près d’Elda. Le samedi 8 mai, nous faisons une halte pique-nique à Pou Clar, sorte de gorge avec des belles vasques propices à la baignade et continuons jusqu’à Sellent où nous dormons sur une petite aire de pique-nique. Nous sommes réveillés le dimanche 9 mai par un vieux qui fait un feu de camp. Il semble un peu dégénéré et nous dit attendre ses amis chasseurs qui vont revenir avec leurs prises. Nous préférons allons déjeuner et nous doucher un peu plus loin… Nous faisons ensuite une relativement longue étape vers le nord, avec une halte-paella à Peñiscola et nous arrêtons dans une pinède, en Catalogne, vers Mont-Roig, où il commence à pleuvoir. Le lundi 10 mai, nous arrivons à Barcelone dans la matinée. Clémentine refait le plein de livres à la librairie française, nous faisons un saut, sous la pluie, à la Sagrada Familia, puis allons préparer nos affaires pour la double traversée sur la colline de Montjuic. C’est là que nous recevons l’appel de la société chargée d’envoyer une nouvelle carte de crédit à Ju – la précédente ayant été désactivée. Nous n’y croyions plus, mais il est possible d’aller la chercher au fin fond du parc logistíc, dans la zone franche du port. Bien utile pour la suite du voyage. En fin de journée, le check-in pour le ferry se déroule sans problème et nous embarquons à la tombée de la nuit. Nous quittons l’Espagne après environ huit mois de découvertes et d’aventures…

Le mardi 11 mai, il pleut sur le gigantesque ferry Cruise Roma. La compagnie profite de la faible affluence pour y mener des travaux de rénovation, ce qui lui donne des airs de chantier. Ajoutons à cela la présence majoritaire de camionneurs taciturnes, l’ambiance est un peu tristouille. Le passage des Bouches de Bonifacio, dans le brouillard, anime un peu la journée. Nous débarquons vers 18h30 en Italie. Un peu de confusion entre les files, un officiel nous fait signe de suivre un camion, qui sort du port sans contrôle et nous en faisons de même. Personne ne nous a rien demandé, nous sommes en Italie et avons trente-six heures pour y transiter. Quelques kilomètres pour arriver à Santa Marinella où nous mangeons une délicieuse pizza avant de dormir dans un grand parking au centre de la petite ville. Le mercredi 12 mai, nous profitons de la pasticceria locale avant de nous enfiler sur l’autoroute. Contournement de Rome un peu chaotique, autoroute de Naples, un petit café, nationale pour Benevento, quelques achats. On mange sur une aire d’autoroute assis sur un trottoir – pas de table de pique-nique – et on arrive dans les Pouilles dans l’après-midi. Arrêt à Giovinazzo, adorable petit port sur une mer limpide. Glace et café. On continue sur Bari que l’on atteint largement dans les temps. Au port, pour la première fois du voyage, nous voyons plusieurs voitures immatriculées en Suisse. Ce sont essentiellement des Kosovars qui retournent voir leur famille. Check-in sans souci. Passage douanier un peu pointilleux – on doit presque vider le coffre – mais sans tension liée à l’épidémie, et nous voilà, deux heures avant l’appareillage, sur l’AF Marina, petit ferry qui évoque un peu la marine soviétique des années 1970. On se douche, on se change et on va pique-niquer sur le pont supérieur en regardant les semi-remorques embarquer.

Le jeudi 13 mai, au petit matin, nous arrivons à Durrës. Du bateau, le port semble bien décati et la ville évoque un grand chantier. L’entrée dans le pays se fait rapidement et nous voilà à nous balader dans les rues albanaises. Ici, tout est ouvert et l’épidémie de covid semble appartenir au passé. Presque aucun masque, y compris à l’intérieur des magasins, pas de distance particulière, les policiers font la bise à leurs amis… Le choc n’est pas si facile à encaisser, car nous avons vraiment été conditionnés à observer ces règles d’hygiène qui sont devenues une évidence pour nous. La ville n’est pas très belle, mais, en nous y promenant, nous découvrons des coins intéressants, des gestes architecturaux originaux – il y en aura plein d’autres dans le pays – et une bonne pâtisserie. Dans l’après-midi, nous allons nous poser à la plage de Spille, un peu triste et jonchée de déchets hors saison. Nous trouvons un coin préservé, lisons et jouons à des jeux avant d’y passer une bonne nuit.

Le vendredi 14 mai, nous poursuivons vers le sud et empruntons pour la première fois une route secondaire albanaise – en fait une piste jonchée de nids de poule où seuls une vitesse très réduite et le fruit du hasard épargnent notre carter et nos essieux. Une longue visite du parc national de Divjaka, avec un chaleureux accueil au centre de visiteurs et une balade en quête des pélicans frisés qui peuplent le lac. Nous en verrons de loin depuis une tour d’observation, mais, à notre retour au centre, un spécimen est en train de se baigner avec Johnny, le pélican blessé qui habite avec les gardiens… Au monastère d’Ardenica, nous admirons les belles fresques de l’église et discutons avec des Kosovars qui nous disent l’admiration qu’ils ont pour la Suisse. Nous hésitons à dormir là, mais l’environnement est vraiment plein de déchets. Nous poursuivons jusqu’au site archéologique d’Apolonia, où lorsque nous demandons si nous pouvons dormir sur le parking, le gardien nous propose d’entrer avec le minibus dans l’enceinte du site, qui est en train de fermer. nous visitons les ruines presque seuls et Aleksander, un des gardes, nous fait une visite personnalisée de la basilique et de l’exposition de statues. Il finira par nous offrir café, thé et raki, ainsi que des salades et des oignons de son jardin !

Le samedi 15 mai, nous nous réveillons entre deux averses et parvenons à ranger le minibus et plier la tente avant que le déluge ne s’abatte sur nous. Vu la météo, difficile d’imaginer une activité en plein air pour la matinée. Nous nous dirigeons sur Vlorë, où il y a quelques musées. Une fois sur place, petit déjeuner improvisé et visite de la ville. Comme Durrës, c’est plutôt déstructuré, pas très beau au premier abord, mais nous trouvons des points de vue, des lieux ou des bâtiments qui sont vraiment intéressants. Pour le repas de midi, on veut prendre des byreks et des pizzas à l’emporter, mais voir la serveuse tousser dans ses mains avant de les prendre nous convainc de laisser le sachet sur un banc public… Paranoïa ou heureux réflexe sanitaire en plein milieu de l’épidémie ? Ce n’est sans doute pas la dernière fois que nous hésiterons ! Le ciel bleu revient et nous finissons la journée vers la jolie île-monastère de Zvërnec et une superbe prairie, au bord de falaise sur la baie de Vlorë, où nous passons la nuit.

Le dimanche 16 mai, pendant notre petit déjeuner, un troupeau de vaches vient paître, suivi bientôt du berger qui nous salue gentiment. Il fait beau, et même chaud. Nous partons vers Berat, où nous avons réservé un appartement. En route, nous nous arrêtons à Roskovec où nous arpentons le marché local. Pas grand chose d’intéressant, mais une tranche de vie albanaise. Les hommes squattent les terrasses derrière leurs grosses lunettes de soleil, les femmes font les achats, L’égalité existe, mais chacun reste à sa place… A Berat, nous sommes accueillis chaleureusement par la famille du propriétaire de l’appartement que nous avons réservé. L’accueil est nettement plus personnel qu’en Espagne, même si nous ne parlons pas de langue commune, mais l’appartement, tout en étant propre et confortable, est aux normes albanaises: tout se déglingue un peu. La petite ville ottomane est très jolie et nous profitons de la fin de la journée pour aller en faire une première découverte, puisque nous allons y rester six jours…

Retrouvailles émouvantes

Nous sommes le matin 24 avril et, aujourd’hui, nous avons une journée géniale qui nous attend. Nous allons enfin revoir Sibylle après presque sept mois de séparation! Nous devons d’abord faire de la voiture pour arriver dans la province de Cadiz. Normalement, nous n’avons pas vraiment le droit de changer d’endroit alors nous stressons un peu. Mais nous passons sans problème. Nous arrivons à Jerez et nous allons prendre notre appart. On est au dessus d’un restaurent de Poulet se nommant « Pollo King » alors l’odeur nous écœure. Sibylle nous donne rendez-vous dans un petit parc en face d’un Bistro. Comme elle ne vient pas tout de suite, on parie sur la direction de son arrivée. Clem croit qu’elle va arriver à droite, Maman à gauche, Papa derrière et moi devant. Tout à coups, Clémentine crie  » J’ai gagné! » et elle part en courant. Sibylle était là. Nous courons dans ses bras et nous nous faisons un long câlin. Sib nous propose d’aller dans le petit restaurant en face. Là-bas, notre sœur nous explique qu’elle a un amoureux. Il s’appelle Sergio Duque Léon. C’est le cousin de Noélia, la fille de la famille d’acceuil de Sibylle. Après avoir mangé, nous allons donc le voir. Il porte une veste en cuir, il est habillé en noir et il est bien coiffé. Il est tout maigre et grand. Nous faisons une balade dans la ville avec lui. Le soir, Sibylle vient avec nous dans notre appart pour jouer à des jeux de société. Nous la ramenons chez elle et, le soir, je m’endors le sourire aux lèvres car j’ai adoré ma journée et par ce que nous allons revoir sibylle le lendemain.

25 avril, nous sommes dans un café avec Maria et Manuel. On a une énorme tortilla devant nous. Nous mangeons notre petit déjeuner et, ensuite, nous voyons Sergio pour faire une balade jusqu’à un petit village. On va ensuite dans un café qui est tenu par l’ex-beau frère de Sergio. Plus tard, nous allons manger chacun de notre côté. Nous mangeons presque rien car la famille de l’amoureux de Sib que nous allons voir plus tard va préparer des pâtisseries. Nous faisons leur connaissance dans leur petit appart. Nous sommes tous sur un canapé. Ils nous servent à boire mais eux ne boivent rien. Ils nous regarde. Il y a un petit chien se nommant Rosita qui n’as plus d’os dans la bouche alors sa langue pend. Elle est minuscule et a de grande ressemblance avec un rat. Mais la famille est très gentille. Le soir, nous rentrons dans notre appartement. Encore une journée géniale!

26 avril, vers 3 heures de l’après-midi. Sib vient de terminer ses cours et nous sommes allés la chercher, papa et moi pour l’emmener chez nous manger une pizza maison. Sibylle est très contente. Clém lui a même fait un délicieux gâteau en forme de son prénom (le prénom de Sibylle, pas celui de Clém) Nous allons dans un outlet s’acheter des habits. Nous passons un agréable moment rien qu’avec Sib. Ensuite, nous allons voir la deuxième partie de la famille de Sergio. Je joue avec une petite fille qui s’appelle Ainoa. Mais, nous devons déjà dire au revoir à Sib. Je pleure énormément. Le soir, je m’endors une larme à l’œil.

Zozo

Une grosse semaine en Andalousie

Notre retour sur le continent a été marqué par les retrouvailles avec Sibylle à Jerez, la rencontre avec Sergio, son amoureux et sa famille. Nous avons ensuite parcouru l’Andalousie vers l’est en découvrant de magnifiques lieux, malgré le temps froid.

Le vendredi 23 avril, nous débarquons à Huelva en fin de journée. Nous allons dormir près des caravelles de Colomb que nous avions visitées à l’aller et discutons avec un Bernois qui, lui, revient de Tenerife avec son énorme camping-car. Selon lui, aucun souci pour traverser l’Espagne, il suffit de dire « transit, transit » à chaque contrôle… On se fait un peu de souci, car, en Andalousie, les provinces sont fermées et, pour aller voir Sibylle, nous devons repiquer vers le sud, dans la province de Cádiz, autrement dit dans la direction opposée à notre domicile, ce qui n’est pas vraiment autorisé…
Le samedi 24 avril, nous prenons l’autoroute et arrivons sans aucun souci à Jerez. Nous emménageons dans notre joli appartement, accompagnés de l’odeur du KingPollo situé juste en-dessous et retrouvons Sibylle dans son quartier. Nous mangeons avec elle dans un petit resto d’habitués et elle nous présente Sergio, son amoureux. Nous passons la fin d’après-midi avec la famille de Sergio et les deux oiseaux que Sibylle s’est achetés: Juanito et Pepita.
Le dimanche 25 avril nous allons prendre le petit déjeuner avec la famille d’accueil de Sibylle, puis nous promener à Guadalcacin, où la famille de Sergio construit une maison et profitons d’être avec Sibylle. Le lundi 26 avril, nous faisons à manger à Sibylle, puis découvrons le gigantesque centre commercial d’Area Sur où les filles font un peu de shopping. Nous allons ensuite chez la sœur de Sergio chez qui nous passons une bonne soirée. Au moment de raccompagner Sibylle, c’est déjà l’heure des adieux… Pas facile, mais nous nous retrouverons bientôt !

Le mardi 27 avril, nous reprenons la route. Et là, nous cessons de tourner sur une île ! Nous partons droit devant. Vers où ? Nous ne le savons pas, nous avons bien une petite idée, mais elle dépend de l’évolution de l’épidémie. Nous nous dirigeons donc vers l’Est et le Nord-Est, à un rythme pas trop rapide, ce d’autant plus que des noirs nuages s’amoncellent sur les montagnes et nous convainquent de rester en plaine. A Arcos, une trentaine de kilomètres de Jerez, jolie ville dans laquelle nous nous baladons entre deux gouttes. Nous trouvons une pinède à l’abri du vent pour passer la nuit. Le mercredi 28 avril, nous nous attaquons à la Sierra de Grazalema. Un peu refroidis par notre passage à El Bosque, commune confinée à cause de l’épidémie où des panneaux nous invitent à passer notre chemin. Jolie balade dans le karst et le brouillard. Il fait quand même frisquet. Puis une halte pour admirer des vautours fauves qui planent sur les falaises. Nous restons dans la province de Cádiz, en sachant que le confinement provincial sera levé le lendemain et dormons dans sa dernière commune, à El Gastor, sur une jolie aire de pique-nique. Le jeudi 29 avril, nous sommes sortis du lit par des gardes du Medio Ambiente qui nous disent que nous n’avons pas le droit de passer la nuit là. Nous nous excusons et leur demandons gentiment quelles sont les règles légales pour dormir dans un minbus. Ils nous sortent un document qui montre que – si on avait rangé notre table pliante – on aurait le droit de dormir sur le domaine public. On le leur fait remarquer, ils se fâchent et s’ensuit une discussion alambiquée et peu amène… Pas grave on plie tout et on file à Ronda prendre notre petit déjeuner. La ville est superbe et presque vide de touristes. On continue un petit bout et on trouve un très joli endroit à côté de El Burgo. En fin de journée Juanma, un amoureux des animaux, vient causer avec nous et nous dire sa honte de vivre dans un pays qui les traite si mal. Le vendredi 30 avril, nous nous levons tranquillement, nous avons eu un peu froid, mais il fait beau. Nous avons réservé notre passage sur le caminito del rey, un chemin de passerelles dans deux défilés vertigineux. Sur place, au beau milieu de la montagne, il y a pas mal de touristes – nous avions vraiment perdu l’habitude – mais une fois sur le chemin, l’enchantement est total et nous sommes tout déçus qu’il ne soit pas plus long lorsqu’à la fin, nous franchissons la passerelle suspendue à 107 mètres au dessus du torrent. Nous poursuivons jusqu’au-dessus d’Antequera où nous passons la nuit au pied de falaises abritant un gigantesque troupeau de moutons.

Le samedi 1er mai, nous parcourons quelques kilomètres de plus et arrivons à Grenade. Nous allons repérer un endroit possible pour dormir pas trop loin de la ville et allons la (re-)découvrir. L’ambiance est détendue, il fait beau les gens profitent de leur congé du 1er mai. Nous trouvons sans problème des créneaux pour visiter l’Alhambra, en fin d’après-midi, avec une superbe lumière. Il fait presque nuit lorsque nous rejoignons la friche périurbaine où nous dormons près des lumières de la ville et avec une belle vue sur la Sierra Nevada. Le dimanche 2 mai, nous allons prendre notre petit déjeuner en ville et nous baladons dans le quartier de la Cathédrale, puis de l’Albayzin. Dans l’après-midi, nous repartons vers l’est. Nous avons décidé de rejoindre la côte car, en Castille, nous n’avons pas trouvé d’appartement qui nous convenait pour passer quelques jours « lessive/école ». Arrêt à la Calahorra, dont le massif fort a servi d’arrière-plan à « La folie des grandeurs », puis on continue vers le désert de Tabernas, où ont été tourné plein de westerns. Vu la saison, la sécheresse est peu visible, mais les reliefs évoquent clairement l’ouest américain. Nous passons la fin de l’après-midi et la nuit dans un petit arroyo à sec, bien poussiéreux. Le lundi 3 mai, nous quittons l’Andalousie, faisons une halte-achats (matelas gonflable et coussin pour Clem) à Murcie et un arrêt un peu décevant à Elche. Nous avons réservé un appartement dans la petite ville d’Elda où nous sommes accueillis par une adorable dame qui nous donne l’adresse de la meilleure churreria du coin. C’est là que nous allons organiser la suite…