L’automne nous rattrape en Galice

On le savait, que ce n’était pas l’idéal de remonter vers le Nord alors que l’automne arrive… Et, effectivement, il est nous est tombé dessus assez brutalement, d’abord sous forme de pluie froide, puis de vent glacial. Mais nous avons quand même parcouru des contrées superbes et pu faire face aux intempéries sans trop de dommage et avec bonne humeur… Bon, nous avons quand même décidé de repartir vers le sud un peu plus tôt que prévu…

Le 6 octobre, nous nous réveillons dans les hauteur de Lugo sous un crachin persistant qui humidifie tout. Sous notre couvert, nous grignotons un rapide petit déjeuner et plions tant bien que mal notre campement… La météo ne s’arrangeant pas, nous passons notre matinée au Décathlon et chez Kiabi pour acheter de cartouches de gaz et quelques habits qui nous manquaient. Nous réservons également un appartement sur la péninsule suivante, histoire de nous requinquer.
L’appartement est très chouette, la côte superbe, mais une impression de « hors saison » nous saisit lorsque nous arrivons sur la côte. Tout est fermé, nous sommes seuls. Le soir, le seul petit restaurant ouvert, celui des propriétaires de l’appartement, ne sert que deux menus à choix, aussi peu raffiné l’un que l’autre…

Le 7 octobre, le soleil est revenu. Nous passons le pont pour l’île d’Arousa et faisons une belle balade dans un parc naturel. Dans l’après-midi, nous nous étalons sur un grand parking vers une plage où nous étendons tout notre matériel pour le faire sécher. Nous y reviendrons le soir après avoir cherché, sans succès, un lieu plus sauvage pour dormir.

Le 8 octobre, le vent est de plus en plus frais. Nous optons pour la solution tea-room, plutôt que petit-déjeuner dans le froid… A l’examen de la météo, nous décidons de poursuivre vers Saint-Jacques de Compostelle. La cathédrale est en pleins travaux et la ville n’est pas trop bondée… Mais c’est sympa de se retrouver dans cette superbe ville. En fin de journée, nous rejoignons la côte et nous installons vers une petite place de jeu où nous faisons une séance d’école. Le soir, les familles du village et quelques vieux viennent jouer et faire leur promenade…

Le 9 octobre, nous nous dirigeons vers le Cap Finisterre. Le panorama est de plus en plus spectaculaire au fur et à mesure que nous approchons. Nous garons le minibus au sommet d’une colline qui domine le phare, avec l’océan autour de nous. Nous nous disons que ce serait bien de rester là deux nuits… Jolie balade et séance de lecture-dessin en contrebas du phare. Le soir, souper un peu poussif, car le vent s’est bien levé et le gaz peine à chauffer notre plat… Pendant la nuit, le vent est si fort que les occupants de la tente de toit – Clémentine et Julien – ont bien de la peine à dormir et commencent à craindre pour la structure de la tente. A 5 heures, ils descendent et ferment la tente pour finir la nuit à quatre dans le minibus…

Le 10 octobre, nous nous réveillons transis par le vent. Pas question de déjeuner dans ces conditions. Nous rangeons rapidement nos affaires et nous rendons un peu plus loin, dans une aire de pique-nique moins jolie, mais protégée par le vent, pour nous faire du café et du thé… Nous complétons cela dans un joli salon de thé de Fisterra.
Nous poursuivons vers le cap Touriñan, le plus à l’ouest de l’Espagne, où nous faisons une magnifique balade avec pause dessin-trempette des pieds. Nous revenons frigorifiés et décidons d’aller manger à Muxia, où nous dégustons des poissons et des coquillages locaux. En fin de journée, nous décidons de nous éloigner de la côte pour éviter le vent. Las, même à une vingtaine de kilomètres, il est encore trop fort et trop froid pour passer la soirée dehors. Nous partons plus au nord, où la météo semble plus clémente, et nous posons sur un joli point de vue pas loin de La Corogne.

Le 11 octobre, nous prenons une douche bien glaciale avant de poursuivre sur La Corogne où nous visitons le superbe musée des sciences et techniques (ce qui permet de faire le lien avec plein de sujets du plan d’études romand pour les filles). Nous voulons continuer vers le nord, pour aller nous balader vers les Rias Altas, mais la route est plus longue que prévu et nous arrivons déjà tard au cap Ortegal, après avoir traversé des paysages époustouflants. C’est (presque) le point le plus au nord de l’Espagne. Cela fait un mois que nous avons laissé Sibylle à Séville et nous avons mis ce temps pour traverser la péninsule du sud au nord. Nous repartons vers le sud, chercher une météo plus douce, ce d’autant plus que des pluies sont annoncées sur la côte cantabrique.

Le 12 octobre, nous nous réveillons à proximité d’un bassin en pleine nature rempli d’une eau minérale locale à 21°. La tenancière du petit bar est très sympa et des aînés viennent prendre leur cours d’aqua-gym alors qu’il fait 6°… Nous les rejoignons dans l’eau. L’entrée est assez facile, mais la sortie est vraiment pénible… Nous poursuivons sur Lugo. C’est un jour ferié (cela fait 528 ans que Christophe Colomb a débarqué en Amérique), les terrasses sont pleines et une fanfare met de l’animation. Il nous reste encore trois heures de route dans les impressionnantes montagnes du sud de la Galice – en particulier sur le dernier tronçon – pour rejoindre la maison rurale que nous avons réservée à Milhão, à l’extrême nord-est du Portugal, entre Bragança et l’Espagne. L’accueil y est chaleureux, le soleil chauffe enfin un peu l’air (mais la maison est quand même bien fraîche…) et nous prenons notre première douche chaude des cinq derniers jours !