De Tenerife à Fuerteventura

Après avoir tenté d’éviter la pluie des derniers jours sur Tenerife, nous avons traversé l’archipel pour nous retrouver à Fuerteventura.

Le 1er décembre, c’était l’anniversaire de Muriel, la sœur de Nathalie. Nous quittons notre joli appartement de Güímar en espérant que la grosse dépression centrée sur Madère nous épargnera. Un coup d’oeil sur les cartes météo nous convainc que, une fois n’est pas coutume, c’est le nord-est de l’île qui sera le moins humide. Nous nous rendons donc sur la plage d’Almáciga, juste à côté de l’appartement que nous avions loué deux semaines plus tôt. Ça tombe bien, les rouleaux sont parfaits pour s’amuser avec Annick, le bodyboard reçu par Zoé pour son anniversaire. La nuit, nous nous retrouvons tout seuls avec les rouleaux et un magnifique lever de lune.
Le 2 décembre, nous profitons encore de la plage pendant la matinée, puis retraversons le parc d’Anaga pour la dernière fois. Pas de pluie, mais il fait frais. Nous finissons la journée au Lago Martiánez, une jolie piscine d’eau de mer dessinée par Cesar Manrique à Puerto de la Cruz. Repas indien, puis nuit un peu bruyante sur le grand parking maritime de la ville, utilisé par une vingtaine d’autres vans et camping-cars.
Le 3 décembre, c’est la dernière montée au parc national du Teide. Nous faisons l’ascension de la Montaña Blanca et profitons de ce lieu extraordinaire. Nous redescendons le long de la crête et, au-dessus de La Laguna, alors que nous pensions retourner dormir à la plage de Las Teresitas, nous réalisons que le nord est ensoleillé, alors que le sud est plombé par de lourds nuages. Nous optons donc pour les piscines naturelles de Jover, minuscule village un peu décati, mais où nous passons un nuit agréable et sèche…
Bien nous en prit, car, le 4 décembre, lorsque nous repassons sur la rive sud, nous trouvons le parking de Las Teresitas partiellement inondé. La pluie a dû être plutôt violente de ce côté. Quelques emplettes (un nouveau matelas pneumatique, une ampoule de phare…) et un après-midi de baignade avant de rejoindre Santa-Cruz et ses rues piétonnes bondées et son ambiance de Noël tropical. Nous apprenons que, dès le lendemain, un couvre-feu sera imposé sur l’île de Tenerife que nous nous apprêtons à quitter. Encore un bon repas dans un restaurant un peu bobo et, à 22h30 nous nous présentons au port. Une grosse heure d’attente, puis nous embarquons sur le Ciudad de Valencia, bateau flambant neuf où nous avons une belle cabine rien que pour nous…

Le 5 décembre, après une longue escale à Las Palmas, nous poursuivons vers Fuerteventura. Le bateau est loin d’être plein, la mer est assez houleuse, mais le temps passe plutôt vite et, à 18h00, nous débarquons à Puerto del Rosario, au soleil couchant. En quelques kilomètres, nous réalisons à quel point Fuerteventura est différente de Tenerife. Une densité de population beaucoup moins grande, des pentes beaucoup moins raides et, surtout, un paysage désertique et des espaces libres pour passer la nuit un peu partout. Nous nous garons dans le désert, à proximité de la mer, face au vent, pour épargner la tente de toit et passons notre première soirée sur cette île.
Le 6 décembre, le vent est toujours présent, les nuages alternent avec le ciel bleu. Nous partons à la découverte du nord de l’île. La Oliva, ancienne capitale (comme presque tous les autres villages, semble-t-il…), qui évoque un patelin de western avec ses maisons basses, ses larges rues vides et sa « maison des colonels » d’où un quarteron d’officiers a géré d’une main de fer l’île pendant quelques années au XVIIIe siècle. Puis El Cotillo, où l’ambiance décontractée incite à la détente. Nous ne sommes pas les seuls à rouler dans notre maison. Nous croisons des dizaines de camping-cars et de vans. Nous perdons en originalité ce que nous gagnons en praticité. Ici, il n’y aura pas de problème pour trouver où dormir ! Effectivement, malgré l’affluence – il y a un pont férié du 5 au 8 décembre – nous trouvons sans souci un joli espace légèrement abrité du vent où nous nous endormons au bruit des vagues.
Le 7 décembre, matinée tranquille – le lieu est décidément très compatible avec notre projet « Más despacio », nous partons à l’assaut du Calderón Hondo et de son superbe cratère. A 270 mètres d’altitude, nous avons l’impression de dominer tout le nord de l’île et avons une vue magnifique sur Lanzarote, tout proche. Un petit espresso chez un Belge qui torréfie lui-même le café de son bistro et nous nous retrouvons à Corralejo, station balnéaire un peu trop commerciale pour nous, où nous avons réservé un joli appartement pour recharger les batteries – dans tous les sens du terme – et faire un peu d’école.